Si vous êtes venu nous voir en concert de Noël en décembre 97, vous avez reçu le CD que nous avions pondu pour l'occasion. Après les concerts, il nous en restait très peu et ils ont bien vite disparu du stock de Marcor. Plutôt que de le represser tel quel, nous avons préféré prendre le temps de préparer un nouveau CD reprenant l'intégrale des chansons de Noël de René Binamé, les deux titres de René Binamé de la compile Réunion de la Famille, un Noordzee Blues, un C'est Fini, et quatre bouts de concerts particulièrement émouvants et/ou délirants...
Un survol des différentes époques de René Binamé : à deux, à trois, à quatre ; avec ou sans synthé ; avec batterie ou avec boucle d'échantillon ; en studio 4, 8 ou 24 pistes, en studio-maison numérique et en concert.
Enfin, nous avons relu tous les Aredje et toutes les pochettes et livrets de tous les disques de Noël avec ou sans Guy Betès et nous sommes en mesure de vous raconter la véritable histoire des Concerts de Noël de René Binamé et de leurs nombreux acolytes praticiens de la propagande par la fête. C'est parti mon kiki...
Samedi 14, Rixensart, Maison des Jeunes
Mardi 17, Louvain-la-Neuve, La Casa
Mercredi 18, Bruxelles, Foyer de l'ULB
Samedi 21, Genève, l'Usine
Lundi 23, Nivelles, Le Pôle
Mardi 24, Liège, La Zone
" A l'initiative de Guy Betès, René Binamé et les Roues de Secours, Coton-Tige, Les Jeunes et Les Brochettes sortent ensemble un 45t sur le thème éculé de la fête folklorique de Noël puis partent en tournée à Bruxelles et en Wallonie avec un détour par Genève ", rappelle fin '93 le tout frais émoulu mensuel Aredje.
C'est durant l'été que les Binamé (al vîye mode, Binam'-Raoul-Laurent) ont enregistré Rimël, avec Duke aux commandes du studio Etages Ion dans sa première mouture en cave. La promiscuité fraternelle régnant dans l'antre chaleureuse favorisa quelque échangisme symphonique, tel Mumbly et Miche aux chants choraux, Zowël Coton Rastabordël aux Bouroupatakabolmpetekelestebob (sic), et -déjà- l'ajout de Schouïe-Schouïe synthétiques: " mais oui, c'est Guy Betès de EssEguibte " précise l'ésotérique line-up. Une splendide pochette en forme de sapin de Noël fait de ce 45t un collector tout à fait triangulaire.
Dès '91, Pompon accueillera cordialement les orchestres de Guy Betès en sa tanière de Radio 21, afin que les auditeurs de Rock à Gogo puissent communier en fanfare à l'anniversaire du crapaud de Nazareth.
Mardi 1er, Louvain-la-Neuve, Ecume des Jours
Vendredi 4, Ciney, Château St-Roch
Mercredi 16, Bruxelles, Foyer de l'ULB
Jeudi 17, Mons, Bar de la Fucam
Samedi 19, Nivelles, Le Pôle
Mercredi 23, Liège, Cafétaria du Moderne
Les mêmes compères et commères sortent ensemble un CD-maxi audacieusement intitulé Joyeux Noël 92 avec Guy Betès et ses orchestres. Toujours al vîye mode, René Binamé (Binam'-Raoul-Laurent) enregistre Jésus, tu es naze, arrête et Jésus tu es bête, léhem à l'Etages Ion de Haren-Zuid, nouvelle mouture. Sur scène, Duke puis Azill viendront guitare en main au secours des Roues.
Pensées édifiantes cueillies dans la pochette...
" On ne fait pas d'omelette aux moules sans casser des moules " (René Binamé)
" S'il s'emmerdait tout simplement, pourquoi Dieu a-t-il créé l'Univers et pas plutôt les bidibulles " (Guy Betès)
" Mieux vaut faire du grunge dans un garage que du rock-garage dans une grange " (Guy Betès, avant de rencontrer Jean-Luc et Félicia).
Epinglons quelques mémorables cohues, en particulier au bar du Moderne de Liège, dont la vraie salle n'ouvrit ses portes à Guy Betès et ses orchestres qu'en '93. Et toujours le taboulé de Majella au Pôle. Quant à Guy Betès, il apparaît furtivement aux concerts sous les traits de Jean-Michel Hennebert, dont les dégoisements téléphoniques émailleront notre gabberoïde Embrase de 1996.
Jeudi 16, Mons, Les Casemates
Mercredi 22, Bruxelles, Le Bulten
Samedi 25, Namèche, Foyer Jules Bodart
Mercredi 29, Liège, Le Moderne
Samedi 8 janvier 94, Marche, La Faune
Abandonnés par notre père à tous, Baudouin n°1, qui a avalé son hostie de travers en plein été et par les Coton-Tige, " décédés sans s'aider mais sans céder de CD " (Aredje 2 - déc 93), Les Brochettes, René Binamé et Les Jeunes rempilent pour une compile. Ils conjuguent même leurs talents pour former L'orchestre de Guy Betès le temps d'un Non non rien n'a changé tout à propos devant les momies royales encore chaudes (une dans la crypte, l'autre en sursis).
René Binamé (Binam' et EsGibt en transitoire phase duo) enregistre le fameux Noël en août, plage hypnotique martelée de croustillantes envolées paraboliques que bava en chaire le poupin cardinal Daneels lors des funérailles du susdisparu traîneur de sabre. Sur scène, Binam' est depuis peu entouré de Jonas, Sébastien et EsGibt.
" Dans notre monde agité et anonyme, la famille peut être une source de chaleur humaine et de joie simple " (Baudouin 1er, Noël '92).
Dernière minute : le concert de Marche aura lieu à Humain. Malgré les efforts de Jean-Luc, des jeunes de Marche, et même de quelques Binamé, La Faune n'ouvrira pas ses portes. Cela n'empêcha pas ce je ne sais quoi de bouillonnante ambiance d'épiphanie ardennaise d'éclore, ponctuée d'un mémorable Non non rien n'a changé interprété en famille dans un coquet décor de théâtre wallon.
Vendredi 23, Genève, l'Usine
Mercredi 28, Liège, Le Moderne
Jeudi 29, Charleroi, l'Eden
La bande à Guy Betès remet le couvert, et pond un opulent opus peu pieux au pied du sapin sépia. " Les Brochettes vaquent à fouetter d'autres chats et brillent donc par leur - regrettée - absence " (Aredje n°9, nov. 94). C'est au tour de Raymonde et les blancs-becs d'ouvrir la danse. Les Raymonde et les René chopèrent en quelques dates un trop puissant béguin, à jamais démenti, ce qui serait avouons-le carrément trop intolérable, trop relous les belges.
René Binamé a pris cette année-là sa forme actuelle (Binam'-Herman-Fabrice-EsGibt), et enregistre Le Père Noël est un bordure - folklore syldave, ode au commerce des armes, ainsi qu'un endiablé Ce soir c'est Noël des Wampas.
Dictons et proverbes du terroir...
" Ce n'est pas parce que j'enguirlande mon sapin de Noël que je suis fâché sur lui " (Guy Betès, au faîte de sa puissance dialectique).
" Ecrivez-nous un petit mot gentil, nous vous enverrons un numéro gratos de notre zine Aredje " (René Binamé).
Cette fois, le tour de chant démarre sur des chapeaux de roues de secours à pneus cloutés à l'Usine de Genève. Camaradesques accolades soient éternellement rendues à Guy Betès qui nous fit goûter outre-Rhône aux prémices d'une complicité squattophile qui n'a depuis lors cessé de croître.
Sur un ultime et historique " Hop là je suis parti " immédiatement suivi d'un tonitruant tirement de chasse en guise de dernier souffle, ce flambeur de Guy Betès a consumé son temps et part à son tour en fumée, usé prématurément par l'aliénation salariale, le consensus social et la tchatche à Marcor, increvable, lui. " Respectez sa mémoire, ne priez pas pour lui " précise l'annonce mortuaire qui fit comme il se dut la une d'un hivernal Aredje, et les choux maigres de la presse aux ordres. Pause carrière de circonstance pour ses orchestres endeuillés.
" Après avoir brûlé les planches 4 Noëls d'affilée, feu Guy Betès n'aura cette année connu de la bûche et du sapin... que 4 planches. Il n'est pas pour autant tombé dans l'oubli. Merci à Jean-Luc clac-boum Promo-Groupes pour le Fêtons Noël sans Guy Betès et ses Orchestres à Heure-en-Famenne le 23 décembre. Premier Prix du Festival du Rire de Bethléem à Disjonctor pour leur tube inédit Fêtons Noël sans Binamé. Et Merci à Pompon pour sa rétrospective des Noëls de feu Guy Betès, sur Rock à Gogo le 25 décembre. " (Aredje n°20, jan. 96)
Vendredi 27, Liège, Salle Ecoute-Voir
Samedi 28, Bruxelles 1996, Magasin 4
Deuxième année consécutive sans disque de Noël mais tout s'explique, les Binamé ont passé bien des nuits blanches de août à octobre à démêler des spaghettis de câbles et psychanalyser des disques durs pour parvenir enfin à leur arracher l'album 71-86-21-36. Laissant le gag de la résurrection à qui s'en contente, nous ne tirons pas Guy Betès du caveau mais nous avons mieux : Ludwig Von 88 nous accompagne dans cette double fête en bordure d'E40.
Vendredi 19, Bruxelles, Magasin 4
Samedi 20, Liège, Centre Barricades
Dimanche 21, Marche-en-Famenne, La Grange
Fidèles aux aussi innombrables que clairvoyantes volontés testamentaires de Guy Betès, René Binamé sort son premier CD de Noël en solo, au titre évocateur René Binamé fête encore Noël, habillé d'une sulfureuse couverture de Herr Seele inspirée de la Chanson du Père Lapurge (" j'ai tout ce qu'il faut dans ma hotte... "). Ladidi, Le père Noël-Lapurge, Non non rien n'a changé, Crås Singlé, Un Noël gay s'y déploient comme autant de fleurs de givre fractales.
Comment évoquer ces trois dates (menées tambours battant en tonique compagnie des Bumpers) sans retrouver des confettis dans nos verres, tant la machine bricolée par tonton Geoffroy en souffla des kilotonnes par dessus nos têtes sautillantes comme dans une bulle à secouer la neige balayée par un chatoyant light-show festif. Incrustés dans le matos, dans les chaussettes et les mazouts de R-Man, ces confettis firent la joie de nos hôtes à l'heure du balayage, avant de s'essaimer de par le monde.
En 92, Duke s'achète son premier 24-pistes et l'essaye avec Binam'-Laurent-Raoul et De Noordzee Blues. Ça l'a fait et ça le refait fin 92 avec J'encule et Le Blues du WC pour la compile Réunion de La Famille. En 96, les Binamé s'achètent leur 256-pistes et explosent le disque dur en reconstituant dans l'urgence C'est fini pour la compile Méfiez-vous des champignons.
Les Binamé enregistré en concert sont Binam'-Laurent-Azill.
Je suis venu te dire que je m'en vais (de Gainsbourg) a été enregistré le samedi 26 juin 93 au Festival des Avins. C'était le dernier concert de Laurent. C'est EsGibt qui énumère les nombreux fabuleux concerts que vous avez forcément ratés si vous étiez avec nous ce jour-là.
Tragedy for You (de Front 242) a été enregistré à Pesches le vendredi 2 avril 93. C'est EsGibt qui chante.
Le petit vin blanc (traditionnel) a été enregistré le même jour au même endroit. On entend Ren des Slugs à la guitare et au micro ainsi qu'EsGibt et d'autres...
Captain Igloo (le tube de Captain Igloo, le groupe) a été enregistré à Humain le samedi 27 mars 93. C'est Bal-Muzette qui lance le morceau.
Samedi 19, Bruxelles, Magasin 4
Dimanche 20, Marche-en-Famenne, La Grange
Non, non rien n'a (encore) changé... Période privilégiée dans l'horreur des convivialités préfabriquées, des étreintes convenues et des souhaits désenchantés, le mois de décembre sera à nouveau l'occasion de culpabiliser le travailleur/chômeur du côté du fond de son porte-monnaie, puisqu'il faut qu'il crache ses dernières pièces avant de se resserrer la ceinture de plus belle, à moins bien sûr qu'il n'aie déjà dû revendre sa ceinture. Il devient dans ce cas le client rêvé des commandos larmoyants de l'assistanat caritatif, porteur de l'espoir fou d'un monde enfin régi par les Restos du Coeur et l'Armée du Salut.
Surabondance et privation, les deux faces d'un même chantage, celui qui nous force à faire sonner le réveil matin, premier flic de la journée. Au moment même où les supermarchés s'apprêtent à étaler aux yeux du chaland des kilos de marchandises frelatées au luxe misérable, tels le saumon plastifié et le foie gras truffé d'illusions, des cohortes de vigiles et de faux-clients vrais-salauds seront engagés au rabais pour assurer la sécurité du commerce et la bonne marche des affaires. Car on le sait, ne festoiera pas qui veut: les plats passeront au-dessus de la tête de la majorité, d'autres devront se convaincre du bonheur à mâchonner des ersatz comme le restant de l'année, tandis que là où les plats repassent toujours, vu que la machine tourne pour eux, " la clique des affameurs de l'Univers ", il sera de bon ton de se vautrer plus que d'accoutumée dans l'obscénité de privilèges en sursis.
Ceux qui se scandalisent écologiquement du gavage des oies voient rarement que le vrai gavage est notre propre lot quotidien: quand les gérants démocrates nous annoncent un budget social, comme si c'était une bonne nouvelle, quand les humanistes prônent un capitalisme à visage humain, comme si le capitalisme pouvait être autre chose que la négation de l'humain, quand la presse s'offusque que des " casseurs viennent gâcher les manifestations lycéennes " en France en cette fin '98, comme si chaque seconde de notre vie n'était pas déjà gâchée, dans ce monde dont la presse est fidèle complice. Rien n'a changé, et tout reste à renverser...
Foutue marchandise de fêtes de fins d'année que vous tenez donc là en main... Diffuser des disques sans les vendre comme nous l'avons fait à plusieurs reprises n'enlève d'ailleurs rien au fait qu'ils ont bien dû être payés (fût-ce par des " prestations scéniques " vaguement défrayées), et même pas à ceux qui les fabriquent ou les distribuent, mais à leurs employeurs. La vente n'est que le dernier maillon de cette grande chaîne de l'arnaque où tout qui travaille se fait déposséder de sa vie, au profit de ceux qui à l'autre extrémité de la chaîne en récoltent les dividendes. L'argent ne sert pas à autre chose. Voilà de quoi le Père Lapurge voulait déjà " débarbouiller l'horizon ", et faire place pour tous au festin.
René Binamé...
" Quoi de plus beau qu'une banque un ministère qu'on licencie quand c'est la tyrannie du travail qui perd son emploi. C'est que les humains sont ressuscités, renversent la marmite, et vivent l'anarchie! ". (René Binamé)
Le Père Noël est mort à Sarajevo, dans le ghetto de Varsovie, à Soweto, à Tripoli, à Bagdad, à Verdun, à Kigali, dans le sud du Ruanda, dans le nord de l'Irak, en fuyant Berlin-Est, à Stalingrad, à Dresde, à Gernika, au Tibet, à Cronstadt.
Mais ne pleurez pas, ne vous inquiétez pas,
il y a encore chez moi de quoi vous amuser.
Mes usines tournent à plein régime,
mes entrepôts débordent. Débloquez des budgets!
Mes jouets sont plus gros, mes jouets sont plus chers,
mais ils font plus de bruit, plus de morts, moins de taches.
Mes poupées ne parlent pas, elles mutilent et défigurent.
Je ne veux pas savoir où mènent mes trains électriques.
J'ai débuté comme armurier dans mon quartier,
semant la zizanie pour faire tourner ma boutique.
Elles sont loin les rixes de rue, vivement la guerre totale.
Me voilà PDG, mondial-killer en col-cravate.
Je gagne fort bien ma vie grâce à tous ceux qui la perdent,
car c'est avec mes bombes que se creusent vos tombes.
Je vends des armes à droite, je vends des armes à gauche,
la main qui prend le fric ignore qui passe l'arme à gauche.
De part et d'autre des frontières, je vends des faux, de vrais cimeterres.
Quand s'étriperont les derniers cons, je leur vendrai des cimetières.
Vous êtes les enfants des balles qui n'ont pas tué vos parents.
A votre tour de procréer, le monde a besoin de soldats.
Chantez et dansez pour fêter la Libération,
moi je trinque plutôt à la libéralisation.
Sur toutes les lignes de front, à tous les coups, dans tous les camps,
sur tous les plans mes pauvres ploucs je serai toujours le seul gagnant.
Pour rester bon-vivant, je vends de l'armement.
A moi l'éclat des discours, à vous les éclats de grenade.
Embrigadés de tous pays, déversez vos globules,
qu'on entende mugir les soldats, que votre sang m'abreuve de billions.
Je ne ferais pas de mal à une mouche, je ne suis pas franchement cruel,
pourtant vos cauchemars ne m'empêchent pas de dormir.
Loin de mes yeux loin de mon coeur, vous périssez vous pourrissez,
chacun de vos cadavres ajoute à ma prospérité.
René Binamé, octobre 1994
Dans les bidonvilles de Calcutta pas de révolte,
abrutis de prières les pauvres crèvent en souriant.
Quoi d'plus beau qu'un paria qui subit son sort en chantant.
Et que la vie serait belle sans mines antipersonnel.
C'est que la vieille chouette est ressuscitée,
Habemus Papam et vive la télé
Dans les allées du Aldi de Clabecq on fait ses comptes.
Abrutis de meetings on va voter en file indienne.
Quoi de plus beau qu'un salarié suppliant son patron
d'avoir la gentillesse de continuer à l'exploiter.
C'est que les vieilles forges sont ressuscitées.
Gloire aux repreneurs et vive la télé
Finies les pétitions les commissions les élections.
Retournons les combis et incendions l'économie.
Quoi de plus beau qu'une banque un ministère qu'on licencie
quand c'est la tyrannie du travail qui perd son emploi
C'est que les humains sont ressuscités,
renversent la marmite et vivent l'anarchie.
C'est que ladidi est ressuscitée,
chandelles sous les bras et vive la télé
Je suis le vieux Noël bienfaiteur de l'humanité
Contre sa bile je m'insurge avec mon pote Saint-Nicolas
J'ai ce qu'il faut dans ma hotte sans le tonnerre et les éclairs
Pour bien purger toute la clique des affameurs de l'univers
Son mal vient des capitalistes plus ou moins grands à la ronger
En avant les gars anarchistes fils de Marat faut la purger
J'ai du pétrole et de l'essence pour badigeonner les châteaux
Des torches pour la circonstance à mettre en guise de flambeaux
J'ai du picrate de potasse du souffre et du chlore en tonneau
Pour assainir partout où passent les empoisonneurs de cerveaux
J'ai des pavés et de la poudre de la dynamite à foison
Qui rivalisent avec la foudre pour débarbouiller l'horizon
J'ai poudre verte et mélinite tous les fameux produits mes enfants
Pour nous débarrassez plus vite de ces mangeurs de pauvres gens
J'ai pour les gavés de la table la bombe glacée à servir
Du haut d'un ballon dirigeable par les toits pour les rafraîchir
Voleuse et traître bourgeoisie prêtres et bandits couronnés
Il faut que d'Europe en Asie vous soyez tous assaisonnés
J'ai ce qu'il faut dans ma hotte sans le tonnerre et les éclairs
Pour bien purger toute la clique des affameurs de l'univers
Il y a des Rois qui sont plus que des Rois, ils sont les bergers de leur peuple
Il ne font pas que régner, ils aiment leur peuple jusqu'à lui donner leur propre vie
Tel fut le roi Baudouin
En visitant le pays avec la Reine, il penchait la tête et tendait l'oreille vers les petits, les pauvres et les laissés pour compte, les gens simples et les enfants
Accueillant leurs confidences, les gardant dans son coeur, large comme les sables le long de la mer
Discret, silencieux, toujours souriant, infiniment délicat, comme la Vierge Marie, il disait toujours oui, et s'il disait non, c'était au mal
Comme un bon berger, il n'a pas fait qu'écouter, devenu parfait en peu de temps, il a donné sa vie pour les siens
Souvent la souffrance a trituré son coeur comme le fait le meunier avec le froment pour en faire le bon pain du peuple
Par ses blessures Baudouin n'a-t-il pas guéri les nôtres?
Il avait son secret: c'était son Dieu, qu'il aimait à la folie
Il avait son secret: c'était son Dieu, dont il était si aimé
Un jour viendra sans doute où ce mystère du Roi sera dévoilé
Alors le monde entier, tous les hommes diront : "Oui vraiment, cet homme était un juste"
Nous avons perdu un Roi, Dieu nous donne à la place un intercesseur et un protecteur
Heureux le troupeau qui a reçu un tel Roi pour le gouverner de son vivant
Heureux le troupeau qui a reçu un tel Ange pour veiller sur lui après sa mort
Il y a des Rois qui sont plus que des Rois, ils sont les bergers de leur peuple
Il ne font pas que régner, ils aiment leur peuple jusqu'à lui donner leur propre vie
Tel fut le roi Baudouin! (bis)
J'aime les coccinelles et les hirondelles
Le phosphalugel et les mirabelles
J'aime la mortadelle et les fricandelles
Les dîners aux chandelles et les caramels
J'aime bien la Noël les fêtes éternelles
Les chants traditionnels les élans spirituels
J'aime les salmonelles et Patrick Bruel
Le violoncelle et les caractérielles
J'aime le matériel la ficelle les poutrelles
Les tunnels les truelles tout c'qui est fonctionnel
J'aime quand tu m'écartèle mais ça laisse des séquelles
Cette année c'est toi qui feras la vaisselle
J'aime les décibels s'il sont conceptuels
Quant à moi je m'occuperai des poubelles
Je regarde dans mes jumelles je tourne la manivelle
Je vide mon écuelle je retends mes bretelles
Et même si Dieu m'appelle je préfère la duvel
Angele Emmanuel Jowel et l'hydromel