2012 64

2007 63

2006 62

2005

2004 61 60

2003 59 58 57' 57

2002 56

2001 54' 54 53 52

2000 51 50 49 48

1999 47 46 45 44 43

1998 42 41 40 39 38 37

1997 36 35 34 33 32 31

1996 30 29 28 27 26 23 22 21 20

1995 19 18 17 16 15 14 13 12 11

1994 10 09 08 07 06 04 03

1993 02 01 00

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la liste

Aredje 60, mai 2004

j'aime pas la soupe

J'aime pas la soupe
    mange la quand même
Elle est bouillante
    souffle dessus
Y a pas de sel
    pour nous non plus
Ça m'fait vomir
    ça t'f'ra grandir...

Ya trop de poivre
    ça rend poli
Y a pas de croutons
    t'as des goûts de luxe
Y a pas de cuiller
    il y a tes doigts
Y a pas d'assiètte
    lèche la par terre...

Y a pas de cuiller
    il y a tes doigts
Y a pas d'assiette
    lèche la par terre
Mais y a pas d'soupe
    rien n'est parfait
Mais y a pas d'soupe
    lèche la poussière

Bérurier Noir
Joyeux Merdier
décembre 85

Mange là quand même !

Marcor a dépoussiéré son enregistreur de poche et s'est relancé dans un cycle de rencontres entretiens. Il a commencé avec Bérurier Noir et ça donne sept pages bien denses mais dans une ambiance très détendues.

Crache dedans et tire-toi !

Deux époques, deux personnalités très différentes, deux dégoûts de l'industrie du disque et du divertissement.

Costes, cet espèce de porno-punk, chie sa haine dans son blues du show-biz., une chronique virulente de janvier 2004.

Dick Annegarn, ce chansonnier hollandais aux mille facettes, s'est retiré de la compétition au printemps 1978 et a marqué le coup par la lecture dans les caves de l'Olympia de son pamphlet la rock-industrie et moi.

Mauvaise haleine !

La Loi de confiance dans l'Economie Numérique (Len) s'installe en France, trop tard pour sonner l'alarme, état des lieux par Erick Propagande.

Soupe populaire !

Erick qui ne baisse pas le bras puisqu'il lance Juke-Punk.com, un site d'écoute et de téléchargement de musique punk, qui entend rappeler que ce ne sont pas l'échange et le partage qui nous nuisent, mais bien le vol et la propriété (les deux faces d'une même pièce).

Un peu de sel ?

La présentation, en v.o., des septante-et-unième Pinksterlanddagen où joueront les Binamé fin mai et celle de la Trans Lesbo Bi Gay Pride qui compte bien skwatter la BLGP de Bruxelles.

le blues du show-biz

Je ramasse un libé pourri dans une poubelle du métro et qu'est-ce que je lis ? Les putains de maisons de disques qui pleurent parce qu'elles vendent moins de disques.

Ces connards qui chialent parce qu 'ils ont vendu 480 millions de cds au lieu de 490 millions l'année dernière. Et que les putains de maison de disques pleurent et que Libé pleurer avec elles. Warner qu'il n'a gagné que 480 milliards de dollars (et que Costes qu'il a perdu que 14,5 euros !). Comme c'est triste !

Comme je jouis oui ! Ca me fait trop plaisir de voir ces ordures crever. Les maisons de disques ! Les assassins des artistes !

Vous m'avez fait crever, et bien crevez maintenant !

Quand je pense à tout le mal que vous avez fait, enculés ! Vous avez détruit la musique, détruit les artistes, détruit la culture pour tout transformer en bouillie formatée, en machine à faire du fric, en juke-box à vous payer des piscines.

Tout ce fric de merde fait en vendant la musique marketing de merde, n'a servi à rien d'autre qu'à payer des piscines, des caisses et des bites viagra aux mongols du show-biz. La culture cassée et le talent ruiné pour des piscines des caisses et des bites viagra ! Vous êtes vraiment trop nuls les mongols du show-biz ! C'est pas moi qui vais pleurer sur la faillite de votre business de merde. Je m'appelle pas Libé l'ami du show-biz moi, je m'appelle Costes l'ennemi mortel du show-biz!

Quand je pense à tout le mal que vous m'avez fait...

Je me souviens enfant écoutant votre musique de merde. Ces tubes que j'ai repassé mille fois sur le tourne-disque, ces fausses chansons d'amour et ces fausses révolutions, j'ai tout gobé comme un con ! Enfant j'ai cru 100% aux beaux sentiments et aux faux idéaux que vos chanteurs faussaires, faux artiste de merde, débitaient pour la monnaie. Bruel parlait d'amour et j'y croyais et je pleurais. Disco prêchait la fête le corps et je suais sur les rythmes abrutissants. Dylan prêchait la révolution la drogue la mort et j'y croyais, et je m'enfonçais dans la misère en annonnant connement la propagande mortifère des artistes collabos au service du show-biz qui tue.

Oui, le show-biz qui pleure avec Libé sur ses millions en moins est une bande d'assassins des sentiments purs des enfants. Ils exploitent la naïveté, l'ignorance, l'enthousiasme de l'enfant, pour lui vendre les mélodies frelatés et les messages mensongers, fausses révolte des ados encouragées par les sales vieux requins d'universal Warner de merde. Hippies, punks, rappeurs... tous ces enfants exploités enculés pour l'argent. Des peuples entiers culturellement génocidés et Libé pleure avec les assassins !

Non je ne pleure pas quand je lis dans Libé de merde trouvé dans une poubelle à Carrefour Pleyel (Où sont passés les pianos Pleyel et les Chopin ?). Je souhaite la mort du show-biz. Je jouis en lisant dans Libé la faillite des maisons de disques. Faites faillite vite fait, crevez bandes d'enculés, directeurs artistiques et directeurs du marketing et directeurs de consciences; dégagez et laissez les enfants respirer et grandir loin de votre propagande de merde qui tue l'esprit et suce l'argent.

Et tue aussi l'art, le talent.

Car le show-bizz encule les enfants et les grands enfants qui le consomment, mais ils tuent aussi les artistes.

Ah je me souviens rampant avec ma maquette à Polygram Sony et partout subir leur mépris de maffieux, leur ricanements de sadiques, leur arrogance de nouveaux riches ! " Costes, ta musique c'est de la merde, invendable, inclassable, trop extrême, nul quoi ! " Et je repartais en larmes dans le métro vers mon taudis penser au suicide, gratter besogneusement de nouveaux accords plus en accord avec les exigences des chefs de la maffia de la musique.

Je croyais encore à ma chance mais je n'avais aucune chance, car dans le show-biz il y a un élu et un million de morts. Bruel, Tchao, les minables bien placés, les soumis, les collabos, les potes et les cousins sont milliardaires. Et les génies crèvent dans un coin sombre et froid, loin des médias. Trois ou quatre mecs super friqués, super méchants et super malhonnêtes jouent les artistes de service à la télé et quatre millions de musiciens morts, ou au mieux dans le métro à faire la manche avec leur guitare cassée. 1970, 1980, 1990, les vrais artistes crèvent loin de la une de Libé et les faux artistes de merde se pavanent à la télé.

1970, 1980... les maisons de disques tiennent tout. Enregistrement, promotion, diffusion, quatre majors tiennent 90% du marché et la Fnac vend 80% des disques. Le choix est alors simple pour un musicien : se plier aux exigences du show-biz ou crever. Mais l'arrivée du magnétophone multi-pistes pas cher, de la cassette, de l'ordinateur, du cdr et enfin de l'internet et du mp3 vont changer la donne. En dix ans, les artistes asphixiés par les majors qui contrôlent toute la chaîne de production, se libèrent peu à peu du joug du business. Ils enregistrent dans leur home-studio, gravent leurs cds sur leur pc, font la promo sur leur site web et diffusent leur musique dans le monde entier par mp3 sur internet. Et les connards du show-biz, assis sur leur monopole et abrutis par la coke, ne voient pas le coup venir. Ils croient tout tenir et ne voient pas que peu à peu les musiciens indépendants construisent un réseau et une économie parallèle qui va les détruite, et d'un coup plouf, 2003, 15% de disques vendus en moins !

Et c'est le blues du show-biz repris en choeur par Libé et toute la clique. Le show-biz crève, c'est la musique qui crève. C'est faux bande d'enculés ! Le show biz crève et la musique ressuscite ! Alleluia !

Libé peut pleurer, pas moi. J'ai passé vingt ans dans une cave à résister, et pour moi et des millions d'artistes opprimés, la faillite de la Fnac sera le jour de la Victoire. Jour férié ! J'espère que l'année prochaine tout le show-biz sera dans le métro à faire la manche. Bruel avec avec ta vois cassée et ton talent mort-né, tu feras pas le poids dans le métro face à la maffia des accordéonistes roumains, tu fais une fausse note, ils en font mille justes ! Eh Tchao, révises ta salsa, tu vas pas faire le poids avec tes deux accords minables face au brésilien de Balard-Créteil !

Bon ok, j'aurai pitié, je vous jetterai en passant le vieux Libé pourri trouvé dans une poubelle à Carrefour Pleyel. Le Libé qui pleurait sur votre ruine, vous pouvez le bouffer, enculés !

Et en plus, tous ces enculés, trop paniqués de perdre leur piscine, leur caisse et leur bite en viagra, ils accusent les autres de leur faillite évidemment. Et Libé de reprendre docilement le refrain pourri, le blues du show-bizz : "C'est la faute à internet ! C'est la faute des pirates !" Soi disant que si on achète plus leur merde c'est pas parce qu'on en a marre de se faire enculer les oreilles par leur merde, non. Si on achète plus leurs merdes de cds à 20 euros, c'est parce qu'on peut trouver sur internet leurs chansons de merde gratuit. Si ils peuvent plus vendre la connerie c'est à cause de la piraterie ! C'est le show-biz qui l'a dit, c'est Libé qui le dit. Et c'est FAUX.

Evidemment il y a toujours quelques cons pour télécharger du Bruel gratos (ou du Tchao) sur Napster bis. Mais la plupart des gens qui chargent des mp3 sur le net ça fait belle lurette qu'ils écoutent plus du Bruel de merde. Ils écoutent du Costes, du truc , du machin, des millions de chansons differentes faites par des millions d'artistes maudits qui balancent gratuit sur internet leur musique étouffée par le show-bizz de merde.

Ah Warner machin Universal n'a pas voulu signer Costes ! Ah la Fnac refuse de distribuer les disques de Costes ?! Eh ben Costes il balance gratos ses chansons en mp3 sur son site http://costes.org, et un million de chansons de Costes sont téléchargées. Un million de chansons écoutées par un million d'internautes qui n'achèteront pas un million de chansons au show-bizz. Et le show bizz a vendu un million de chansons en moins. Et bientot la faillite pour Warner et la Fnac, youpie !

Libé trouvé dans une poubelle à la station Pleyel reprend le refrain pourri, le blues du show-biz : " C'est la faute à internet ! C'est la faute aux pirates ! ". Non Bruel, non la Sacem, c'est pas la faute aux pirates, c'est la faute à la liberté! Tous les musiciens que vous avez empêchés de s'exprimer dans votre système " une star / 1 milliard de clochards ", tous ces musiciens pauvres et sans moyens de diffusion, se sont jettés sur internet pour se sauver. Sur internet le musicien clochard peut faire son site pour rien. Il balance ses morceaux en mp3, les gens les chargent et les aiment, et ils oublient d'acheter la musique de merde du show-biz de merde. A quoi bon surpayer de la musique de merde alors qu'on peut écouter gratuit de la musique meilleure qui sort des tripes et pas de l'anus.

Un million de musiciens indépendants inconnus, chacun piquant à Warner Machin 0,00001% de part de marché, ca fait accumulé 100 millions de cds ! Cent millions de cds vendus en moins pour la Fanc et Warner.

0,0000001% de part de marché chacun ! Allez les musiciens indépendants, créez en toute liberté ! Diffusez gratuit sur internet et détruisez vite fait le show-bizz de merde qui vous à ruinés, humiliés, désespérés.

Et quand nous en serons à 0,00002% de part de marché chacun, alors ca sera la fin pour la Fnac et Warner. Ils crèveront, ils feront la manche dans le métro et je leur jetterai en passant méprisant le vieux libé pourri trouvé dans une poubelle qui chantait le blues du show-bizz " C'est la faute à internet ! C'est la faute aux pirates ! ", au lieu de dire la vérité : " C'est la faute à internet, oui ! C'est la faute aux artistes, les vrais ! ".

Ce que ne vous dit pas Libé : les mp3 les plus téléchargés sur internet ne sont pas des chansons du show-biz mais des œuvres d'artistes indépendants. L'œuvre musicale la plus téléchargée au monde n'est pas une chanson de Bruel mais un morceau de piano d'un vieux pianiste mexicain qui n'a jamais signé de sa vie avec une maison de disques, joue seul chez lui depuis cinquante ans (et c'est son fils chômeur qui fait seul la promo sur les newgroups de la musique à Papa!) Allez poubelle les directeurs artistiques et les directeurs de marketing et les directeurs de consciences ! Papa fait du piano et Fiston fait la promo, et allez vous faire enculer les capitalistes de la culture !

Le blues du show-bizz, c'est pas les pirates, c'est les artistes les vrais. Les artistes les vrais qui concurencent grave le show-biz en diffusant eux-mêmes leurs oeuvres sur le net. C'est la victoire de l'art contre le bizeness, de l'honneteté contre le mensonge, de la passion contre le calcul.

C'est la vengeance des artistes des vrais. C'est le blues du show-biz.

Costes. (www.costes.org)

la rock-industrie et moi

Aux temps de la préhistoire n'existaient ni disque, ni Radio, ni Hall de spectacle. Pendant quelques dizaines de siècles, la musique n'aura pas de support vinylique ou autre. Jusqu'à Charles CROS dont on vient de célébrer le centcinquantagénaire. Mais ce manque de témoins sonores ne veut pas dire qu'hommes et femmes ne chantaient pas. Bien au contraire. L'Absence de hit-parade, de sondages et autres faux-arbitres faisait que la musique appartenaient à ceux qui la faisaient vivre sans tirer d'autre intérêt que de la jouer ou d'en jouir. Souvent à l'occasion de rites tels que les repas, les noces, les mises à mort, les enterrements etc..., et sur les lieux de travail. La musique se pratiquait néanmoins occasionnellement et collectivement. N'existaient ni l'image, ni le culte de l'artiste. Pensez à Assurancetourix. Et pensez aussi à Dick Annegarn, musicien adolescent, inapprécié de son père, derrière son journal, lui demandant s'il ne voulait pas aller répéter dans sa chambre. Il en sortait.

Les dieux et les idoles ont toujours existé. Ceux-ci étaient cependant fictifs, personnages de rêve et de mythes : Œdipe, Zeus, Dionysos etc.

Si les colonialistes Grecs et Romains n'avaient pas autant dominé l'histoire des Barbares, nous aurions mieux connu notre réelle histoire culturelle. Il est peu probable pourtant que les Barbares, comme les appellent les humanistes, n'avaient pas chanté. Ils n'avaient sans doute ni les techniques, ni le temps ou bien ils n'éprouvaient pas le besoin de fixer leurs textes et leurs airs. Les moines maîtrisaient l'écriture. Oui. Pour des textes catholiques. Ce n'est que vers le IXéme siècle que l'on trouve des écrits rapportant des faits, où des humains étaient réellement impliqués : guerres, impôts, amourettes, etc...

Ces chansons de gestes évoluaient à travers les années et les régions. Un journal itinérant en sorte. La chanson de Roland peut-être considérée comme une chronique de l'époque. " Ça plane pour moi " en serait-ce une de la nôtre ?

Au fur et à mesure que le moyen âge prend de l'âge, le troubadour se compromet avec la cour. D'un seigneur, d'un Roi, d'un ministre. Le troubadour devient ministrier.

Et c'est le début d'un compromis historique entre artiste et pouvoir. Un peu plus tard le pouvoir ecclésiastique interdit à J.S. Bach d'introduire des compositions des harmonies pouvant troubler moines et croyants.

Au fur et à mesure de ces temps modernes, la promotion de certaines formes musicales devient moyen de contrôle social. Les moyens de communication, média prennent de plus en plus l'allure d'un pouvoir abstrait qu'aucune puissance ne laisse plus librement s'exercer.

Il y a pourtant des mouvements d'expression qu'aucuns ne peuvent détourner. Je pense à la musique noire. Noir. Aussi noires que les impasses. La nuit. Les worksongs, hollers, blues, rags, old-time, middle, moderne et free jazz sont les plus représentatifs de l'expression humaine face à la civilisation américaine de ce siècle.

Le rock et le pop en sont des pâles ersatz. Nescafé. Leurs imageries viennent du cinéma américain blanc. En couverture de ce catalogue des aliénations, vous trouverez Marilyn Monroe dont la lèvre supérieure a été refaite pour que son sourire paye plus ; Elvis Presley, le bon brut qui en arrive vite à des sentiments plus doux ; Jimmy Hendrix , noir psychédélique ; Mike Brant, beau pleurnichard sympathique. Tous ces masques sont morts d'overdose. Y en a qui meure de trop de pouvoir. Le pouvoir est une drogue. La drogue est un pouvoir. Polariser les individus avec des images, des éclairages et de la musique est une drogue. Les jeunes de la rock-industrie la souhaitent vivement à leurs semblables. Mégalomanie dangereuse. Comment s'appelle encore ce chanteur nouvelle vague qui, trop las d'être poète maudit, déclarait , avant de commencer une carrière de Rock-Star, qu'il voulait que les kids viennent l'acclamer dans les stades ? il n'a pas ajouté qu'il voyait bien quelques jeunes dans ce public former son nom.

Le paralléle aurait été parfait.

Je suis né à La Haye en 1952. Aux Pays-Bas.

Pays du nord de la Belgique. Papa est interprète auprès de l'OTAN. Maman est fille d'ouvrier, d'un des premiers ouvriers de M. Fritz Philips. Sa profession : épouse, mère de famille. Quatre enfants. Dont je suis le dernier.

"Le plus petit mais la plus grosse gueule", disait maman. Elle ne dit pas si je gueulait par misère ou par colère. J'ai en tout cas passé mes six premières années dans cette cellule familiale, dans divers quartiers de La Haye. Violons.

En 57, papa commence à découcher. Il sollicite une place dans cette grande aventure charlesmagnesque qu'est la Communauté Économique Européenne. Et il l'aura.

Hourra !!! En 58, toute la famille tire sur Bruxelles.

Nous y habitons un 3-piéces à 6. J'ai 6 ans. Et commence à fréquenter la seule école que j'ai finalement connue : l'Ecole Européenne. L'école réunissait les 6 nationalités de l'Europe de l'époque. Les élèves étaient des enfants de fonctionnaires au Marché Commun. Du portier au haut-cadre. Ce brassage de classes et de nationalités je le trouvais dans une meute. Et puis une troupe européenne. Oui, j'ai été louveteau. Et après. Scout. Un insigne : "joyeux bâtisseur de l'Europe" . Allez, allez, allez mon troupeau !

En attendant d'être construits, les terrains vagues aux alentours de Bruxelles représentaient pour nous, petits belges de toutes sortes, des terrains de jeux formidables. Nous y creusions des souterrains, y construisions des cabanes (à étages s'il vous plaît) et y exercions nos premières expériences pyromanes.

Nos parents et une paroisse européenne nous prennent bientôt en main. Vers 15 ans, j'ai mon premier contact avec des français chez eux. C'était dans le Massif Central. Notre foyer catholique européen venait d'acquérir un village en Lozère. Un village abandonné. Mais pas pour longtemps. Le village est devenu un chantier total pendant quelques années. J'y travaillais pendant un mois par an, pendant les quelques années de mon adolescence. Mes dernières années d'école, je les ai passées au café de l'école à jouer au flipper, billard, poker, billard-électrique, 4 21 et de la guitare. Cabu a dû passer par là à cette époque. Mais il n'a pas pu nous voir les week-ends. Parce que nous passions beaucoup nos fins de semaines dans quelque demeure de quelque riche parent en voyage d'affaire. Papa pas tellement. Il vieillissait.

C'est là que, autour de tourne-disque de luxe, j'ai eu un premier contact avec la rock-industrie et les joints. C'était en 68. En mai 68 j'était à Berlin. En voyage scolaire. J'y ai vu le mur des deux côtés. J'ai finalement eu mon bac en 71. Un bac européen. Tous étaient heureux. Moi pas. J'étais inquiet. Ça ne faisait que commencer. Cet été-là j'ai passé deux mois chez les ermites en Lozère, le village européen m'ayant éjecté. Après avoir fait un peu de route dans le sud de la France, j'ai chanté quelques jours sur le cour Mirabeau à Aix en Provence, pour payer mon voyage de retour. Sans guitare. Je faisais la route sans guitare.

Après ces vacances je suis rentré à Bruxelles, avec du henné plein les cheveux. Voyant mes cheveux rouge-vifs, ma mère me refuse d'entrée la maison. Drame. Je me fais raser le crâne. Ainsi auto baptisé, je m'inscris à la faculté d'agronomie à Louvain. J'y ai trouvé une piaule. Dans un monastère. J'y fais de la macrobiotique sur butagaz et une carrière de trois mois dans l'agronomie. Agronomie n'est pas agriculture. Agriculture n'est pas agronomie. Je quitte le monastère. Avec des économies de quelques mois de service chez Philips S.A. (eh oui ), je loue une maison en vue d'y fonder une communauté. Détresse. Au grand dîner d'inauguration, je suis seul. Les éventuels communards sont en vacances. Avec leurs parents.

Après cette déception, je tire sur Paris. Un imprimé d'un magazine de musique nous est parvenu à Bruxelles : folksong et picking. Ayant pratiqué du folksong américain, du Dylan et des arpéges depuis quelques années, je croyais à l'avènement d'une nouvelle vague d'expression. Authentique. Je connaissais les précédents du surréalisme, des existentialistes de Saint-Germain-des-Prés, de mai 68, d'Hallyday, de Dutronc et d'Antoine. Et bien que je n'avais pas encore écrit en français, je passe quelques jours à Paris en vue d'éventuel autre séjour à Paris, en vue d'éventuel,..., sait-on jamais.

C'est en 1972 que les deux histoires, celle du spectacle et la mienne se rejoignent. Ça commence par un ultimatum. Si, après un mois, je n'ai pas encore trouvé de quoi survivre par la musique, je reprends des études d'ingénieur agricole technicien, d'accord. Les tenants du magasin de la rue Quincampois, qui diffusaient le papier parlant de picking et des cordes que Marcel Dadi conseillait pour y parvenir, m'envoie courir les Hoot-Nannies du Centre Américain, de la Vieille Herbe, du T.M.S. et d'autres endroits sous Paris où se pratiquait cette forme de spectacle amateur. J'ai vite fait de rencontrer Olivier Leflaive, principal assistant du principal promoteur de cette autogestion à l'américaine, Lionel Rocheman. Olivier Leflaive me propose de jouer dans ces Hooténannies, (à 30 francs en moyenne), dans des restaurants, de continuer à jouer dans le métro, et de faire une audition chez Mireille.

Pour mon audition chez Mireille, je chante et joue " Hesitation Blues " dans un rythme infernal. De derrière une double vitre, j'entends que je suis accepté. Mireille aimait bien les étrangers.

Mireille m'apprend à un peu mieux articuler et me fait passer un peu plus tard dans son émission radio. " Eh ! Baissez-vous un peu, grand hollandais. Vous avez une grosse voix. "

Je me suis fait la main sur des sujets faciles.

Les premières chansons que j'ai écrites en français sont : Le roi du métro, Bruxelles, Bébé éléphant, Mme l'institutrice, et d'autres.

Avec quelques maquettes qu'Olivier Leflaive avait enregistrées dans son grand magnétophone, nous avons fait du porte à porte. Y figureraient des chansons anglaises et françaises que j'avais écrites. Philips refuse, C.B.S. refuse, Barclay refuse. J'ai eu une proposition d'un des musiciens des Variations, groupe néo-psychédélique. C'était de chanter Fats Domino en français. Cette fois-ci, c'est moi qui refuse. J'ai fini ce premier été dans le métier en faisant quelques concerts pour quelques centaines de francs. Dans le nord de la France, et en banlieue parisienne. Je passe un séjour dans un centre de loisirs hippy à Roanne, l'Arc en Ciel, pour, à la fin de cette année scolaire, retrouver l'ami de Bruxelles qui était au bout de sa première année d'études agronomiques. C'est alors que je décide de reprendre moi aussi des études d'ingénieur technicien. Je passerai par Paris pour encaisser mes cachets ORTF et faire mes valises.

Sur mon chemin, je rencontre O. Leflaive. Celui-ci vient de faire connaissance de Maxime Le Forestier, jeune barbu qui monte.

Leflaive me demande trois jours de répit, Chicago sur Seine. Le Forestier sort de l'écurie de Jacques Bedos. Trois jours après, je me trouve dans le bureau de ce même Jacques Bedos.

Je lui chante "Bruxelles, attends-moi, j'arrive" .

J'avais en effet un train pour Bruxelles à prendre le lendemain.

C'est la proposition claire et nette d'enregistrer un 33 tours et la confiance que m'inspirait le parrainage de Monsieur Bedos qui m'ont fait signer un contrat de cinq ans, quelques jours plus tard. Je ne soupçonnais pas les finesses de ce contrat. Même après maintes lectures.

Déjà est-il que je venais de signer un contrat d'exclusivités (qui ne justifie ni carte de travail, ni permis de séjour, ni sécurité sociale).

Ce contrat je le signe avec la société Polydor et le nom de Jacques Bedos ne peut y figurer. Aussitôt j'ai vivement été conseillé de signer un contrat avec les éditions Tutti, maison annexe du holding Philips. D'ailleurs Polydor, Philips, Phonogram, les Studios des Dames et différentes éditions sont couverts par le groupe Siemens. Ce groupe couvre aussi des industries chimiques, des turbines hydro-électriques, des téléphones, etc.

Quand j'ai enregistré mon premier 33 tours, j'ignorais beaucoup de choses quant au métier.

Ce que je savais, c'est qu'il allait s'enregistrer en trois jours. Ce que j'ai su, c'est qu'il a coûté 15 000 FF à la production. Ce que je sais aujourd'hui, c'est que 60 000 reproductions sen sont vendues (1 franc par disque pour le chanteur).

En préparation de ce premier disque, j'ai tenté d'organiser de séances de travail avec Jean Musy, qui m'avait vivement été conseillé. Après moult tentatives, celui-ci me répond qu'il connaît son métier : arrangeur. Le premier disque sort en mars 74. Il ne porte pas de titre. Un numéro : 2393-081.

L'accueil radio est pourtant favorable. Une programmation assez intense se met en place. Je fais 5.6.7. de Jacques Orévitch à Europe 1, R.T.L., Non-stop avec Philippe Bouvard et, Yves Mourousi me prend en direct sur France-Inter pour un Américain. C'est le Discorama de Denise Glaser qui m'a fait beaucoup de bien, finalement. Comme à quelques autres artistes. Cette femme avait le chic de vous laisser intact.

Ce même mois, je fais un Olympia avant le show du soir d'Enrico Macias. Un lundi de 18 h à 19 h. Un coup d'envoi. Olympia. Top à Le Forestier, quelques émissions belges, et la province s'ouvre à moi. Auto, Show, dodo. Cette même année, j'enregistre un deuxième 33 tours. En pleine sinusite et sous corticole.

Les amis artistes qui ont travaillé sur la pochette de ce disque et sur l'affiche, ont encaissé 600 FF. Ceci en passant.

Cette même année aussi, Jacques Bedos quitte la maison Polydor après quelques difficultés entre sa direction artistique et la direction tout court. Après le départ de celui qui m'avait retenu dans ce métier, je me retrouve avec un contrat que Polydor refuse évidemment de me rendre. Je dois choisir parmi quelques jeunes directeurs artistiques qui viennent d'arriver dans la maison.

Je négocie avec l'un deux.

Je lui accorde la direction, s'il me laisse l'artistique.

Accord conclu. Tacite.

Ce nouveau directeur artistique, dont je ne connais toujours pas le nom et bien le pseudonyme, me conseille vivement de mettre une chanson titrée " Mireille " sur le disque. Je cède. Et avant que l'album soit terminé, lui et le service promotion de la maison font fabriquer un 45 tours-promotion. Pour éviter au programmateur de faire un choix dans le 33 tours. " Mireille " n'était, bien sûr, pas représentative de l'évolution artistique qu'était la mienne. Des centaines d'heures de travail que marquait cet album réduit à " zoumzoumzoumzoumzoum ". Á partir de là, j'aurais pu devenir un chanteur qui fait 45 tours et puis sen vont.

Le conflit avec Polydor S.A. devient inévitable. Après le pénible constat que personne dans la maison ne pouvait défendre mes intérêts de façon crédible. Je me lance avec une collaboratrice, Cobie Ivens, dans la préparation du nouvel album.

Au printemps 1976 nous arrivons chez Polydor S.A. avec un budget détaillé. Le montant est en dessous d'une somme déjà approuvée. En principe. Parce ce que, voilà. Nous prévoyons d'enregistrer en dehors d'un studio, lié à Polydor. Et avec des musiciens qui n'ont pas la faveur de la corporation, ceux d'Albert Marcoeur. L'achat d'une petite maison en Haute-Saône et un certificat médical rendent cet enregistrement souhaitable en extérieur.

S'en arrive à des explications avec celui-ci. Des mots comme caprice, fantaisie, alibi culturel, censure économique pleuvent. La maison perdrait de l'argent sur moi. Des comptes. Des chiffres. En désespoir de cause, une éventuelle production indépendante est annoncée, comme une menace. Royalties artiste-maison : 1FF/37,50 FF, producteur indépendant : 2,90 FF/37,50 FF. Celui-ci accepte le coût de l'enregistrement. Polydor promotionnerait et distribuerait le disque. Je réfléchis et accepte. Pour bénéficier d'une indépendance artistique. Les modalités de ce nouveau contrat ont été négociées avec l'ancien sous la main.

La collaboration s'avérait bien sûr difficile.

Le premier disque de cette production indépendante aura un nom : " ANTICYCLONE ". Le service de promotion est peu disponible. Moi aussi. Mais le chef du service me dégote un déjeuner avec un programmateur de France-Inter. Celui-ci s'occupe d'une boîte dénommée " le Nashville ", whisky 30 balles servi par négro. Des jeunes voulant tenter leur chance peuvent venir y jouer. À l'œil. Le programmateur m'invite à venir inaugurer la boîte. Ça ne m'intéresse pas ! Je refuse.

Serait-ce un hasard que je ne passe plus sur les ondes de France-Inter depuis lors ? L'ascenseur n'a pas été renvoyé ?

En septembre de cette année 76, je remonte à Paris avec Cobie Ivens. L'envie de me recycler me reprend. Nous trouvons néanmoins de nouvelles structures de travail. Ecoute s'il Pleut (ESP) est déclaré Société Civile d'Artistes Associés. Avec Cobie Ivens, comme secrétaire artistique, je reprends courage, croyant avoir trouvé une structure en dehors de la corporation qui puisse assurer l'organisation dans ses modalités. Je m'étais associé avec Albert Marcoeur, pour entre autre faire une tournée d'hiver.

ESP nous promet 40 concerts. Nous en faisons 13. La tournée a été ignorée par toute la presse parisienne. Et pourtant. C'était bien. Quel dommage!

Pour une tournée banlieue prévue en fin de printemps 76, j'avais déjà commencé à préparer et annoncer la possibilité pour des artisans amateurs de venir proposer et vendre une denrée. C'eût été une sorte de souk, mobile. Autour de Paris. Pendant un mois. Unité de temps, unité de lieu pour éviter des problèmes d'hébergement et de déplacement aux forains occasionnels. Ce souk mobile n'a pas eu lieu. ESP a préféré s'engager à vendre mon spectacle moins cher en province que celui avec Albert Marcoeur. Ni tournée banlieue, ni souk mobile, ni tournée province.

Pour compenser ce préjudice et espérant négocier une espèce d'exclusivité, ESP organise en fin de compte une tournée province.

Hiver 77. Deux semaines avant la tournée, celle-ci se négocie en échange d'une future exclusivité chez ESP. Je refuse. Le travail étant préparé, la tournée se fera quand même. Coup de poker. Gagné. Je peux travailler.

Avec Cobie Ivens, nous avons organisé pour cette tournée la création d'un journal écrit par les spectateurs. Journal itinérant. "Tâche d'huile". Derrière un écran de télévision-maison, nous lisons les textes recueillis dans les villes précédentes. Malgré les trois communiqués que nous avons envoyés quelques semaines d'avance à toute la presse, les spectateurs n'ont reçu aucune information sur ce journal amateur. Ils n'ont, par conséquent, pas pu préparer leurs témoignages à temps. "Tâche d'huile" était une dernière tentative de fructifier le potentiel énergétique que représente une multitude d'individus, pour autre chose que le culte d'une personnalité.

Pendant cette tournée, j'ai fait l'analyse du rapport effort / intérêt d'une éventuelle continuation de ces galères. Voici ma conclusion. Par rapport aux appareils de production, je suis isolé. Comme mon public, d'ailleurs. Ce public a peu de vécu. D'autres artistes sont pris à témoin d'autres désirs inassouvis. Eux et les artistes se sentent obligés de se prendre pour une élite.

Les salles de spectacle sont des lieux de culte. Et ces spectacles servent à désamorcer d'éventuelles révoltes. Si c'est ça le rock : il est condamné à un perpétuel revival.

J'exècre ce marché d'images et de simulations. Je crains que ce soit un marché d'avenir. Ayant vécu ces mécanismes, je les dénoncerais tant que je pourrais.

Questions ?

Bénédictus Albertus Annegarn

Printemps 1978, http://annegarn.free.fr

LEN

Salut à toi, le flic qui bientôt me lira.

Salut à toi, le délateur qui retrouvera enfin bientôt la glorieuse époque de la France milicienne.

Salut à toi, le staracadémicien enfin rassuré sur la régence établie des majors sur les circuits de diffusion culturels.

Salut et merci à tous d'être là pour assister à l'enterrement de ce lieu de dépravation qu'était cet Internet prétendument libre, truffé de sans-cravates qui se riaient des lois et des impératifs du Grand Marché Mondial.

L'exécution s'est bien passée, merci à tous de votre discrétion et de votre fair-play.

Le Net est mort, que vivent à jamais dans nos mémoires ces glorieux jours de Mai où, le CD-ROM à la boutonnière, les représentants élus du peuple ont su faire comprendre à ce dernier que le premier droit en matière d'expression était celui de s'en passer.

Hier la LEN (Loi de confiance dans l'Economie Numérique) a été définitivement adoptée par l'Assemblée Nationale, sur la base du texte amendé par la commission mixte Assemblée Sénat. Elle sera de nouveau présentée au Sénat la semaine prochaine, et bien entendu votée aussi par le Parti Unique régnant. Avec bien sûr quelques coups de gueule opportunistes des rosâtres, verdâtres et autres oublieux de leurs propres responsabilités passées dans la genèse des lois sécuritaires en matière d'Internet (cf la LSQ du Sieur Jospin, digne précurseur amnésique de la clique Raffarin).

Aujourd'hui le mail n'est plus de la correspondance privée. Aujourd'hui les hébergeurs sont co-responsables des contenus qu'ils hébergent.

Aujourd'hui le poujadiste nostalgique peut se laisser aller à la délation des contenus "litigieux" mis en ligne par son voisin.

Aujourd'hui la prescription des articles de presse en ligne n'existe plus.

Aujourd'hui la police peut me solliciter directement sans passer par la case "juge" pour obtenir des informations (Loi Perben 2)

Aujourd'hui ce texte même pourrait m'attirer des ennuis, est-il vraiment raisonnable de l'écrire... ?

Demain (dans le courant du mois de juin), je serai obligé de me renseigner sur l'identité et les coordonnées précises de chaque personne à qui j'ouvre une boîte mail, dans les mêmes conditions que lors d'une ouverture de compte d'hébergement.

Je devrai conserver des traces des mails échangés et plus généralement de tout ce que les uns ou les autres des utilisateurs de mon service feront sur mes serveurs.

Je devrai mettre sur Propagande un formulaire permettant aux bons français de se plaindre des sites que j'héberge.

Je devrai informer le procureur de la République de toutes les plaintes que je recevrai.

Je devrai être capable de déterminer si les plaintes que je reçois sont justifiées, et décider si besoin de couper l'accès aux contenus incriminés. Je ferai ce choix sur la base des emmerdes que je risque si je ne le fais pas (un an de prison), ma profession est finalement plus risquée que celle des véritables auxiliaires de justice.

Je devrai accorder un droit de réponse aux pauvres gens dérangés par les horreurs qu'ils lisent sur les sites que j'héberge.

J'aimerais pouvoir écire : " Poisson d'Avril ! "... mais on est en mai. J'aimerais rêver de plus glorieux mois de mai... mais ma capacité de remontée dans le temps se bloque à 1984.

J'aimerais dire : " On s'en fout, on les emmerde ! "... mais ce petit plaisir vaut-il un an de taule ?

J'aimerais croire à la grande unité de l'Internet Non Marchand et à son soulèvement comme un seul internaute... mais j'ai perdu mes illusions.

Alors ?... Savoir et faire savoir dans quel monde on vit.

Diffuser l'info sur ces débordements sécuritaires de la prégnance du profit sur le droit et l'expression. Inciter le plus de monde possible à la résistance légitime et, si besoin est, à l'insoumission. Rappeler que d'évidence ce n'est pas par le réformisme bon ton que l'on protège sa liberté, quand elle n'est que l'enjeu d'une partie de Monopoly dont nous ne sommes que les pions.

Vous avez des sites web ou des journaux ? Ecrivez !

Vous avez des micros ? Gueulez !!

Vous avez des scènes ou des tribunes ? Hurlez qu'on vous entende juqu'au dernier rang !!!

Qu'il ne reste pas un citoyen qui ne se soit débarrassé de cette étiquette pour simplement se déclarer individu, libre de dire et faire ce qu'il veut où il veut sans risquer de se faire écrabouiller par les intérêts économiques des lobbys qui prétendent nous gouverner.

No-Log sera bientôt illégal.

Propagande.org se fera peut-être fermer à coups de référés bien menés par quelques maisons de disques qui ne craignent pas autant que moi les frais de justice.

Le juke-punk (www.juke-punk.com) vivra le temps de déranger suffisamment pour avoir de bonnes raisons de disparaître.

De nombreux autres opérateurs alternatifs finiront peut-être par abandonner, dans l'indifférence totale de leurs utilisateurs persuadés du bon droit de la lutte contre d'hypothétiques pédo-nazis virtuels.

Mais qu'il ne soit pas dit que nous n'aurons pas ouvert notre bouche avant, tant qu'aucune loi ne propose de nous la coudre avant la naissance.

Si le cœur vous en dit, si un lieu s'y prête, si une date est envisageable, si vous avez envie,..., je ne rêve aujourd'hui que d'une chose : une occasion de prouver à tous ceux qui voudraient nous faire taire qu'il va falloir commencer par nous apprendre à baisser le volume, et prouver qu'il est bien vrai que si les kids sont unis...

Et puis tiens, au passage, pourquoi pas un petit concert de soutien à Universal, en bons internautes repentants que nous sommes, histoire de pouvoir leur offrir en grande pompe une gerbe à la mémoire de l'Internet ?

Enfin bref, la seule idée insupportable serait de ne pas réagir. Parce que cette fois-ci la coupe est plus que pleine, et pour ma part soit ça bouge un tant soit peu dans les mois qui viennent, soit je replie tout et je passe à autre chose de plus excitant.

Voilà, j'espère que ce petit billet d'humeur maussade ne vous aura pas trop gonflés.

Have Fun !... tant qu'il en est temps

Erick Propagande

www.propagande.org, le 7 mai 2004

Marcor vs Bérurier

Pour s'y retrouver:

Mcr...   = Marcor / Lau...   = Laurent

Mas...   = Masto / Fra...   = François

BxN...   = réponse collective ou indéterminée

Jojo...   = Jojo, qui a la double casquette, Bang (qui organise l'interview) et BxN

Ber...   = François Bergeron, alias Bebert

Did...   = Didier Piron, de Devor Rock

Chr...   = Christophe de Bang

Bruxelles, St-Josse, 1er mars 2004

Remontons un peu le temps, jusqu'au lundi 21 septembre 2003. Après le concert des Wampas au Bota, je parle un peu avec Jojo de Bang qui me parle des projets encore peu divulgués de Bérurier Noir. Le DVD n'est pas encore sorti et l'annonce du concert à Rennes n'a pas encore été faite officiellement. Donc je me dis que ce serait bien de l'interviewer. Puis quelques semaines plus tard, Binam' m'apprend que Bang organisera une journée de rencontre entre les Béru et la presse belge, chouette sauf qu'entre-temps, le concert de Rennes s'est déroulé.

En janvier 2004, Ponpon annonce qu'il y aura comme invité Rock à Gogo le 1er mars Bérurier Noir, et j'en conclus que logiquement cette fameuse journée promo se passera le même jour. J'en ai vite la confirmation par Bang qui me propose de les rencontrer à 17h 30'. Je suis seul aux commandes de l'interview, Binam' me laisse carte blanche (pas le temps d'être là ce jour-là, ni les jours précédents pour préparer les questions).

Lundi premier mars, de retour du week-end de concerts Binamé à Dijon puis à Troyes, je stresse un peu. Je n'ai pas trop confiance à mon enregistreur -walkman. Heureusement le "Néder crew" vient à ma rescousse. Archi se propose d'apporter son enregistreur, en plus de faire des photos (c'est moi qui lui ai demandé) et me demande si Eliot, Romain et Paolo peuvent aussi venir.

J'arrive chez Bang un peu avant l'heure prévue de l'interview, en passant devant un café dans la rue, je reconnais le groupe qui est venu presque au complet, soit 8 personnes. J'apprend que le groupe rencontre la presse depuis 10 heures du matin. En tant qu'Aredje - un fanzine - J'ai droit à 45 minutes, c'est cool.

Mon interview se déroule finalement dans un café populaire assez grand près de la place Saint-Josse, au début de la chaussée de Louvain. Ah oui, avant d'oublier: Archi, Eliot et Romain se partagent un appareil photo et une caméra, Paolo saisit quelques tronches sur papier avec son feutre.

Pendant l'interview, Didier Piron, du fameux fanzine liégeois Devor Rock (site Devor Rock) nous rejoint. Il est le suivant sur la liste des interviewers. Comme le timing a pris un peu de retard - dans mon cas, rien que pour trouver le café, ça a pris 10 minutes - Bang propose de l'inclure dans la discussion, donc on se partagera à partir d'un moment les questions.

Voilà, place à l'entretien proprement dit, Je pousse 2 fois (plutôt qu'une) sur play et rec, c'est parti.

Mcr ...   pourquoi êtes-vous ici à Bruxelles ?

Lau ...   pour acheter le DVD des Binamé...

Fra ...   ça c'est de l'intox.

Mas ...   pour une rétrospective Fernand Khnopff.

Fra ...   pour se retrouver entre nous, ca fait longtemps qu'on n'est pas retourné à Bruxelles et pour faire entre guillemets la promotion du DVD, notre prétexte c'est la promotion du DVD Même pas mort, la réalité c'est qu'on avait envie de voir Jojo, son petit chez-soi, se balader, se retrouver, prendre le train ensemble et dire de grosses conneries.

Mcr ...   après vous irez à Montréal faire la même chose ?

BxN ...   à Montréal ?

Fra ...   oui.

Lau ...   oui, tout à fait.

Mcr ...   à Genève ?

Lau ...   oui si tu veux.

Mcr ...   à Amsterdam ?

Lau ...   non.

Mcr ...   où après ?

Fra ...   déjà Bruxelles c'est déjà pas mal.

Mcr ...   c'est une première ?

Fra ...   c'est une première.

Fra ...   sans déconner Jojo nous a accueilli gracieusement avec Bang pour qu'on parle de ce DVD et éventuellement de projet(s) futur(s). Notre porte sur Bruxelles, c'est Jojo.

Mcr ...   à part Jojo, vous avez d'autres liens avec la Belgique ?

Lau ...   moi personnellement Binamé est venu jouer à Saorge - près de chez moi - et le concert était organisé par les gens de LTS, des super potes. En plus par rapport à la Belgique, on a vécu des moments forts aussi. Ca nous paraissait important de faire un truc aussi ici à Bruxelles. Notre distributeur en Belgique nous a invité à passer.

Mcr ...   avez-vous des souvenirs précis de la Belgique de la période 1984-1989 ?, des concerts ?

BxN ...   oui, les concerts à Marche, ...Liège, ...

Lau ...   je me rappelle du premier concert à Bruxelles en 1984 organisé par Anti.

Mcr ...   je n'y étais pas mais j'en ai entendu parlé.

Lau ...   hallucinant, je crois que c'est le seul concert où on s'est enfui. Anti, on le cherchait partout, il était planqué sous la scène. Puis l'autre expérience à Bruxelles, c'était ce gros concert à Bruxelles, au Plan K.

Jojo ...   c'était le dernier en Belgique.

Lau ...   je me rappelle aussi de ce fameux concert à Liège et l'histoire avec les skins. On avait fait un pied au service d'ordre. En fait, un reportage était sorti sur les skins européens avec un certain "La Frite", le fameux leader des skinheads belges. On avait bien maté les mecs. On savait qu'il voulait faire une action au concert de Liège. On avait prévu deux entrées, une pour les gens du concert et une pour les skins qu'on aurait reconnus. Ils sont pas venus en troupeau, ils sont venus séparément habillés avec des petites capuches, casquettes, des petits patches oï sans montrer qu'ils étaient fachos, bref incognito. Mais comme on les avait repérés sur le film, ceux qu'on reconnaissait, on les faisait rentrer par une autre entrée et ils se faisaient péter la gueule. Comme ça on a pu les éliminer. On avait peur que rentrés dans la salle ils foutent la merde à l'intérieur.

Fra ...   c'était pas très glorieux.

Lau ...   c'était marrant, enfin c'était presque drôle de faire une vrai et une fausse entrée.

Fra ...   aujourd'hui, 15 ans après je fais ma mea culpa. Et le prochain concert nous leur donnerons un carton d'invitation car franchement ce qu'on a fait, c'était pas glorieux.

Mcr ...   qu'est-ce qui n'était pas glorieux, d'avoir fait çà ?

Fra ...   oui, ce n'était pas glorieux.

Lau ...   là je ne suis pas d'accord avec toi. Franchement quand tu voyais le reportage et les mecs comme la Frite parler, ils étaient trop graves.

Jojo ...   il faut remettre ça dans le contexte !

Lau ...   ce qui a été drôle, c'est qu'après ça a lancé une parano terrible pour eux du genre ils (les Bérus) ont des espions, ils nous ont reconnus. Alors que c'était tout con !

Fra ...   ces gens là ont peut-être changés. Après avec Molodoï, y en a deux qui sont venus au concert et qui m'ont dit, on s'est fait éclater à un concert des Béru à tel endroit. Allez on te paie un verre, les mecs étaient quand même fair-play. Mais c'est vrai qu'il y avait une ambiance particulière.

Jojo ...   il y avait un contexte à l'époque qui faisait ça. En Belgique des émissions télés montraient la déferlante skinheads principalement sur la Belgique avec des endroits bien typés à Bruxelles où ils se retrouvaient, ils étaient pas 300 et de toute façon les skins francophones et flamands se tapaient sur la gueule... Bon maintenant plus de 15 ans sont passés!

Mcr ...   ben justement ma question est un retour à 2003: le DVD, qui est à la base, vous devez l'avoir raconté des dizaines de fois mais je ne lis pas tous les gros journaux français.

BxN ...   tous les ragots !

Lau ...   déjà à l'intérieur on voit plein de trucs. On peut y comprendre l'histoire du groupe...

Mcr ...   mais qui est à la base ? (qui en est l'initiateur ?)

Mas ...   faire un DVD nous semblait normal. Mais c'est à Bebert de répondre !

Ber ...   je me présente, je suis François Bergeron (appelé Bebert parmi les Béru). Je suis le réalisateur du DVD. Au départ on a pris la cassette vidéo de l'Olympia. C'était complètement idiot de rééditer ce film en cassette, le DVD étant le format d'aujourd'hui. On était parti pour mettre quelques bonus, en fouillant un petit peu dans les rush et quand on a commencé à rentrer dans la matière, on s'est rendu compte qu'on avait un truc super riche, énorme. On a commencé à rechercher d'autres archives. Les Béru se sont impliqués de plus en plus dedans. On devait rester 3 semaines en studio, on est resté 8 mois. On a joué, on a refait de nouveaux clips, des karaokés. On a fait des créations. L'idée était de ne pas faire un truc nostalgique sur le passé mais plutôt quelque chose qui soit encore effervescent, actif. L'esprit Béru, on a pu le voir en France lors des grandes manifs, les gens reprenaient la jeunesse emmerde le front national et d'autres paroles, d'autres morceaux, c'est resté toujours vivant. Les braises étaient encore chaudes malgré le suicide bérurier. On a joué avec ça, on a pris beaucoup de plaisirs et ça a rebondi sur les Transmusicales de Rennes, puis tout le reste. L'idée c'était surtout s'approprier les outils d'aujourd'hui c'est-à-dire l'informatique, le DVD et les utiliser comme on aurait fait à l'époque, sans aucun complexe en se disant voilà on peut tout faire à partir de rien, juste avec l'envie.

Mcr ...   vous n'avez pas un site internet officiel ?

BxN ...   si ! Mais il est pas encore ouvert...

Fra ...   c'est prévu pour le 15 mars (NDM: pas le 15 mais le 21 mars, date du premier tour des élections régionales en France).

Ber ...   ce sont des gens qui s'occupent d'un site qui existent depuis longtemps sur les Béru. On a un petit peu regardé ce qui se faisait sur la chose. On a observé et puis on a pris ceux qui nous apparaissent les meilleurs pour s'occuper du site. L'idée c'était, en créant un site Béru, de ne pas faire mourir les sites existant déjà. Ca aurait été dommage.

Mcr ...   je connais un site avec un forum. http://berurier-x-noir.org

Ber ...   c'est celui-là ! Ce sont ces gens qui s'occupent de ce site qui vont entretenir avec les Béru le site officiel Bérurier Noir.

Mcr ...   Que pensez vous du forum berurier-x-noir.org?

Ber ...   il y a à boire et à manger. L'intérêt est qu'ils sont sur le coup, les gens qui s'occupent de ce site. Ils y bossent tous les jours. Après ça dépend des gens qui se connectent.

Jojo ...   moi ce que j'ai vu sur ce site, c'est qu'il y a énormément de gamins (en anglais on dirait des kids, NDM) qui s'expriment avec leurs réflexions, leurs façons de voir les choses, peut-être même légèrement déformées car ils n'ont pas connus, et bien ils sont là, ils en discutent. Je prends des claques des fois quand je lis certaines réflexions mais des claques positives, honnêtement vraiment positives

Ber ...   un truc intéressant. Quand on était en fabrication du DVD au mois de juillet 2003 je crois quand on a fait le clip Camouflage, un petit clip en night shot dans la cave du studio, on l'a mis en téléchargement gratuit sur ce site http://berurier-x-noir.org. On l'a donné au gens du site qui l'ont mis en ligne, et la semaine où ils l'ont mis, il y a eu 10.000 connections et 8.000 téléchargements. C'est un truc actif qui est super efficace pour entretenir un réseau. L'internet si on l'utilise bien, peut être un outil à la fois pour communiquer, et pourquoi pas faire de la vente en ligne, de la distribution, et je crois que dans 3 ou 4 ans, les technologies de screaming vont évoluer et je pense qu'à moindre frais tu pourras même faire une télé sur internet. Si un jour, le support du DVD qui est pour l'instant le support qui t'offre le plus de possibilités créatives, est dépassé, ce qui va forcément arriver, je pense qu'on se dirigera vers un truc comme une télévision internet: quand il n'y aura plus ce frein technologique de temps de téléchargement, quand on aura une bonne image, quand la diffusion des images par internet sera pointue, efficace.

Mcr ...   j'aimerais que vous parliez un peu des disques de Bérurier Noir sortis après 89: les deux lives et la compilation.

Lau ...   je préfère que vous en parliez car moi Enfoncer le Clown j'ai appris qu'il allait sortir quand il est sorti, pareil pour le Carnaval des Agités.

Fra ...   Laurent a été mis sur le fait accompli parce qu'il n'a pas voulu s'impliquer dans le choix des titres.

Lau ...   c'était du foutage de gueule, un disque sans nouveauté et donc pour moi, si Béru sortait un DVD il était impératif qu'il y ait de la création, si les Béru refaisaient n'importe quoi, il était impératif d'aller en avant, donc si on rejouait, il était impératif de faire des nouveaux morceaux.

Fra ...   on a fait des nouveaux morceaux.

Lau ...   pour moi c'était important, c'était aller en avant. Il y a eu un gros moment de flottement. A part pour relancer la distro, je ne vois pas l'intérêt. Ah si l'intérêt de Carnaval des agités, c'est qu'il redonne le côté bordélique des concerts Béru qu'on ne retrouve pas sur le Viva Bertagga qui est quand même ultra produit. Enfoncez le clown, c'est une compil quoi, voilà.

Fra ...   le but d'Enfoncez le clown, c'est de faire un remastering avec un chouette titre et d'inclure des dessins de Laul (Bol).

Lau ...   il faut le dire franchement, ce fut une cata. On a fait une pub télé, vraiment n'importe quoi, !! C'était le moment où le groupe n'était plus en connexion.

Fra ...   nous deux on était en connexion car c'est nous qui l'avons fait. Je n'ai pas à en rougir.

Lau ...   oui mais ce n'était pas le groupe

Fra ...   après c'est une histoire interne nous. Si on veut le supprimer du catalogue à nous d'en discuter mais pour l'instant personne n'a été pour les supprimer des ressorties qu'on vient de faire en digipack. J'étais très content de faire Carnaval avec Masto. On a fait un choix sur 80 cassettes de titres qui nous plaisaient à l'oreille. Enfoncez le clown: c'était un parti - pris d'essayer, les albums étant ce qu'ils sont avec le son de l'époque, un remastering sur des titres, Il y a un super livret avec les dessins de Laul (Bol), mon seul regret est qu'on ait oublié Jojo dans les remerciements. Si on veut le retirer du catalogue, on en a toujours la possibilité ! On verra.

Lau ...   pourquoi avoir gaspiller autant d'argent pour cette pub télé !

Fra ...   on était tous d'accord...

Mcr ...   et le bouquin Conte Cruel de la jeunesse qui est sorti sur le groupe ?

Fra ...   le bouquin, pour l'instant, il est épuisé. C'est pareil. C'est un livre auquel Laurent n'a pas participé. Ce bouquin on l'a fait Masto et moi, avec un très beau texte d'Erwan qui n'a pas suivi l'aventure Béru mais qui fut un temps manager de Molodoï et qui a écrit un texte qui nous a semblé intéressant de publier. Le faire chez Camion Blancs chez un éditeur indépendant était intéressant. On ne sait pas encore si on va le ressortir (NDM: entre-temps, il y a eu une annonce comme quoi le bouquin va ressortir avec mêmes des mises à jour). C'est une trace intéressante de l'histoire du mouvement alternatif via les Béru.

Mcr ...   ce qu'on retrouve dans le DVD.

Fra ...   oui mais ce DVD n'était pas sorti à l'époque. Le livre, je crois qu'il y avait une réelle demande, quoi qu'en dise. Laurent.

Mcr ...   j'avais envie de vous demander vos activités musicales entre 89 et 2003.

Lau ...   89: dernier concert à l'Olympia
90: fonde un label vidéo Golan Cyclope, sortie un film Barouf 90, sur le festival Off du Printemps de Bourges, il y une vingtaine de groupes. Je me suis amusé à faire vingt clips avec un pote.
90-91: groupe Ze 6, duo avec Kick, ancien chanteur de Strychnine, le groupe a duré huit mois, on a fait un album en Allemagne, il n'est jamais sorti, parce que je l'aimais pas.
Puis La Tribu Pyrophore, du spectacle de rues avec les filles d'Emmetrop à Bourges. On était 25 comédiens dans un énorme spectacle, ça a duré 1 an ou 2.
93 à 98: Tromatism, ça a été le groupe fort, vraiment. On a écumé tous les squats d'Europe. On en a ouvert énormément.

Mcr ...   vous êtes passés à Bruxelles en 98 justement (au Centre Social, porte de Halles).

Lau ...   voilà... Après j'ai enchaîné avec une troupe qui s'appelait Le Poulailler. On a aussi joué à Bruxelles.

Mcr ...   à Bruxelles, c'était pas plutôt à Liège ?

Lau ...   non a aussi joué à Bruxelles, dans le squat où il y a eu un mort

Mcr ...   c'est juste au Chevalier !

Lau ...   c'est un événement qui m'a hyper marqué, enfin bref. Puis on a sorti un film en VHS, introuvable, pas numéroté, aucune référence, tiré à 1000 exemplaires, j'en ai pleins chez moi, je ne sais pas quoi en faire. C'était un spectacle d'après un texte de Bernard Verber, que moi j'adore. Puis voilà. Après je me suis vraiment investi en montagne. J'habite en pleine montage à 1 heure de marche, sans camion-moteur. On fonctionne comme ça, en fait on est deux, un couple. Mes 2 enfants sont nés à la montagne, à la maison, au coin du feu.

Fra ...   en fin 90, avec d'autres comparses venant de Lyon et de la banlieue dijonnaise, on a fondé Molodoï qui a duré à peu près six ans jusqu'en septembre 96. Pendant cette période, j'ai monté un label qui s'appelait Division Nada au sein de New Rose qui était une division de New Rose avec des sorties comme Banlieue Rouge, Sourire Kabyle, Neurones en Folie, Gonokox, surtout axée sur la scène française. Quand New Rose a été revendu à la FNAC, on est parti et j'ai cessé les activités dans le label. Avec Molodoï, on a signé à l'époque avec une division de Sony qui s'appelait Squatt, qui s'est transformée en Small après. On a fait 3 albums sur label indépendant, Division Nada, et 3 chez Sony, on a refait en 99 un album compil. En 96, j'ai été en pleine étude universitaire, j'ai passé 6 à 7 mois à terminer ma thèse sur le Vietnam. Fin 99, je suis parti au Québec et on a sorti un album chez Last Call, François Béru et les Anges Déchus, qui est sorti en 2000, je crois, en France, avec une tournée d'une douzaine de dates. Et puis ça c'est terminé car les uns et les autres sont repartis au Québec. Aujourd'hui Sylvain est au Québec et termine lui aussi une thèse, tandis que Jeff a repris son travail à Montréal.

Mcr ...   en fait j'ai posé la question à vous deux, mais à qui puis-je aussi la poser ?

Fra ...   à Masto, il a fait pas mal de choses, notamment un bouquin vachement intéressant.

Mas ...   j'ai écrit un bouquin sur les arbres (avec photos), j'ai fait un jardin, un potager... Je suis photographe.

Lau ...   on a fait aussi un petit groupe ensemble, après les Béru, qui s'appelait To Be Rebel, on a fait 2 ou 3 morceaux, et on a arrêté.

Mcr ...   et ton intérim dans Parabellum ?

Lau ...   oui j'ai remplacé mon copain Roland qui a fait une pancréatite en studio en Allemagne. Son pancréas avait explosé et il était mal. Pour des raisons psychologiques, il préférait que ce soit moi qui le remplace et je l'ai fait par amitié. C'est un groupe que j'adore. Au niveau humain on est potes. Pour moi c'était un remplacement donc j'ai juste joué leurs morceaux, je n'ai participé à aucune création.

Fra ...   pour terminer, Masto a publié un bouquin Racines Célestes avec ses photos d'arbres et fait des expos un peu partout en France. Bebert a fait pleins de choses aussi, notamment d'autres projets super importants entre 89 et maintenant.

Ber ...   j'ai suivi la Mano Negra 2 fois en Amérique du Sud, avec le cargo et avec le train en Colombie. Ca a été des aventures quand même vachement bien, car on est allé jouer dans des endroits fabuleux. Puis après j'ai travaillé avec Jimmy Cliff en Jamaïque, puis surtout j'ai rencontré une artiste qui s'appelle Sally Nyolo qui est une ancienne Zap Mama, et avec qui je suis parti au Cameroun. On a remonté un fleuve en pirogue et on est parti chez les pygmées. Sa grand-mère était pygmée et c'était un peu une quête de retrouver les musiques que lui chantaient sa grand-mère C'étaient de super voyages. Dans la musique, j'ai toujours essayé de suivre, de resté excité.

Fra ...   tu as filmé le concert de NTM

Ber ...   oui NTM, j'ai un peu suivi la première émission de rap en France, Rapline où 'ai été un des premiers réalisateurs.

Jojo, à son tour, raconte son parcours. Il doit m'excuser car la retranscription de ces propos (mots à mots) est impossible, vu le bruit inhérent, ou simplement parce qu'il a parlé trop loin de l'enregistreur. Voici donc un petit résumé. Il a fait pas mal de choses en Belgique. Il a été très proche de La Muerte, puis a participé à un spectacle qui était une sorte de théâtre de forge (?), sans l'aspect Béru mais plus bestial, avec du sang et des suspensions par crochets. Avec ce spectacle, il est passé à la RTBF (la télévision belge) à 20 heures, à une heure d'écoute exceptionnelle, juste après le journal télévisé, et ça a bien foutu le bordel dans les bonnes familles, car ce n'est pas généralement le genre de choses que l'on passe à cette heure là ! Maintenant, depuis quelques années, il travaille chez Bang.

Fra ...   je vais essayer de résumer le parcours de Titi (pas là au bon moment, sûrement parti chercher des cigarettes, NDM). Elle a joué dans les Oidgts (NDM: prononcez Wad) avec Jean-Mi, alias Junior Cony, qui est maintenant un DJ dub raggaman.

Mcr ...   son album est sorti chez Crash

Fra ...   voilà. Elle a joué aussi , elle joue encore d'ailleurs dans Swing-a-la-girls, un groupe dub a capella. Aujourd'hui elle continue et est chanteuse dans Trouble Juice, un groupe de hard rock...

Lau ...   enfin plutôt un groupe de rock and roll qui ne font que des reprises, dans la lignée de Joan Jett.

Ber ...   elle a aussi passé 2 ans au Japon où elle a donné des cours d'anglais.

Fra ...   on a eu tous des parcours assez différents.

Did ...   vous ne vous êtes jamais perdus de vue ?

Fra ...   on ne s'est jamais réellement perdu de vue. L'histoire du DVD est arrivé à un moment de point mort où chacun avait fait pas mal de choses et était en stand-by.

Mcr ...   il y a eu des prémisses...

Fra ...   oui mais il y avait une condition sine qua non, François Bergeron qui avait fait plusieurs clips, on voulait l'avoir pour faire ce DVD. On a vu quelqu'un d'autre avant, ça n'allait pas. Lui-même étant impliqué un moment dans l'histoire des Béru il était le plus à même de faire ce genre de travail. On n'a pas essayé d'avoir un regard nostalgique mais sur quelque de plutôt concret. A la fois documentaire mais avec des idées.

Ber ...   le DVD permet la possibilité de faire un documentaire en 1000 feuilles, en couches. En tant que spectateur tu vas voyager selon ton humeur, tu vas aller voir un clip, un bout de live, un bout de diaporama. Quand tu fais un documentaire normal, un documentaire pour la télévision, il est quelque part linéaire. Tu prends un mode de narration souvent chronologique et tu racontes un truc puis tu es obligé de le formater en 52 minutes ou 90 minutes. Là, on a 7 heures de programme. Moi même, je crois que je n'ai pas tout vu (NDM ???).

Did ...   c'est peut-être une question déjà posée, mais pour vous le DVD, c'est quoi, une suite, une fin ?

Lau ...   c'est un résumé

Did ...   il y a eu un concert aussi, aux Transmusicales.

Lau ...   oui mais ça n'a rien a voir... Enfin ça a à voir car c'est dans le même temps. C'est un pur hasard. On s'est retrouvé. Ca devait être rapide et ça a duré 7 mois, voire 8 mois, vu le nombre d'archives qu'on avait. Puis à force de se retrouver régulièrement pour bosser dessus, l'amour entre nous s'est recréée. Des petits réflexes se sont recrées, et puis quand on nous a branché pour faire Rennes, on a dit oui comme ça histoire de se prouver qu'on était capable de le faire, sans vraiment se rendre compte...

Fra ...   sans mesurer réellement l'impact !

Lau ...   effectivement, quand on s'est rendu compte de l'impact, quand l'annonce a été faite qu'on jouait aux Trans, 10 jours après le concert était sold-out, c'était la première fois dans l'histoire des Trans qu'un concert est sold-out avant. C'était hallucinant. On a été un moment inquiet. On s'est demandé ce qui allait se passer. Au bout d'un moment la salle est pleine, la salle est pleine...

Mcr ...   c'était une salle de 6000 personnes ?

Lau ...   5000 il y en a eu 8000.

Mcr ...   était-ce la première fois que vous jouiez devant autant de mondes ?

Lau ...   disons en salle oui, autrement on a joué ...

Mcr ...   ...dans des festivals ?

Lau ...   non on n'a fait aucun festival, à part un ou deux, mais on a surtout joué, fait une occupation lors d'un concert de SOS Racisme à Paris, là il y avait 100.000 personnes.

Did ...   c'était un public qui venait vous découvrir ou qui avait envie de vous revoir ?

Fra ...   voilà en fait les 2, tout le monde était là. Ca allait des gamins de 15 à 18 ans jusqu'au gens de 45 à 60 ans éventuellement. Il y avait un panel de gens incroyable: aussi bien des travellers qui écoutent de la techno que des gens qui avaient envie de revoir et qui avaient vécu les concerts à l'époque.

Did ...   moi personnellement, c'est une quantité de souvenirs qui sont revenus. Je suppose que c'est la même chose pour beaucoup de gens.

Lau ...   imagine, nous ! Ca nous a mis dans état psychologique hallucinant. Moi après le concert, je ne me suis jamais senti aussi vide, j'ai eu une descente personnelle assez dure. J'ai mis 1 ou 2 semaines à m'en remettre tellement c'était fort.

Ber ...   un groupe qui fonctionne raisonnablement n'aurait jamais fait ce truc là. Il y a une part de folie dans le risque de faire un concert de résurrection au bout de 15 ans avec juste 3 semaines de préparation. Ils se sont enfermés dans une ferme à Lorient. Ils répétaient dans la salle à manger et puis les Béru sont passés de cette salle à manger à une salle de 6000 personnes directement.

Lau ...   en gros, on se mettait dans le mur, on partait dans le mur, direct, et comme d'hab' dans les Béru, il y a une magie, un esprit, une petite fée qui arrive et qui fait que tout se passe bien. Et ça s'est passé super bien.

Fra ...   c'est ce qu'on appelle la magie de la couche-culotte.

BxN ...   ah ah ah (rires)

Mcr ...   y-a t'il quelqu'un dans le groupe qui a refusé de revenir ?

Fra ...   moi je refuse mais je suis toujours là car je fais mon devoir. Fondamentalement je refuse.

Lau ...   il est quand même venu.

Fra ...   je suis venu car Laurent était triste. J'avais pas le laisser tomber...

Lau ...   c'est vrai que Laul (Bol) était inquiet. Il est venu à une répet.

FB se tourne vers Bol qui ne participe pas à l'interview mais qui par contre fait un peu le fou et discute avec Eliot, Archi, Paolo et Romain. Il semble d'ailleurs très intéressé par les dessins de Paolo !

Ber ...   tu sais qu'on t'observait vachement quand t'es venu quand tu es arrivé. C'était le test ultime.

Lau ...   soit il partait en claquant la porte

Ber ...   et quand on a vu que tu avais l'oeil mouillé, on s'est dit que c'était bien. Il a commencé à sourire, il bougeait la tête.

Fra ...   on était obligé...

Mcr ...   c'est vrai que vous avez repris le même SO qu'en 89 ?

Lau ...   c'est pas qu'on a repris le même SO, c'est hallucinant, en fait ce sont les gens (proche de BFM, NDM) qui nous ont contactés. Ils nous ont dit, vous faites un concert, nous on vient à 10, ça vous branche. Ca s'est fait spontanément. Pour eux ça leur paraissait important d'être là si Béru rejoue.

Fra ...   et pour nous aussi

Lau ...   en fait c'était super bien car ils ont hyper assuré. C'était pas évident, gérer 8000 personnes, entassées dans une salle, complètement énervées. Le but c'est pas que les gens s'écrasent et qu'à la fin du concert il y ait un ou deux morts. Ce qui est important aussi, cette image maintenant dans les gros concerts qu'on voit souvent, c'est le SO face au public comme ça (bras croisé) qui ne regarde jamais le groupe qui fait la gueule et qui dès qu'un appareil photo sort te saute dessus et te met une claque. Ce genre d'attitudes, je l'ai vu à un concert de Ministry à Paris et ça m'a foutu en l'air le concert. Du coup, j'ai trouvé le groupe complètement nul alors que c'est un groupe que j'aime bien. J'ai trouvé leur prestation ridicule à cause de ça. Je ne voyais que ces mecs devant. Je trouve que c'est vachement important d'avoir une dimension humaine au concert. Pour le concert des Trans, on s'est pris la tête quand même pour faire construire une avancée de scène pour être au contact avec les gens. Au début, on ne voulait pas du tout de barrières. On voulait que les gens soient collés à la scène. Puis ils (les organisateurs des Trans) nous ont expliqués que pour des raisons de sécurité, une personne se sentant mal, la seul moyen de l'évacuer, c'est comme ça, et puis voilà. A ce moment là, on ne fait pas 3 mètres mais 1 mètre, et on fait une avancée de scène. Ce truc a été une négociation d'un bon mois. Ensuite, négociations pour avoir des tables de presse, pour que la CNT puisse venir ou Reflex, où des gens qui voulaient venir...

Mcr ...   ces tables de presse n'étaient pas à l'intérieur de la salle

Lau ...   elles étaient dehors, à l'intérieur, ça n'aurait pas été évident.

Mcr ...   il faut de la lumière pour des tables de presse !

Lau ...   oui il faut un endroit.

Fra ...   surtout que c'était complet.

Lau ...   puis à un moment, des gens sont rentrés en force (+ ou - 500), imagine une poussée vers les tables ! Donc c'était mieux qu'elles soient dehors.

Did ...   j'ai l'impression qu'il n'y a rien de changé à ce niveau par rapport à il y a 15/20 ans... à propos des SO, et tout ça...

Lau ...   non je pense que c'est plus du tout pareil. On s'est rendu compte qu'au Trans de Rennes, ils étaient hyper surpris car c'était la première fois qu'un groupe leur demandait de faire une avancée de scène en 25 ans de Trans par exemple. Le rock a tellement dérapé dans un truc conventionnel qu'on a abouti à des concerts avec des services d'ordre type, à parking, avec des fosses et des grillages entre le groupe et les gens, et plus question de tables de presse. Une table de presse, quoi ? c'est quoi une table de presse ?

Fra ...   un exemple récent: un concert de Chuck Berry au Palais des Sports, où les gens sont assis, c'est dommage. J'ai vu aussi Calvin Russel en concert à Bastille, où les gens étaient assis, soit tu avais un mec derrière qui te disait, tu peux te rasseoir, je vois pas le concert. C'est insupportable.

Ber ...   ça serait peut-être intéressant un concert Béru avec les gens assis.

Fra ...   c'est insupportable, absurde.

Lau ...   moi je me sens comme un groupe africain. Béru on est africain blanc. La danse, la transe c'est super important, on n'est pas assis à un concert. On est assis devant une télé, pas à un concert. Quand même pour 99% des concerts rocks, les gens ne sont pas assis. C'est important de ne pas idéaliser des groupes, d'en faire des stars, de les mettre sur un piédestal, les rendre inaccessible. On a de tout temps essayé d'être un contre-exemple de tout çà. Les Béru, ils sont accessibles. On est là. On veut nous voir, on nous voit, dans la mesure du possible bien sûr...

Did ...   il y avait ce contact après les concerts

Lau ...   parce que l'idée Béru, c'est qu'on est tous Béru.

Mcr ...   vous avez parlé de négociations avec les organisateurs des Trans. Qui s'occupaient de ça ? J'ai cru comprendre que vous aviez un avocat.

Lau ...   oui entre autre l'avocat et nous

Fra ...   contractuellement, oui c'était un avocat, mais tout ce qui était discussion évidemment sur la scène, on a eu une réunion au sommet avec Béatrice et Jean-Louis Brossart. Ils ont quand même joué le jeu, les Trans. Ils se sont déplacés à Paris pour nous voir et nous avons discuté franco. On a mis tout sur la table...

Mcr ...   pourquoi ne pas avoir joué dernier, bêtement ?

Fra ...   ce fut une de nos exigences : pourquoi jouer avec Stephane Eicher et pas Métal Urbain, et comme tu dis, pourquoi ne pas jouer en dernier ?

Mcr ...   et donc pas 35 ou 45 minutes !

Lau ...   on a joué une heure et quart.

Mcr ...   au départ c'était quand même 45 minutes

Fra ...   au départ 35 minutes, on est monté à 50 minutes, on a été autorisé à jouer 1 heure, on a joué 1 h 1/4.

Mcr ...   est-ce pour ça que les gens n'ont pas pu voir Métal Urbain ?

Fra ...   c'est un autre problème. Il y avait tellement de pressions que la sécurité au sein des Trans a eu peur et a fermé la salle d'accès à Métal Urbain, au lieu de la laisser ouverte pour qu'il y ait une décompression qui s'envole vers Métal, il y a eu un truc qu'on a pas pu gérer, ni les Trans d'ailleurs. Les Béru c'était comme un aimant, un trou d'air avec un appel. En fait tous les gens qui étaient sensés rester sur les différentes salles au sein des Trans se sont concentrés sur ce concert là. D'habitude, aux Trans, les gens vont dans toutes les salles.

Mcr ...   finalement les gens ont payé 35 Euros rien que pour vous voir ?

Lau ...   c'était pas 35 Euros. Le prix pour les 15 groupes c'était 25 Euros, c'est pas pareil. Pour les RMIstes c'était 2 Euros.

Fra ...   on avait acheté 200 places.

Lau ...   pour les chômeurs, 4 Euros, les étudiants: 10 Euros. On nous a aussi accusé de faire des concerts chers. Après c'est sûr on n'est pas non plus les seuls responsables, il y avait Arno, Stephane Eicher et tous les autres.

Ber ...   il y avait un groupe vachement intéressant après Stephane Eicher, un groupe autrichien à capella.

Mcr ...   au fait moi j'ai suivi la soirée à la radio.

Fra ...   c'est sur que la vague Béru a tout laminé, et l'idée, nous, ce n'était pas ça. C'était jouer en partageant la soirée avec les autres groupes. Le problème est que la programmation ne collait pas, et ça on l'a signalé 10.000 fois aux Trans. On leur a dit: "Vous prenez vos responsabilités, nous on joue et voilà."

Lau ...   je pense que la boîte de disques de Stéphane Eicher a tenu absolument à ce qu'il joue après.

Fra ...   ce qui est possible, c'est que tout simplement Virgin, le label de Stéphane Eicher, a pensé que les Béru allaient chauffer la salle et il fallait maintenir à tout prix Stéphane Eicher derrière pour récupérer l'ambiance, au contraire ce fut l'onde de choc...

Mcr ...   c'est le terme que tout monde utilise, onde de choc

Fra ...   tant pis pour lui, c'est dommage pour lui et après il s'en est plaint aux Trans évidemment. Par contre Arno qui a joué avant nous a eu une place tout à fait confortable. Je dirais même qu'il a bénéficié d'une partie du public !

Did ...   moi j'ai créé un fanzine à l'époque grâce à Marsu et la mouvance qui vous entourait. Je me souviens d'une quantité monstrueuse de fanzines. On correspondait tous ensembles. Qu'en restent-ils pour vous maintenant ?

Lau ...   je crois que c'est devenu plus underground. Avant c'était plus accessible. Maintenant c'est hyper underground. Il y a une scène punk, hardcore-punk assez importante avec ses fanzines qui sont devenus très difficiles à trouver, qu'on peut trouver par correspondance.

Mcr ...   par correspondance, dans les distros, aux infoshops.

Lau ...   il y en a très peu, des d'infoshops

Mcr ...   à Dijon, Bruxelles,...

Lau ...   quelques villes ont leur infoshops, et encore pour les gens qui savent où c'est. Moi finalement je crois que pour les fanzines, c'est la même chose qu'avant, sauf que c'est à un étage en dessous. Avant c'étaient au grand jour.

Ber ...   il y aussi qu'économiquement, c'est plus efficace de faire un site internet qu'un fanzine. Tu n'as d'imprimerie, pas de photocopies...

Mcr ...   et un fanzine sur internet !

Did ...   personnellement, c'est ce que j'ai fait à un moment donné.

Fra ...   le paysage musical français a beaucoup changé depuis la fin des années 80 et la chute du mouvement alternatif. C'est quand même le rap et le hip hop qui ont pris majoritairement les ondes et le terrain. Ca a donc modifié la donne. Il y avait une scène hip hop qui avait ses zines, qui avait son propre réseau. Les choses ont évolué dans un autre sens.

Lau ...   j'ai l'impression qu'il y a peu de fanzines affiliés à la scène rap. C'était plutôt de la presse officielle. J'ai vu aucun fanzine rap.

Did ...   je ne connais pas trop ce milieu

Mcr ...   moi non plus

Lau ...   c'était assez commercial le rap, ça ne correspondait pas tellement au format fanzine.

Fra ...   il y avait des groupes qui avaient des bulletins d'infos

Did ...   à Bruxelles, je sais qu'il y a eu un truc rap, Souterrain Production, qui tout doucement a pu sortir des CD et qui avait un bulletin d'information. Les fanzines c'est peut-être maintenant plus souterrain comme on a dit et que ça reste dans un milieu musical bien précis. Ca regroupe moins de choses et de gens.

Lau ...   comme disait François (FB), ça se passe peut-être différemment, sur internet.

Mcr ...   parlons des filiations, beaucoup de gens se disent influencés par les Béru, c'est souvent tout et n'importe quoi. L'autre jour j'ai fait une recherche avec Google: j'ai tapé Bérurier Noir et site officiel. Je suis tombé sur le site d'un groupe Bleu Blanc Rock (rock identitaire extrème-droitisant)

Fra ...   Google c'est un moteur de recherche, si tu tapes Béru et qu'il y a marqué Béru sur un site craignos, c'est pas de notre faute. Par contre quand on a fait toutes les séries d'interviews à Paris pour le DVD, une partie des gens de la scène gothique s'est réclamé d'influence Bérurière, d'autres de la scène techno, nous ça fait plaisir quelque part. Ca veut dire que ce qu'on a laissé, ça a été un carrefour. Et qu'aujourd'hui des gens se reconnaissent là dedans, c'est pas un mal.

Mcr ...   et les groupes qui utilisent les mêmes outils musicaux que vous, soient le boîte à rythme et les guitares, je pense aux Pékatralatak, aux Anges Détraqués,...

Lau ...   attends, Hiatus, on ne dit pas qu'ils ressemblent aux Rolling Stones, pourtant ils avaient une batterie, des guitares et une basse.

Did ...   peut-être aussi un esprit qu'ils ont repris dans votre manière de fonctionner, dans votre manière d'être.

Lau ...   au même titre que nous on a repris cet esprit peut-être par rapport à des groupes comme Crass, Conflict, tu vois ce que je veux dire. C'est normal. C'est un héritage. On est issu de la vague punk, on a plus été influencé par des groupes comme Clash qui avait des choses à dire, ou Crass, qui était beaucoup plus radical, que les Pistols qui étaient finalement un truc commercial uniquement. Bon, nous on se revendique de ça au même titre que des groupes se revendiquent de nous. C'est intéressant. Ca prouve que les groupes se posent certaines questions. Je trouve ça classe. Je suis comme François, je suis fier aussi qu'on ait pu laisser un héritage qui permet à des gens après de pouvoir eux inspirer leurs propres trucs.

Mcr ...   dans tes inspirations, tu citais dans la pochette intérieure de Viva Bertagga Sham 69 et Métal Urbain.

Lau ...   moi, il y a pleins de groupes qui m'ont marqué. Je peux parler de Crass. Pour moi, Crass a été vraiment un tournant. La première fois que j'ai été en Angleterre à Londres, en 79, j'ai trouvé le premier 45 tours de Crass. Ca m'a halluciné, ce groupe qui fait une pochette dépliable et avec le prix maximal indiqué (45 pence, NDM, à prix quasi coûtant et plus de 2 fois moins cher qu'un autre 45 t de l'époque). Il y avait une démarche. Puis après sur le premier album, notre nom est Crass pas Clash. Ce groupe revendiquait des trucs. Je trouvais ça hyper intéressant il était indépendant, avait leur propre label, sortait d'autres groupes, des compils pour faire découvrir pleins d'autres groupes, les compil Bullshit Detector. Ils ont permis à pleins de groupes inconnus de faire des disques. Voilà on se sentait proche de groupes comme ça.
Sham 69 c'est plutôt le côté social. Je me rappelle, on a été voir Sham 69 avec les Béru quand on était au Canada en 1988. Ils jouaient, c'était déjà une reformation, bien sûr. Il y avait pleins de skins qui étaient venus pour foutre la merde. Je me rappelle qu'il y avait Bol. Tu (NDM: Bol) avais filé un gros pain au skin. En fait, au début, tous les skins se mettent devant la scène, Puis Pursey s'est arrêté, et a dit, c'est quoi ça, moi je chante pour tout le monde, même pour les gens bleus, les martiens, les schtroumpfs, et Pursey descend de scène pour aller voir les mecs. A ce moment là, on s'est mis en protection car des mecs dans le dos voulaient lui faire du mal et tout. Là j'ai trouvé que franchement, le mec il était clair. On a beau dire ce qu'on veut sur Sham, que c'est ambigu, et bien c'est faux. Pursey, je l'ai vu à un concert, face à des skinheads nazis, j'ai vu la réaction qu'il a eu.

Fra ...   Jimmy Pursey, c'est une grande personnalité du rock and roll, du street punk, c'est quelqu'un qui a toujours été clair, qui a été débordé comme Madness a pu l'être...

Lau ...   pour moi, Sham 69 et la musique oï n'appartient pas à l'extrême-droite. Pour moi il ne faut pas laisser les fachos infiltrer. C'est vachement important que des groupes oï se revendiquent antifascistes.

Mcr ...   quand un groupe skin se dit apolitique, ça cache quelque chose.

Lau ...   d'après ce que j'ai compris, c'est qu'ils se disent apolitique pour ne pas avoir d'embrouilles, comme ça ils ne se mouillent pas. C'est l'impression que j'ai. Il y a quand même tout un mouvement skin qui fait le ménage et qui essaie de redonner une image différente. A la base, quand même le mouvement skin n'est pas un truc d'extrême-droite, c'est un mouvement prolo plus proche du PC que de l'extrême-droite. C'était un mouvement prolo très proche du ska, à priori ouvert. Il y a eu un dérapage et une récupération terrible. Ca s'est passé vers la moitié des années 80. Au début des Béru, en 83, il n'y avait pas tous çà. Mais c'est au mouvement skin à faire le ménage.

Mcr ...   tu crois qu'ils l'ont fait, le ménage

Lau ...   moi j'en vois moins qu'avant

Fra ...   moi je dirais ce n'est pas notre problème. C'est vrai. A l'époque, il y avait des gars comme Robby Moreno qui a créé un label et fait The Oppressed et qui a essayé de redonner l'image de culture populaire du mouvement skin. Il y a eu des guerres intestines terribles entre tous ces mecs là. Nous, on s'en fout. Je sais pas. Nous on n'a jamais un groupe marqué là-dessus. Je ne sais pas ce qu'on peut raconter sur le mouvement skin, On n'a pas été comme Sham ou Madness débordé par un following qui était affilié au NF.

Mcr ...   vous n'avez jamais été débordés par votre public ?

Fra ...   non, on n'a pas été débordé par notre public. On a eu des problème de sécurité car il y a eu une politisation du rock un moment donné d'abord en Angleterre puis en France, et il a fallu se protéger, c'est tout. Notre souci à nous, c'était de faire entendre notre voix et de jouer pour notre public, sans distinction de look, à savoir si tu as le crâne rasé, la houpette, des cheveux longs ou un iroquois.

Lau ...   on a un moment été parfois débordé par des services d'ordre. Et pour ça on a eu notre propre service d'ordre. C'était parfois pas évident, on l'a même été au sein de notre propre service d'ordre. On a nos beaucoup de réunions entre nous. Il y a certainement eu des abus. Parfois, des gens se sont pris des claques parce qu'ils avaient un badge oi! C'est complètement con car c'est pas en réagissant comme çà que les gens changent. Ca réconforte les gens dans leur truc.

Mcr ...   Folklore de la Zone Mondiale, un vrai label, activé...

Lau ...   ce n'est plus label fantôme, on ne va certainement pas s'arrêter à produire les disques des Béru, et voilà.

Fra ...   l'idée aujourd'hui est de fonctionner plus comme une sorte de collectif d'artistes avec un laboratoire d'idées et de voir sur quels projets on va bosser, cad savoir est-ce qu'on fait un DVD en donnant la parole à des gens qui ne l'ont pas, est-ce qu'on exprime des idées à travers ça. Est-ce qu'on a un projet musical ? On va voir. Pour l'instant, on a une envie d'avoir un projet musical Béru et de voir après par la suite ce que ça donne, et si on a envie de faire de la scène par la suite. Refaire ce qu'on a fait par le passé, ça serait dommage... Sans nouveauté ce serait dommage.

Mcr ...   les Trans ?

Lau ...   les Trans ? Là il faut être clair. Franchement un concert Béru 14 ans après dans un lieu alternatif aurait été une catastrophe. Justement, le fait que c'était officiel, que c'étaient les Trans, et bien ça a freiné la hargne de la brigade anti-émeute qui était dehors. Les gens qui rentraient dans la salle se sont quand même faits charger par les flics qui ont aussi gazé la salle. Après les vitres brisées, ils lançaient des lacrymos à tir tendu, à 10 cm.

Fra ...   c'est une provocation liée à l'histoire politique de la ville de Rennes. C'est vrai qu'on s'est retrouvé coincé entre ça. Au départ quand on est sorti avec Béatrice et Jean-Louis Brossart on a fait reculer le cordon de CRS qui arrivait et qui voulait en découdre. Béatrice et Jean-Louis Brossart, ont dit, et j'étais d'accord avec eux, on gère l'affaire, laissez-nous. Les mecs (les CRS) sont repartis, puis ils sont revenus après.

Mcr ...   à la fin de Béru, en 88-89, avez-vous eu l'impression d'être considéré comme une menace pour la sécurité de l'état ?

Lau ...   c'est clair qu'on s'est fait emmerdé par les RG. C'est sûr. Franchement pour moi, Béru c'est un bon esprit, c'est un groupe humanitaire, c'est un groupe qui apporte un bon esprit. Je ne vois pas en quoi...

Fra ...   le fait que Béru ait dérangé, oui !

Lau ...   justement je pense que Béru est là où l'état n'est pas là. On est capable de redonner une dynamique à un mouvement de jeunes qui s'emmerdent.

Fra ...   2 choses ont fait flipper les autorités en général:
1) c'était cette capacité de s'imposer, de créer des espaces de liberté où il n'y avait rien, dans des squats ou des terrains vagues, dans des lieux sauvages, et de rassembler un certain nombre de jeunes qui se sentaient exclus de la société.
2)- sans qu'ils puissent manipuler ou avoir une influence sur cette jeunesse.
Ca a dérangé énormément
Sans pouvoir contrôler car c'est possible quand c'est un parti, quand c'est un mouvement, quand c'est un truc structuré, mais là c'était pas structuré, c'était une mouvance, qui était insaisissable.
C'est ça qui a dérangé et fait peur aux autorités. C'est aussi pour ça qu'il y a eu une grosse surveillance au début dans les milieux raps. Les RG étaient là avec leurs camionnettes banalisées à photographier les mecs.

Did ...   comment voyez-vous le futur ? Est-ce que vous allez voir si ça refonctionne, voir s'il y a une étincelle qui redémarre entre vous ?

Lau ...   ça on le sait.

Did ...   une étincelle même musicale.

Lau ...   le fait de jouer en concert, c'était aussi pour se montrer ça à nous. Je pense qu'on est bien ensemble, et que même carrément on n'a jamais aussi tous ensemble. Je pense qu'on est assez mature pour pouvoir gérer ça.

Did ...   pourquoi ? parce que vous avez chacun eu votre vie et l'occasion de faire ce que vous aviez envie de faire en dehors du groupe.

Lau ...   parce que c'est la Magie! On est différent mais en même temps hyper complémentaire. La différence entre les gens dans le Béru, c'est une force.

Mcr ...   vous êtes contactés par des organisateurs de concerts.

Lau ...   c'est une position chiante.

Mcr ...   tout le monde essaie de vous contacter ?

Lau ...   et surtout que ceux qui nous contactent sont les gros organisateurs. Ca me ferait chier personnellement que Béru ne devienne qu'un groupe pour gros concerts et festivals. Pour un groupe, et je ne sais pas ce que les autre groupes pensent, mais jouer dans un gros concert, c'est pas hyper agréable ! Je préfère jouer dans des petits lieux. Il y a moins de pressions, c'est plus sympa, c'est plus relax. Tu vois les gens, tu leur parles. Dans les gros concerts, c'est le stress, les organisateurs qui flippent. Il peut y avoir un débordement, les flics qui s'en mêlent... J'ai peur que les Béru deviennent un groupe qui ne jouent que dans des grandes salles, dans les festivals.

Mcr ...   tu peux toujours faire des concerts secrets, ou pas trop annoncés.

Fra ...   c'est un questionnement réel qui hypothèque l'avenir éventuel du groupe. C'est très intéressant. Moi je serais plutôt partisan d'une dislocation du groupe, d'une reformation sous un autre nom avec une autre musique, et ne pas reposer sur étiquette Béru qui est facile aujourd'hui. Là ça serait vraiment un challenge. Ca serait hypothéquer beaucoup de choses...

Lau ...   on l'a fait, moi j'ai fait Tromatism, toi Molodoï. Pour moi ce que je trouve intéressant: c'était de reprendre certains morceaux des Béru peut-être avec un son de maintenant arrangés autrement. Certains morceaux sont encore très actuels, Noir les horreurs, un des premiers morceaux, en 83, c'est un texte qui tue, même 21 ans après, c'est le genre de morceaux que j'ai envie de jouer. D'autres morceaux sont plus datés, car ils parlent de choses précises. Ceux là sont moins intéressants. Il y a d'autres sujets à parler. Si c'est pour faire une autre musique avec un autre son, on fait un autre groupe. Et ça je l'ai fait et même encore maintenant.

Did ...   vous êtes dans une situation bizarre, il y aura des gens qui voudront vous voir pour voir une fois au moins les Béru dans leur vie. Et puis il y a ceux qui réaccrochent ou qui accrochent toujours. Vous allez jouer dans une petite salle, il y aura 100 privilégiés. Vous allez jouer dans une grande salle et il y en aura 5000 personnes.

Lau ...   il y a une autre alternative. Tu cites 2 trucs, moi je t'en citerai un troisième. Tu dis que vous avez le choix entre jouer devant un public sélectionné ou devant tout le monde. On peut aussi jouer dans des petites salles plusieurs jours d'affilée. Laissons les stades pour le foot.

Fra ...   ou alors jouer dans des endroits où on n'a pas de public (à l'étranger ?)

Mcr ...   il y aura des cars entiers qui viendront de Paris alors !

Lau ...   avec Tromatism, on a joué à Berlin dans un gros squat qui était la plus grosse salle alternative de la ville à ce moment. La veille du concert, ils ont voulu visionner la cassette vidéo des Béru à l'Olympia. Je te dis ça, c'était en 96. Donc 7 ans après, et pour voir le film de ce concert, il y a eu 400 personnes, c'était plein à craquer.

Mcr ...   il y a eu plus de mondes que pour le concert.

Lau ...   oui, pour Tromatism, il y avait 200 personnes.

Jojo ...   encore 5 minutes

Ber ...   je crois que le mélange des 3 devrait être intéressant.

Mcr ...   les gens des petites salles, ils vont peut-être pas être intéressés d'organiser :"Béru c'est trop gros, on veut pas de vous..."

Fra ...   oui ça risque d'être ça, tout à fait...

Lau ...   là par exemple à Rennes, on devait, on voulait faire un concert dans un squat. J'ai des potes qui ont une salle de 300 / 400 places qu'ils auraient pu agrandir de 100 places pour l'occasion. Après nous avoir vu aux Trans, j'en ai parlé avec eux, "alors ça vous dit de faire ce truc là". Et ils ont dit non. Ce qui allait se passer, c'est qu'on aurait attiré les flics au squat, le but des Béru n'est pas de fermer les squats. Il y avait un petit festival punk en même temps. Si ça se trouve, on aurait foutu en l'air tout le truc, personne n'aurait pu jouer. On est pas venu et le concert prévu s'est bien passé.

Fra ...   On agit et on réfléchit après...

Lau ...   c'est à nous de voir avec les gens sur place. Je connais bien la famille squat en Europe, pas énorme, plusieurs centaines de gens qui se bougent le cul. On se connaît tous. Je fais vachement confiance à certaines personnes que je sais qu'elles sont hyper expérimentées par rapport à ce genre de truc. Je pense qu'avec Béru, on pourra faire des concerts dans des squats, mais certainement pas annoncés, ce serait un concert pour des potes. Ce fameux festival à Dour, on nous a branché pour le faire. Qu'en pense tu ?

Mcr ...   j'ai pas trop envie de dire ce que je pense.

Lau ...   pourquoi parce que Jojo est là ?

Mcr ...   non, avant au festival il y avait 8000 / 9000 personnes à tout casser, maintenant c'est 50.000 avec 5 scènes. Et aussi au début, le festival était situé à côté du village...

Did ...   avant les gens participaient, maintenant plus du tout.

Mcr ...   avec Binamé, on a une fois joué, en dehors du festival dans un hangar / buvette à l'entrée du village justement. On avait repéré l'endroit le jeudi, le premier jour du festival, et on y a joué le samedi, gratos, et il y a eu 400 personnes.

Did ...   l'organisateur s'est rendu compte cette année d'une chose. Avant, il cherchait toujours à attirer des grands noms pour attirer un max de mondes. Cette année-ci, il n'a pas su s'attirer ces grands noms et puis finalement il a réalisé que les gens ne venaient pas pour ses grands noms mais parce qu'il y avait tout un aura autour de ce festival, une ambiance (etc...). L'organisateur arrive à se faire plus de pognons, c'est peut-être dur à dire, en en déboursant moins. Il y a en Belgique énormément de groupes qui n'attendent qu'une chose, aller jouer à Dour. Ils vendraient père et mère, j'exagère, mais c'est pas loin de ça, pour pouvoir mettre sur leur carte de visite, avoir joué au festival de Dour

Mcr ...   un peu comme sur un CV, par exemple pour mettre le fait d'avoir joué en première partie de Henry Rollins !

Fra ...   c'est finalement un truc plutôt sympa (qui écoutait d'une oreille distraite ?)

Lau ...   non justement, ils disent que c'était un festival au départ familial et sympathique et que maintenant c'est devenu...

Did ...   ah c'est clair, il y a une machine derrière. Il attire des sponsors, des gros sponsors...

Lau ...   justement, on a parlé de ça avec lui.

Fra ...   il a une banque derrière lui mais il n'a pas d'affichages sur la scène.

Did ...   non il n'y a pas d'affichage sur la scène. Les gens font du lobbying sur place.

Lau ...   pas d'affichage sur la scène, ça devient rare. Au Trans, ça a été la croix et la bannière pour ne pas avoir de sponsors sur scène

Mcr ...   et pourquoi pas jouer dans une free-party ou un truc de ce style là.

Lau ...   je crois que les Béru peuvent jouer partout. Ce qui compte pour nous, c'est qu'il y ait un bon esprit; qu'on s'entende avec les gens qui organisent et qu'on les sente et qu'on sente le truc. On ne peut pas dire, on va jouer pour une fête techno, et puis voilà. Car il y a des fêtes technos sympas et d'autres pas sympas.

Did ...   tout à fait, et Dour ce n'est pas le diable. Ce n'est pas Werchter

Lau ...   pendant tout un temps, les trucs technos m'énervaient. Mais ce que j'ai trouvé intéressant dans la musique techno, c'est que pendant un moment, au milieu des années 90, les rebelles au niveau musique c'étaient eux. Ils étaient complètement indépendants, avec leur propre système. Ils s'installaient où ils voulaient. Ils partaient. Ils ne demandaient aucune autorisation. Ils étaient autonomes. Nous c'est notre rêve, avec Béru, on aurait toujours rêvé, d'avoir notre propre système son. Eux ont réussi à réaliser ça. J'ai trouvé ça très fort.

Did ...   quand je disais ce n'est pas le diable, c'est aussi l'organisateur de Dour. Parce qu'il a des mauvais côtés mais aussi des bons. Il essaie aussi de défendre certaines causes.

Lau ...   et pour toi, Béru en Belgique, tu les verrais où?

Mcr ...   je me suis posé la question et je me suis dit malheureusement à Dour. Je pense que je suis une exception...

Lau ...   tu vois, ce n'est pas évident pour nous...

Mcr ...   et à Paris ?

Lau ...   on nous a vachement branché pour des trucs du genre Bercy. Et là certainement pas !! Je préférerais être une semaine au Bataclan, par exemple, ou une petite salle comme ça...

Mcr ...   au Bataclan c'était 30 balles la bière.

Lau ...   attends, je t'explique. C'est pas comme ça que ça va se passer. Nous, on va louer la salle et on met notre bar. Dans un cadre comme ça, il est hors de question que les gens paient 30 Euros

Mcr ...   30 Francs ! (FF)

Chr ...   les gars, il y a encore une interview et dans 50 minutes on doit être à la radio !

Did ...   ok on se reverra !!

Lau ...   pas de problème.

Lau ...   tu feras une bise aux Binamé. Et si ils ont une idée.

Mcr ...   en tout cas, moi je ne voudrais pas organiser un concert de Bérurier Noir. C'est trop gros.

Epilogue

Voilà, je pousse sur stop. Le groupe enchaîne une nouvelle interview. Je discute avec Archi et Eliot, puis avec Laurent quand la dernière interview est terminée. Ensuite, accompagné de Christophe de Bang, ils s'en vont en 2 voitures à la RTBF où Ponpon les attend pour 20 heures à Rock à Gogo. Quant à moi, je m'engouffre dans un 29 pour également me rendre sur les lieux de l'émission. Ponpon leur parle de Dour. François puis les autres n'infirment pas la nouvelle, ce qui alimentera une rumeur qui n'en est plus une à l'heure où je finis de retranscrire cet entretien.

Marcor.

www.juke-punk.com

Bob le homard, Erick Propagande et Nono le hool's sont fiers comme Bartabas avec de nouvelles Docs de vous présenter le premier serveur de musique punk français ! Le bébé s'appelle "JUKE PUNK" et vous pouvez lui dire bonjour à l'adresse www.juke-punk.com.

A l'heure où les (la ?) grosses majors chialent à qui veut par confort les entendre leurs plus belles larmes de crocodiles (il faut dire que l'illusion est leur métier, reconnaissons-leur ça) au sujet des méchants pirates qui font rien qu'à les embêter, alors que tout bilan comptable fait, comme à Renault Vilvoorde, ils se réjouissent de trouver une aussi belle excuse à leurs restrictions budgétaires et licenciements et à leur incapacité à faire vivre et promouvoir un semblant de culture, main dans la main avec les tenants du tout sécuritaire et des effrayés de l'Autre, les obsédés du mur et des portes fermées, eux aussi ravis de ces mensonges acceptés pour placer leurs lois propriétaires telles la LEN.

A l'heure, disons-nous, où le great rock'n'roll swindle dépasse la fiction, il ne faut pas oublier, et c'est même un devoir de résistance culturelle de première nécessité, que la culture ne se fait pas dans les tiroirs caisses, et que non, ce n'est pas l'échange et le partage qui est l'ennemi mais le vol et la propriété (les deux faces d'une même pièce). Car il ne faut pas se méprendre au rythme des tubes du hit-parade du discours inversé : Les majors, la SACEM sont les mêmes bienfaiteurs que les maffiosi qui rackettent en échange d'une "protection" contre eux-mêmes. C'est comique, et pour pouvoir encore et toujours en rire, comme une bonne blague, il est important de créer des espaces où vit la culture comme elle ne peut qu'être : par l'échange et le partage, en liberté, pas dans des comptes en banques verrouillés. Nous sommes la culture, ils sont le spectacle. Nous avons raison.

Le juke-punk s'inscrit en action dans cette réflexion : ce serveur met pour qui le désire à la disposition du plus grand nombre et gratuitement des fichiers musicaux en libre écoute et libre téléchargement. L'expérience ne vaut que par l'accord actif des groupes.

APPEL

Si vous êtes intéressés par le projet et que vous voulez y voir figurer vos morceaux merci de nous contacter à admin@juke-punk.com.

Pas d'obligation de mettre des albums en entier, en revanche tous les morceaux doivent être ENTIERS

Uniquement les formats OGG et MP3

Uniquement des morceaux punk au sens large : rock, garage, harcore, oi!, ska...

Merci d'éviter les enregistrements type répétition sur dictaphone dans une cave

Enfin vous devez être impérativement auteur et/ou interprète de votre musique (inutile par exemple de nous envoyer un CD de Johnny - sauf si vous êtes Johnny)

PS : Il est important de nous signaler si vous êtes déclarés à la SACEM.

Bob le Homard - Erick Propagande - Nono le Hool's

pinksterlanddagen

Van 28 tot en met 31 mei 2004

De organisatie van de Pinksterlanddagen, het jaarlijks anarchistisch festival dat traditiegetrouw in Appelscha plaatsvindt, is van start gegaan. In februari vond in Utrecht de eerste bijeenkomst plaats van de landelijke voorbereidingsgroep. De landdagen vinden dit jaar plaats van vrijdag 28 tot en met maandag 31 mei op kampeerterrein 'tot Vrijheidsbezinning', de vaste thuisbasis van de dagen. De Pinksterlanddagen kennen een lange traditie die terug gaat naar 1927 toen voor het eerst anarchistische jongeren uit de noordelijke provincies deze bijeenkomst organiseerden. In 1933 werd het kampeerterrein in Appelscha door arbeiders aangekocht en het is op deze plek dat de dagen sindsdien plaatsvinden. Bij dit zeventig jarig bestaan, werd vorig jaar uitgebreid aandacht aan besteed.

Dit jaar is het dus de eenenzeventigste keer dat vrij socialistisch c.q anarchistisch Nederland elkaar treft. Vorig jaar werd de gedachte gelanceerd, 'zonder Appelscha geen anarchistische beweging' waarbij je van alles kan bedenken en de vraag waarom men naar Appelscha komt verschillend te beantwoorden is. In ieder geval is het een bijzondere gebeurtenis. Voor de een een reünie, voor de ander een studie weekeinde of een kleine vakantie waarin men aangenaam bezig gehouden wordt en de kinderen door alles heen dollen. Of je maakt juist weer eens mee hoe irritant al die anarchisten wel niet zijn. Voor een aantal mensen is het hard werken om alles weer voor elkaar te krijgen. In drie dagen wordt een heel programma afgedraaid.

Een van de klachten van de laatste jaren is dat het programma inhoudelijk te kort schiet. De verwachting dat bezoekers een actieve bijdrage leveren aan het geheel, wordt ook niet geheel waar gemaakt.

Inmiddels is er een raamwerk in elkaar gedraaid, zijn de eerste contacten gelegd en komen de eerste aanmeldingen voor het verzorgen van programmaonderdelen binnen. Basta!, het samenwerkingsverband van diverse groepen rond globalisering zal een bijdrage leveren. De Anarchistische Groep Amsterdam (AGA) verzorgt een programma over politieke gevangenen. Architect Iris Schutte van studio De Ruimte uit Den Haag houdt naar aanleiding van haar boek 'Interfering' een lezing over ingrepen in de openbare ruimte. De rol van anarchisten tijdens de Tweede Wereldoorlog wordt aan de orde gesteld door Arie Hazekamp. Eveneens staat Esperanto voor het eerst sinds jaren weer op de agenda. Verschillende groepen zal gevraagd worden inhoudelijk een bijdrage te leveren.

Er is een voorlopige indeling gemaakt voor het culturele programma. Op vrijdagavond zullen er video's vertoond worden. Zaterdagavond zullen er twee bands optreden, terwijl op zondagavond traditioneel het open podium plaatsvindt. Daarnaast komt er theater en zetten dichters hun beste beentje voor. Een swingparty met DJ De Neet uit Den Haag zal de avond sluiten.

Uiteraard komt er tevens een boekenmarkt waar tegen kostprijs stands gehuurd kunnen worden en verzorgt Rampenplan de warme avondmaaltijd. Nieuw is de zeepkist op het terrein waar op gezette tijden sprekers hun boodschappen luid kunnen verkondigen.

De voorbereidingsgroep roept groepen en personen die een bijdrage willen leveren aan de Pinksterlanddagen 2004 op om zich via onderstaand mailadres aan te melden. Benadrukt dient te worden dat iedereen een rol kan spelen; organisatorisch of praktisch onder het motto 'Doe Wat'. Geen vrijheid zonder verantwoordelijkheid!

De dagen vinden plaats op het kampeerterrein 'tot Vrijheidsbezinning', Aekingaweg 1a in Appelscha. Het terrein is per openbaar vervoer bereikbaar met lijn 16 vanaf de NS-stations Assen en Heerenveen. De kosten voor de PL bedragen 10 euro. Hierbij is het kamperen inbegrepen, dus vergeet je kampeerspullen niet. Voor de warme hap zorgt Rampenplan dat dagelijks hulp nodig heeft voor het snijden en de afwas. Hiervoor dien je apart bonnen te kopen. De catering in de kantine verzorgt koffie, thee en broodjes. Dit jaar zullen opnieuw alle producten van biologische herkomst zijn.

Zie voor uitgebreidere informatie de webstek www.pinksterlanddagen.nl.

De voorbereidingsgroep is bereikbaar via het volgende emailadres: pinksterlanddagen@hotmail.com

Eerste band geboekt

De Belgische band René Binamé is de eerste groep die is vastgelegd voor een optreden tijdens de PL. De Waalse formatie maakt Franstalige muziek met teksten die de anarchie hoog houden. De band hanteert tal van muzikale stijlen van melodieuze punk tot folkloreachtige chansons en zal op zaterdagavond van zich laten horen.

www.pinksterlanddagen.nl

BLGP & after BLGP

Bonjour à vous toutEs, ce samedi 22 mai 2004 se déroulera commme chaque année depuis 9 ans la BLGP (Belgian Lesbien & Gay Pride) à Bruxelles.

Si toi aussi, t'en as un peu marre du conformisme, de la banalité, de l'ordre moral, du capitalisme, du sexisme, du racisme, du machisme, de la lesbophobie, etc... si tu veux venir danser en compagnie des mutantEs de ton choix, viens rejoindre la caravane queer (à l'intérieur de la BLGP), pour le désordre des désirs, avec des concerts, une fanfare, de la bonne musique variée et de qualité (non-commerciale-house pourrie) et des drapeaux roses et noirs, des scum grrrls et transex kawabounga et bien-sûr le Klub Radikal.

Liberté, spontanéité, diversité !

Rendez-vous à 13h00 au Vismet.

Apportez vos déguisements et plein à boire (!)

Nous proposons également le soir de cette Trans Lesbo Bi Gay Pride, les concerts expérimentaux de quelques autistes de Bruxelles et de France servant de base à une fête conviviale et non consumériste loin des clivages d'argent, de genre, de code vestimentaire, de clan... (Des Dj's animeront le reste de la soirée).

La subvention par la pratique, la transgression du politique.

Ca se passe au 1069, chaussée de Wavre (trams 23,90 - Bus 34 (Arsenal) - Métro Hankar) à partir de 20h00.

Nous espérons vous voir nombreusEs pour montrer à monsieur et madame tout le monde qu'il existe aussi des lesbiennes, des transgenres, des pédés, des bis pas comme sur les chars commerciaux, avec danseurs à moitié à poil et musique de merde qui ne font que renforcer les clichés du "milieu" et donc ne font pas avancer l'homophobie qui règne encore trop souvent dans le fond (ou pas) de pas mal de monde. Donc venez nous soutenir pour combattre ces clichés et essayer de les enterrer. Essayer de faire du bruit, prendre beaucoup de place dans le "cortège" et de surtout ne pas passer inaperçu et peut-être alors verra-t-on autre chose comme reportages dans les médias télés du soir.

Bizous à toutEs.

Les nébuleuses kipétilles, le Klub Radikal, Skarlette et Bambouille, Roméo et Julien & le collectif Transgraisse.

agenda aredje

Samedi 8 mai - BRUXELLES (B)

Les Slugs + Endan + DJ au Popelilu, 1069 chaussée de Wavre. Paf libre. 21h.

Dimanche 16 mai - PARIS (F)

René Binamé à la Fête du Combat Syndicaliste aux Voûtes

Les Voûtes : 91, quai Panhard-et-Levassor, 13ième , M° Bibliothèque ou Quai-de-la-Gare.

Infos : CNT, 33 rue des Vignoles 75020 Paris - www.cnt-f.org.

Paf : 5 euros par jour (la fête commence vendredi)

10h30 - Ouverture des portes.

11h - Désinformation : "Propagande de guerre, propagande de paix", 90 minutes. De Béatrice Pignède. Avec la réalisatrice et le SIPM (CNT Presse).

13h - La mort lente en prison : "Galères de femmes", 80 minutes, de Jean-Michel Carré. Débat en présence du réalisateur, avec le collectif NLPF, Yves Peirat, Ras les Murs (sous réserve).

15h - Avant-Première du film "Ni vieux ni traîtres", 70 minutes, de Pierre Carles et de Georges Minagoy. La lutte antifranquiste anarchiste dans les années 70. En présence des réalisateurs et d'Antonio Martin Bellido, qui fera le lien avec les années 50 et 60 (Francisco Sabaté, affaire Delgado-Granado...)

17h30 - Boîtes en lutte : "Metaleurop, Germinal 2003", 85 minutes, de J.M. Vennemani. Avec le réalisateur, des grévistes de Metaleurop et la CNT métallurgie.

18h30 - La compagnie du théâtre K présentera: "Marchons sur la tête des rois !" Un spectacle sur Benoît Broutchoux. Texte et mise en scène de Gérald Dumont.

20h - Soirée musicale : Gotham CT (Ska, Lille) + René Binamé

Mercredi 19 mai - LA ROCHELLE (Charente-Maritime - 17)

Les Slugs + RAB + Les Krevards à la Casamance - 5 euros - 21 h.

Vendredi 21 mai - VIEILLEVIGNE (Loire-Atlantique - 44)

Les Slugs + Sarkophobie au café des Sports. Vieillevigne est à 6 km de Montaigu.

Samedi 22 mai - LA FERRIERE (Vendée - 85)

Les Slugs + Doctor Blood + Bikini Men au Mat'Sa.

La Ferrière est à 10 km de La Roche-Sur-Yon.

Samedi 29 mai - APPELSCHA (NL)

René Binamé au Pinksterlanddagen. Il s'agit de la septante-et-unième du camping anarchiste de la Pentecôte, la première édition date de 1933.

Samedi 5 juin - LILLE (Nord - 59)

pride off #2 avec René Binamé + Issue de Secours + Zeu discomobile (variétopunk - arras, www.zeudiscomobile.fr.st)

Au Centre Centre Libertaire. 20h30. Paf : 3 euros

Dimanche 13 juin - LOUVAIN-LA-NEUVE (B).

Vialka et SDL au 111.

Vialka is an inflatable submarine who survived the commercial war. It travels unrestlessly around the world to explore the rich diversity of its cultures before it is too late. Vialka is a noisy comedy not ashamed of its own way by scorn or ridicule. It is an invitation to dance to steady explosive rhythms, terror melodies and experimental movements. It is a symphony for humble flesh through the high spirits of rock'n'roll... infos et mp3 sur www.vialka.com

SDL est le groupe chinois avec lequel Vialka a fait une tournée en chine au printemps 2003... infos sur le site de leur label www.wuhanpunk.com

Samedi 14 août - VIERVES-SUR-VIROIN (B)

Les Slugs + Mambassa BB + Bibendum + Sportdoen + Skarbone 14.

Sur le kiosque de la place du village.


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