2012 64
2007 63
2006 62
2005
2002 56
1996 30 29 28 27 26 23 22 21 20
LTS, Binamé, Carton : difficile de faire plus éclectique tant quant aux styles qu'aux instruments, et paradoxalement difficile de faire plus cohérent par l'amour des mélodies, des rythmiques efficaces et d'une certaine douceur.
Notre concert avec LTS dans leur village, Saorge (en France, en bas sur la carte mais en haut dans la montagne, à droite, tout tout près de l'Italie), reste un de nos meilleurs souvenirs binamesques, tout en douceur. Réjouissons-nous ! Les lutins de LTS seront parmi nous fin mars, début avril, avec leurs flûtes, leurs banjos, leur guitare électrique et leur boite à rythme. Ceux qui connaissent savent qu'il est hors de question de les louper, les autres le sauront bientôt.
Gloire à Nabate qui a sorti il y a près de deux ans leur album Intime Océan (si, si, Nabate, le label de Hiatus et de Unhinged, étonnant, non ?), aujourd'hui difficile à trouver. Voilà comment il présentait le disque. " Attention! attention! ceci ne ressemble à aucun disque que Nabate ait déjà sorti. LTS joue avec un incroyable talent leur folk celtique endiablé. La guitare rappelle un peu les regrettés Tromatism (car il y a aussi une boîte à rythme), mais on s'arrête ici pour les comparaisons. Chaque année ils font au moins une tournée dans les squats et autre places en Europe et sèment leur bonne humeur cultivée dans leurs montagnes du sud de la France, à deux pas de l'Italie. LTS perpétue une musique traditionnelle, festive et païenne qui remplit d'enthousiasme tous les endroits où elle passe. Il est important d'immortaliser leur musique en disque et surtout la faire diffuser le mieux possible (grâce à vos humbles serviteurs & autres esclaves du réseau DIY!) "
Carton, alias Philippe Scorier, prend sur lui de nous faire danser le reste de la nuit. Il joue seul mais n'en est pas pour autant assis avec sa guitare à la lisière du bois. Jonglant avec ses connexions, avec des effets en tous genres, toujours à la recherche de la bonne équalization, du bon dosage, du bon décibel, il est le roi de la mélodie accrocheuse. Il vacille du dub à la dance sans jamais tomber dans l'enfer du produit commercial... un exercice de style. Batteur, mais aussi guitariste, bassiste, claviériste, il saute (au sens propre) de sa groove box à sa console, trafique tout tout en frappant sur ses percussions électroniques, produisant toutes sortes de sons parlant, chantant, claquant. Certains l'on déjà vu sur scène lorsqu'il jouait avec les Grenouillères Géantes ou encore avec dr: Olive.
LTS et Carton joueront avec les Binamé à La Zone le 30 mars et au Magasin 4 le 7 avril. LTS jouera aussi seul chez Zelle à Louvain-la-Neuve le 5 avril et probablement ailleurs, guettez les affiches, chassez les papillons.
Dernière minute : il semblerait que l'affiche du concert de Bruxelles et peut-être aussi celle de Liège s'étoffe d'un mini-set de Detritus, pour lesquels Marcor a eu un coup de cœur (toutes ces heures de promiscuité en camionnette, sans doute).
Durant le mois de janvier 2001, j'établis un nouveau record personnel: je vais voir 12 concerts, un record pour un mois ordinairement relativement pauvre en concerts (les examens, le fric dépensé en fin d'année, le froid, et j'en passe). Le mercredi 31, au lieu de (ou pendant) la soirée Klub Radikal, Detritus joue aux Chevaliers à Bruxelles. Un groupe ayant un nom latin, c'est rare mais qui sont-ils donc ? Ce sont Boris (from Dave) à la basse, Arno (now from Atwerpen, previously from Namur and Tournai and soon liégeois) à la guitare, Saar (caravaneuse from A'pen) au chant et Ivan (squatteur gantois et également batteur de Counter Attack) aux drums. Je les ai vus au mois d'août à Gand au Franse Vaart avant justement Counter Attack.
Pour le concert de Bruxelles, le tract indique quelque part le mot crust mais je n'en suis pas sûr car je n'ai pas le tract dans ma collection (d'ailleurs y avait-il réellement eu un tract ?).Depuis le concert de Gand, ils ont joué à Anvers, Leuven et en Hollande entre autres avec Vision of War, dans lequel Arno fait la seconde gratte. Arno ne perd plus son temps à se réaccorder entre chaque morceau ce qui cassait le rythme du concert. Bref ça le fait bien. Comme à Gand ils terminent par une reprise de Rudimentary Peni, non pas le morceau qui a inspiré Les Sodomites-Billy mais Flame of Insanity, qui ne se trouve pas sur l'album Death church ni sur les deux EP que je possède. Le concert n'est pas très long car ils ne jouent que 8 morceaux. Simon n'étant pas encore arrivé, le groupe rejoue entièrement leur set deux heures plus tard après le groupe russe qui fait un truc expérimental qui me pousse à me retrancher au bar. Boris et Arno m'ayant déjà proposé de les accompagner en tournée pendant le mois de février, j'accepte définitivement avant la fin de la soirée. Nous serons sept dans la camionnette de Simon : les quatre du groupe, Simon, Pelo et moi. Bien sûr Migro, Maya et Lisa, les wouwous respectifs de Pelo, Simon et Arno, ne vont pas rester en rade et sont aussi du voyage.
Dimanche 11 février, j'ai rendez-vous avec Simon et Pelo à Louvain-La-Neuve. On a prévu de dormir à Anvers et partir le lendemain matin pour Hambourg où le groupe joue lundi soir. Je prépare une petite distro 45-tours et CDs et puis paf, en chemin, je me rends compte que je n'ai pas pris les bons lasers (au lieu des Hiatus et Subhumans, j'ai pris mes Citizen Fish personnel). C'est pas bien grave mais ca m'embête un peu. On part finalement assez tard du Bar du Zoo et on arrive à Anvers où presque tous les autres nous attendent. Presque car en fait on ira chercher Ivan et sa batterie à Gand le lendemain. On se lève vers 9h 30 après une courte nuit et le vrai départ de Gand après le ravitaillement bières et bouffe est 10 minutes seulement avant midi et en plus direction quasi la case départ (Anvers !).
Un paragraphe quasi exclusivement pour Esgibt maintenant : le trajet autoroute : E17 jusqu'à Anvers, le ring R1 d'Anvers puis direction Eindhoven (E313 et E34) laissé sur le côté. On passe au dessus de la Maas (la Meuse) et on se retrouve sans le vouloir déjà en Allemagne. Zut car on devait sortir avant car un arrêt stratégique est prévu à Venlo en Hollande (des courses à faire). Après un nouveau passage de la douane Neerlando-Allemande c'est reparti plein est en Allemagne (A40). On traverse Duisburg, Essen où, horreur totale pour les usagers, le train ou le métro est situé au milieu de l'Autoroute (un peu comme à Demey à Bruxelles, mais sur au moins 4 stations et totalement à l'air libre viciée), Bochum et enfin plein nord vers Münster (A43 puis A1). La nuit tombe à la hauteur de Osnabruck. Il reste 230 km avant Hamburg au moment de l'arrêt gasoil. Arno et Ivan en profitent pour téléphoner quasi simultanément à leur pote qui organise le concert ce soir. On connaît enfin l'endroit et l'adresse exacte du concert : le squat Rote Flora situé Schulterstrasse 71 à Hamburg. Bremen est la dernière grande ville sur notre itinéraire.
Nous arrivons à Hamburg vers 21 heures et en suivant la direction Altona, le Rote Flora est trouvé facilement. Le concert est prévu pour 22 heures donc on a le temps de décharger le matos, de manger un repas végétarien assez curry et aussi de préparer ma distro et de faire un soundcheck rapide. Le squat est un gros bâtiment cubique situé en plein centre du quartier. Il y a une salle de concert assez grande au rez-de-chaussée à côté de la cuisine et une autre nettement plus petite à la cave. D'ailleurs c'est là que le concert se déroule ce soir, sur le tract il est indiqué Rotten Flora Keller. Un autre groupe joue avant Detritus qui est décrit comme du Crustcore aus Belgien, Instinct of Survival (du Kuschelkruste aus HH). HH signifiant bien entendu Hambourg, c'est donc un groupe local composé d'un bassiste plutôt assez jeune, d'un guitariste et d'un batteur. Leur musique est crust à donf avec les voix adéquates. Leurs morceaux sont plutôt courts et classique dans le genre, rien de génial ou de transcendant. Le public n'est pas venu nombreux et il y a un vieil alcolo qui essaie de nous parler en allemand sans comprendre qu'on y pige que dalle. Je vends deux EP (Vision of War et Coitus) justement au bassiste du premier groupe. Detritus joue ensuite. Les personnes présentes ont l'air d'apprécier, moi aussi. Au bar, on reçoit des chopes chaque fois qu'on le demande. On parle anglais avec les gens et même français avec un français tatoueur exilé à Hambourg depuis 9 ans.
On ne dort pas au squat mais tout près, chez Victoria (une copine du groupe rencontrée pendant la tournée de Counter Attack dont le chauffeur et les accompagnants n'étaient autre que Simon, Arno, Boris et Pelo !) qui n'est pas à Hambourg et qui nous prête son appartement. L'autre date en Allemagne étant annulée, le prochain concert sera à Copenhague jeudi 15 février. Petite cerise sur le gâteau, on apprend que UK SUBS joue à Hambourg le lendemain mais on ne sait pas où (en fait j'aurais dû me renseigner moi-même). Le 13, on commence par aller faire des courses à la moyenne surface la plus proche et on déniche de la Adelskronen Export à 0,55 DM la canette de 50 cl et donc moins chère qu'en Belgique. Cette bière pas vraiment de qualité se laisse quand même boire. Après une grasse matinée (en tout cas moi), on flâne en ville. On privilégie les parcs et sans trop savoir pourquoi on décide d'aller au centre ville. Rien d'intéressant réellement à voir : une statue gigantesque de Bismark ça n'intéresse personne. On a rendez-vous vers 19 heures pour aller au concert de UK SUBS mais finalement on rencontre Sven le voisin de Victoria, un gars plutôt activiste qui est souvent venu à Liège et qui a tourné avec Hiatus et Fleas and Lice. Il nous fait entre autre le topo de la scène suédoise avec ses relents nationalistes, exemples à l'appui. Quand on se met finalement en route, après avoir mangé et bu, il est quasi 23 heures. Sven nous conduit à la salle de concert, la Fabrik, une sorte de VK en plus grand. Le concert de UK SUBS est malheureusement (pour moi) terminé. Je rentre quand même dans la salle. Le groupe range le matériel et les sorteurs de la salle font déjà leur travail. En parlant deux mots d'anglais, les lourds me foutent la paix et j'embête un peu Nicky Garrat car on a entre-temps appris que UK SUBS jouait le lendemain à Copenhague qui est notre seconde et ultime destination. Je stitche un peu avec Garrat et lui demande des invitations pour le concert danois. Il me demande de noter nos noms ce que je m'empresse de faire. La bière dans cette salle est plus élevé, 3 DM (60 FB, 10 FF) pour 20 cl, un tarif qui se rapproche de celui de la France. Et puis juste à côté de la Fabrik c'est le choc, on se retrouve au Wagenburg, un quartier de roulottes, caravanes. Parmi toutes les roulottes, un baraquement plus solide avec un bar où la musique punk-rock passe à fonds. Là-bas la bière est vendue à 1 DM (20 balles) et il y a un kicker gratuit. Pendant qu'une partie du groupe est en quête de mazout à bon marché, les autres (including myself) boivent leurs chopes autour d'un feu, ambiance très Berurier Noir vive le feu. Le Wagenburg c'est le quartier de la baraque de LLN en nettement plus punk ou thrash (pas le style de musique).
Le réveil m'est très pénible et après avoir rangé l'appart de Victoria (qu'on remercie bien sûr et je serais content de la rencontrer), on se met en route vers Copenhague et le Danemark. On part assez tard, passé midi et on sous-estime la longueur du trajet. Simon ne possède qu'une carte d'Europe forcément pas très précise et aussi une carte de l'Allemagne assez dépassée qui mentionne encore la RDA et la RFA (en fait de 1989). Première surprise désagréable : en téléphonant sur le chemin à Adam, notre contact là-bas, il nous annonce qu'on n'arrivera certainement pas avant 22 heures. Le concert de UK SUBS, c'est encore une fois râpé ! Deuxième surprise : le bateau à Puttgarden en direction de Rodby, soit entre l'Allemagne et le Danemark. En arrivant là-bas, la préposé au ticket nous signifie le prix du billet aller-retour: 170 DM, somme que l'on ne possède pas en liquide. Les cartes bancontact ou similaires ne sont pas acceptées, on est forcé de se garer sur le côté de la route. Petit conciliabule, pourquoi pas demander de payer en argent belge ? Ouf c'est accepté mais c'est un peu plus cher. Nous étions deux à ce moment devant dans la camionnette, on se rend compte que le billet est pour le véhicule et deux personnes. On se retrouve tous dans le bateau vers 19h10 (personne dans le groupe n'a de montre donc il faut en profiter pour voir l'heure dans des lieux publics). La traversée en bateau dure 45 minutes, on a juste 15 minutes pour faire des course dans les eaux internationales. On ne remarque même pas la Carlsberg 5.8° à 1 DM mais j'anticipe déjà le retour ! De fait on arrive dans la capitale danoise à l'heure prévue. On téléphone à Adam pour lui demander le chemin et évidemment on était dans sa rue !
On est accueilli comme des rois par Adam qui habite dans une cité au troisième étage en face d'un parc-cimetière, à deux rues du squat où l'on joue le lendemain. On fait de nouveau une croix sur UK SUBS puis on commence à discuter avec Adam qui est chanteur de Paragraph 119, un groupe que mes compagnons de voyage ont déjà rencontré lorsqu'ils accompagnaient où jouait avec Counter Attack en tournée en Allemagne, Pologne, Tchéquie (bref l'Europe occidentale). Il y avait déjà un LP vynil et maintenant Paragraphe 119 (aussi noté §119) vient de sortir un 45t 6 titres avec pochette noire dépliante. Le 45t est dans la veine du LP et bien foutu, dans un style anarcho-crust-punk avec des textes en danois traduits sur la pochette. Parmi eux un titre sur la petite sirène qui a déjà été décapitée deux fois et qui maintenant est "protégée" par des caméras et tout le tralala. Adam nous parle en anglais qui est définitivement la langue de la semaine. Le EP est disponible via la distro de Arno et Benet et peut-être bientôt via Chale et Asteure.
Le réveil est toujours dur car trois d'entre nous ont refait le monde autour d'une vodka Borisov. Cette boisson n'a pas été vraiment digérée par Boris (rebaptisé bien sûr Borisov) qui doit se rabattre en catastrophe sur la gamelle des chiens (pour éviter de devoir tout ramasser par terre !). Il est bien quatre heures quand on se met en route avec Adam comme guide. Sur le chemin, des cyclistes nous font de grands signes, semblant indiquer les phares. Oui Simon n'est pas fou, les phares ne sont pas allumés. Que veulent-ils donc. On s'arrête et on comprend enfin que justement le problème est que les phares doivent être obligatoirement allumés la journée ! Première destination, le quartier de Christiana, un autre genre de quartier de la Baraque mais dans un registre totalement business. Les trois chiens vont nager dans le canal à côté de Christiana, construit sur des anciennes fortifications militaires ceinturant la ville.
Le temps qu'ils se secouent tous les trois et nous voilà repartis vers le squat Ungdomhuset situé Jagtvej au n° 69. Le concert est prévu pour 21h30 et deux autre groupes jouent avant et après nous. Cette fois-ci Detritus est qualifié de Ond Belgisk crustpunk med metaliske undertoner (va t'en comprendre mais ça ressemble un peu à du flamand). On fait le soundcheck en premier et les deux autre groupes vont aussi profiter de la batterie de Ivan. Le squat est aussi assez impressionnant. Il s'étend sur plusieurs étages, dont le rez-de-chaussée où sont situés les cuisines (avec des installations genre cuisine de cantine) et l'info-shop, endroit toujours sympathique où l'on peut trouver une distro vynils, CD et T-shirt ainsi que des cartes postales à prix libres. La salle de concert est située au +1 et la salle du bar, plus grande que la salle de concert proprement dite mais adjacente comprend de nouveau un kicker (un baby foot pour les français) gratuit. Après le soundcheck et avant la bouffe (encore une fois végétarienne mais quatre étoiles), nous nous défoulons en buvant également de la Humle, une ole locale écologique de 5.8° de teneur d'alcool. Un peu avant l'heure de début du concert, on va promener les chiens et l'on rencontre pour la première fois la maréchaussée locale qui comme partout fait chier bien sûr. Migro et Maya doivent rester en laisse et la laisse est trop petite pour leur taille. Ils nous foutent quand même la paix et l'on retourne à la salle vers 22h. Le premier groupe n'a pas encore commencé mais le public est là, en nombre intéressant. Je sors ma distro (un mélange de ce que j'ai préparé avec la distro de Benet et d'Arno). Je vends tout de suite les 4 LP de Counter Attack en ma possession ainsi que des vieux EP que je n'écoute plus depuis 12 ans et qui vu la tête du gars qui me les ont achetés vont faire la joie de mon acheteur (un EP d'un groupe suédois Svart Sno et d'un groupe US, Neos). Adam nous a averti que le premier groupe était plutôt dans un trip horror punk avec leur tête peinte mais que les gens du groupe étaient des habitués de l'endroit. Malheureusement pour eux le nouveau membre du groupe, le bassiste, se fait remarquer de la plus mauvaise façon en injuriant le public au premier degré. Les autres membres du groupe n'apprécient pas ses réflexions et c'est le split en direct. Après trois ou quatre morceaux, le guitariste se casse puis revient sur scène expliquer la situation. Inutile de citer le nom du groupe, bien sûr. Le bassiste était, on peut le dire, clairement homophobe. Pendant que ma distro marche bien - je vends même un Foule sentimentale et un 45t split de Dipsomanie / Kaotik System - Detritus se prépare. L'accueil du public est nettement plus chaleureux qu'à Hambourg et à la fin du concert, pas mal de gens me demandent si j'ai quelque choses d'eux en distro. Je réponds non en promettant que la prochaine fois, il y aura quelque chose (une K7, un EP, que sais-je). Un français habitant Göteborg me demande si le groupe serait intéressé par venir jouer à Göteborg et je note donc son contact. Le troisième groupe s'appelle Uro et est décrit comme un Lokal anarcho-skarnsungpunkrock. Ils ont un chanteur et une chanteuse, une guitariste, un bassiste et un batteur. Ils n'ont pas beaucoup plus de morceaux que Detritus et vu leur play-list chante en danois et parfois aussi en anglais et même en espagnol (avec des titres comme El Matador, Papirnusser, Skrat op, ACAB ou I dag dor straten). Mes compagnons m'affirment que le groupe fait penser à Paragraph 119 mais je ne connais pas encore assez bien §119. C'est effectivement dans un style anarcho-punk bien ciblé. Un de leurs morceaux a un relent Decontrol de Discharge. Après le concert, on se tous retrouve chez Adam avec les Uro mais mes souvenirs sont brumeux avec comme d'habitude un réveil difficile.
Simon a envie de quitter la ville et après des courses à l'Aldi local, qui entre parenthèse est plus cher qu'en Belgique, nous prenons la route. Un motard à uniforme nous arrête et commence à nous poser des questions dont on ne sent pas obligé de lui répondre : où allez-vous, d'où venez-vous, que faites-vous au Danemark, comment s'appelle et quel est l'adresse de notre copain. Il paraît que quelque chose se prépare à Copenhague (something will happen tommorow !). Il nous fout enfin la paix puis on se retrouve à la côte dans un village appellé Dragor. Nous sommes étonnés du nombre de drapeaux danois et l'on achète des timbres à la poste du village. Nous entendons soudain des chants douteux (patriotiques ?) venant de l'étage. On ne fait pas long feu dans la rue. On retourne vers la mer. Les chiens se défoulent et foncent dans l'eau. A un moment Migro commence à pleurer, il ne nous voit plus, le couillon ! Dans la brume qui commence à tomber, on aperçoit le pont qui relie Copenhague (Kobehavn) et Malmö en Suède. Il fait nuit quand on rentre sur la capitale. On prépare un gros spaghetti végétarien pour nos hôtes et nous-mêmes puis la soirée est dévolue aux cartes postales et aux jeux de sociétés (Ave Caesar et Carthagene).
Samedi, nous prenons bien soin de nettoyer l'appart de Adam qui nous a dit au revoir pendant la nuit car il se lève tôt et part avant notre réveil. On décide de repartir vers Hamburg en espérant pouvoir avoir en ligne Sven, Victoria ou les gens du Rote Flora.
Avant de quitter Kobenhavn on retourne à Christiana pour affaires puis on flâne dans le quartier. On découvre enfin le vrai Christiana, créé il y a 30 ans: un quartier de la Baraque avec des maisons bien intéressantes, un tracteur customisé avec roulotte incorporée qui fait pâlir Pelo, des WC secs ou des habitations sur piloris. Bref la visite est intéressante et peut donner des idées à certains d'entre nous.
Vers 16 heures on poste quasi toutes nos cartes postales et hop là on est reparti vers l'Allemagne. A la frontière on se remet de nouveau à deux devant et on passe sans problème. Le vent s'est levé et un marin nous empêche d'aller sur le pont supérieur du bateau, alors que rien ne nous l'interdisait de prime abords. Je découvre la Carlsberg de 5.8° brassée au Danemark en canette de 33 cl. La bière est free tax pendant seulement un quart d'heure comme je vous l'ai déjà dit précédemment et on paie 40 Kronen pour 11 (1 Kro = 5 FB). Comme prévu vu l'heure de départ finalement tardive, nous arrivons à Hamburg vers 22 heures. On passe devant le Rote Flora mais il se passa manifestement quelque chose qui ne nous intéresse pas. Pas moyen de contacter Sven ou Victoria, on va donc vers le squat Onkel Otto où Counter Attack avait joué. Il est situé près du port et une soirée Hip-hop en live y est organisée (avec un mélange de gens et de genre qui ne cause pas problème). Trois d'entre nous préférons dormir dans la camionnette (je suis du nombre) et j'évite donc les cocktails offerts en fin de soirée par les gens du squat aux quatre de Detritus. Je suis personnellement réveillé par le tintamarre des cloches de l'église toute proche. Les gens du squat nous ont filé l'adresse d'un endroit où on peut déjeuner pour un prix libre. C'est au Rote Hilfe café, situé Brigittenstrasse n°5, en fait un endroit politisé clairement anti-fasciste où est organisé chaque dimanche un déjeuner de 10 à 16 heures. Pour minimum 3 DM on mange un repas copieux bien sûr végétarien où l'on peut même trouver du lait de soja (pour les végétaliens). Encore un endroit sympa à retenir. On quitte le lieux avant 13 heures car on a encore de la route, on le sait bien. Parmi toutes les cassettes écoutées durant le trajet, une des bonnes surprise (pour moi) est l'écoute de morceaux de Cress, un groupe anarcho-punk écossais assez récent qui a hélas splitté. En fait le plus intéressant est la composition du groupe: un synthé, deux chanteurs, une guitare et une boîte à rythme. Vraiment très Crass / Conflict ! On a décidé de changer d'itinéraire et de couper par les nationales après Bremen et rejoindre ainsi la Hollande du côté de Hengelo. Dans cette ville frontalière avec l'Allemagne les businessmen autochtones peu sympas ne connaissent pas l'argent belge (Wat is Belgian money ?) et on les envoie se faire foutre.
On rejoint de nouveau les autoroutes mais étant derrière je préfère m'assoupir un peu avant une dernière halte sur l'autoroute à la hauteur de Breda pour remettre du carburant. Là ils connaissent l'argent belge. De retour à Anvers puis à Bruxelles via le train je peux paraphraser Willy après une de ses tournées nordiques: on pue !
Marcor
PS: je n'ai pas respecté la graphie danoise avec les O barrés qu'il faut prononcer EU (Dragor se prononce par exemple Drageur), ni les AE ou les Ä.
PS2: Je ne l'ai vraiment cru qu'au retour. En fait Saar n'est pas la seule chanteuse du groupe mais chaque fois que je les ai vus, Tress, la deuxième chanteuse était absente. Sur une cassette enregistrée sommairement en répet, on entend bien une seconde voix féminine. Un peu comme Heyoka que j'ai vu aussi quelque fois avec une seule chanteuse, Syster (à Bruxelles, au Magasin 4 notamment).
Un jour, on compilera le meilleur des Binamés et on se rendra compte qu'ils ont un paquet de chansons mémorables, du " Pape Pue " à l'incroyable incantation du discours prononcé à l'occasion des funérailles de Baudouin Ier (" il est des rois qui sont plus que des rois... ").
On les retrouve fidèles à eux-mêmes sur cet album à la fois jovial et grinçant qui proclame haut et fort " plutôt jouir que d'aller travailler ".
Tirs à boulets rouges sur la vie d'entreprise, l'aliénation générale (" ciao seize coups "), ou le capitalisme avec une plage d'ouverture qui pourrait faire un tube (" Je gère mon capital santé / Je booste ma combativité / Je guette des opportunités... Kestufé du wéékend ? ").
On aime bien aussi leur veine glandeuse : " quand je n'ai rien à faire, je me mets devant la machine à laver et je regarde les chaussettes qui tournent... "
B.Lu
Cinq chansons révolutionnaires, une valse, cinq chansons délirantes et un morceaux techno, voilà le nouvel album de ce fameux groupe de punk-musette belge, garanti sans reprises, avec (enfin) un titre sur le légendaire Marcor (qui a changé de coupe de cheveux et de lunettes !!! Y a-t-il un rapport entre ces deux faits historiques ?).
Une musique toujours hypnotique et des textes caustiques dont ils ont le secret, mais on est quand même de plus en plus loin de Jésus sur sa croix qui bandait comme un porc... Le synthé omniprésent risque d'en rebuter quelques uns, bon moi j'ai été un peu désorienté à la première écoute, mais en fait c'est un truc terrible avec une production parfaite, vraiment un groupe qui fait du punk vraiment original. Jetez y une oreille (attentive) avant de vous décider.
Le livret est un peu léger, ils nous avaient habitués à des choses plus conséquentes.
Depuis le 45t " En juin fume ce qu'il te plaît ", je n'avais plus vraiment écouté les René Binamé. Et bien, ils sont toujours pareils : toujours en guerre contre le capitalisme, l'autorité (étatique et religieuse), la police et l'économie de marché ! J'aime beaucoup Tic Tac même si le texte est assez simpliste probablement parce qu'il me rappelle cette adolescence où j'écoutais ces punks wallons. Ma grande déception est de n'avoir trouvé aucune chanson sur Philippe et Mathilde. Gauchistes libertaires, ce CD est pour vous.
Fred
En ces temps de Gauff' au Suc' et autres Priba 2000, il est bon de rappeler le rôle pionnier joué par nos joyeux punks dinantais. Avec ou sans roues de Secours, René Binamé nous revient après huit ans d'absence pour une nouvelle dose de riffs carrés, électricité éclatée et textes délirants. A quoi ressemble un Plastic Bertrand qui chante pour du vrai, entouré d'un groupe ? Voilà, tout est là et ça se déguste sur scène...
Thierry Coljon
Entendu dans une soirée très branchée à Uccle : - " Alors Didier ? Tu as écouté le dernier disque des Binamés ? " - " Quoi ? Ils ont sorti un nouvel album ? J'le crois pas ! " - " Pas du tout ! C'est toujours cette même veine burocratico-libérale, ce besoin de valeurs simples : boire des bières, glander, communisme et anarchie, tu vois ? " - " Whaaa ! J'en avais un peu marre d'écouter Programme en boucle tu vois. Bon, ça faisait une bonne roue de secours au niveau idéologie mais là, Binam, c'est tellement la classe. " - " Bah, attends, on va se le mettre, tout le monde aime ça ici, non ? " - " Trop délire, je vais chercher quelques munitions de champagne et on va s'éclater grave ! " - " Kestuféééééééééééééééé du wééééééken. " - " Wais ! Top déjante la zique ! Et les paroles, ce côté libertaire du terroir ! " - (tout le petit monde se met à pogoter gentillement quand, à la fin du disque...) - " Incroyable cette chanson ambiant, rien entendu de tel depuis Aphex Twin. " - " Les Binamés, c'est vraiment la relève ! ". CE. - Sans déconner, écoutez ce disque, ça soigne certaines maladies.
René Binamé + LTS + Carton à la Zone (27 Rue Méan). Paf : 200 BEF. Infos au 04-341.07.27 et sur users.skynet.be/lazone.
LTS chez Zelle (chemin de la Bardanne). Infos au 010-45.54.35 et sur users.skynet.be/chezzelle.
René Binamé + LTS + Carton + Detritus au Magasin 4 (4 rue du Magasin, métro Yser). Paf : 200 BEF. Infos au 02-223.34.74 et sur www.cyclone.be/magasin4.
Fermestock festival avec René Binamé + Faun + Naked in the corn + Elvis getthoblaster + Austin Lace + Lokarloc-T à la ferme de l'Hostellerie (en face du Colruyt). Paf : pas cher.
René Binamé à l'Espace Autogéré (30 rue César Roux). Infos sur http://squat.net/espaceautogere.
René Binamé + Protex Blue (roots punk steady de Saint Etienne) + Ya Basta (power punk de la région parisienne) au Molodoï (19 rue du Ban de la Roche). Infos au 03.88.84.73.58 ou steph.rebouteux@wanadoo.fr. Ouverture des portes à 20h. Paf : 30 FF.
René Binamé au Wagon dans le cadre du Fucking Art Rock Festival (sous réserve de confirmation définitivement définitive).
René Binamé quelque part... c'est pas très précis mais on a le temps de voir venir.