J'accrois ma productivité, je réduis ma viscosité, j'optimise ma mobilité.
Je gère mon capital santé, je booste ma combativité, je guette les opportunités.
Je planifie des mutations, j'optimise la distribution, je restructure la production.
Je négocie un plan social, je réduis la masse salariale, je licencie chez les mandaïs
Si les élections n'étaient pas indispensables à la prospérité du capital, on ne nous les servirait pas partout, toujours, à coup de fric, à coup de flics.
Si le vote n'était pas le meilleur antidote contre nos grèves et nos révoltes, on ne nous l'assénerait pas, à tous les coups, à coups d'assemblées syndicales.
Si le spectacle électoral n'était pas si propice à l'extension du marché, on ne nous le parachuterait pas en casque bleu, sac de riz à la main, mitraillette à l'épaule.
Quand le cirque politicien ne suffit plus à nous faire parler, à nous faire taire, on maintient l'ordre à coups de sabre, on lâche la bride à la flicaille.
Je préfère de nager dans la mer, de faire l'amour au bord de la rivière. Je préfère de câliner sans fin et de boire de la bière sans misère à noyer... que d'aller travailler. Plutôt plutôt jouir que d'aller travailler !
Je préfère de gambader dans la bruyère, de siffler sur la colline, de dormir sur la plage. Je préfère de retourner la terre, de manier la truelle, le ciseau, le laser... que d'aller travailler. Plutôt plutôt jouer que d'aller travailler !
Je refuse d'être tué à la tâche, affamé au chômage pour cracher du profit. Je préfère de suer sang et eau en choisissant pour qui pour quoi où et quand et comment... que d'aller me détruire pour produire des nuisances qui détruisent à leur tour !
Pour découvrir la vie plutôt que la survie, pour ne plus travailler, rien n'est à espérer, tout est à renverser, et sur la table rase, nous pourrons nous aimer...
Entre deux boissons trop sucrées, j'ingère un pain carné. Entre deux films imbéciles, il faut que je chie ce burger. J'ai le droit de tout acheter sous l'oeil des caméras, je profite de ma liberté sous la protection des vigiles.
Entre deux partenaires virtuel(le)s, je caresse ma souris. Entre deux étreintes digitales, mes doigts sont sur la touche. J'ai le droit de me masturber devant mon moniteur, j'en profite pour décompresser entre deux cotations.
Entre deux zones naturelles, je surfe dans la grisaille. Entre deux zones de loisirs, laquelle est la plus glauque ? J'ai le droit de faire la navette sur les autoroutes à péages, de faire la queue pendant des heures dans les embouteillages. J'ai ma place dans les flux tendus parmi les camions, les remorques, charriant ces tonnes de marchandises qui nous réduisent à la survie.
Quand nous n'aurons plus rien à vendre, à marchander ni à troquer. Quand il n'y aura plus de commerce, plus de marché, plus de valeurs à échanger ni titres de propriété.
Nous pourrons enfin décider des richesses que nous produirons et tout ce qui nous sera cher n'aura réellement plus de prix.
Quand nous ne serons plus à vendre, à engager, à licencier. Quand nous n'aurons plus de monnaie, de bons d'échange ni de chéquiers, plus de salaires, plus d'honoraires, plus de pourboires, plus de cachets.
Nous pourrons enfin nous parler sans avoir peur de nous montrer. Sans psychologues, sans sexologues, nous pourrons enfin nous aimer.
Sans patrons, sans notaires, sans gendarmes, sans vigiles, sans profs, sans juges, sans contrôleurs, sans congés, sans loisirs, sans temps libre, sans vacances... nous pourrons enfin vivre.
La tondeuse à gazon de l'oncle Gaston, qui tondait la pelouse et écrasait les bouses.
La machine à laver de la tante Andrée, qui nettoyait les blouses qu'on séchait sur la pelouse.
Le grotesque alambic du frère du curé, qui cuvait sa cirrhose assoupi dans les roses.
Le vieux poste à galène de la tante Irène, de semaines en semaines qui déversait sa haine.
Quand je n'ai rien à faire, je me mets devant la machine à laver et je regarde les chaussettes qui tournent.
Quand je n'ai rien à faire, je me mets devant la machine à laver et je regarde les chemises qui passent.
Quand je n'ai rien à faire, je me mets devant la machine à laver, j'y vois des bulles et je tourne avec elles.
Ce vendredi, il fait très chaud et le voyage en transports en commun est diversifié: le train jusqu'à Mouscron, puis le bus transfrontalier jusqu'à Roubaix, puis le tram vers Lille-Flandre et enfin le métro sans chauffeur qui dépose Marcor à moins de 200 mètres du Rockline. Il est 18h30 les groupes ne sont pas encore arrivés. He say-gay-gay.
Ce dimanche 21, Marcor va à Dendermonde pour son énième concert des Varukers : il les a vus en 97 à London avec les UK Subs, en 95 à Harelbeke avec Chaos UK et déjà trois fois en 86 à Leuven à Antwerpen et à Diepenbeek... He say-gay-gay.
Quand Marcor entre dans la salle, il est déjà méchamment entamé ! Les groupes se succèdent sur scène mais il ne sait plus trop ce qu'il en a pensé. He say-gay-gay. Il réussit enfin à pénétrer au radar dans les loges et trouve le chemin des frigos, des bières et du taboulé. La rumeur dit qu'il s'est endormi repu devant les baffles...
Het verkeer is zo druk.
Fiskale transaktie.
Politicus wil macht.
Nieuwe gevangenis.