2012 64

2007 63

2006 62

2005

2004 61 60

2003 59 58 57' 57

2002 56

2001 54' 54 53 52

2000 51 50 49 48

1999 47 46 45 44 43

1998 42 41 40 39 38 37

1997 36 35 34 33 32 31

1996 30 29 28 27 26 23 22 21 20

1995 19 18 17 16 15 14 13 12 11

1994 10 09 08 07 06 04 03

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Aredje 50, octobre 2000
Les PaGes assez GuEGuE de MarCoR

Attila the Stockbroker

Ce vendredi 24 novembre, je ne peux pas ne pas aller à La Zone voir Attila the Stockbroker. Lisez ce qui suit et vous comprendrez.

Attila the Stockbroker est actif dans la scène punk (au départ) dès les presque débuts. Pour preuve je l'ai vu pour la première fois à Bruxelles en 1979 un 4 août et le concert dans lequel il s'est produit cette fois-là a été très houleux.

Les plus vieux d'entre (v/n)ous se rappellent peut-être de ce bourgmestre de Bruxelles plutôt anti-jeune, anti-rock. Cette année-là, la capitale belge fête avec faste et pompe son millénaire et diverses manifestations festives se déroulent en ville. Pour je ne sais plus quels prétextes, des concerts rock gratuits en plein air sont annulés par les politiciens de la ville, les raisons invoquées étant si je m'en souviens bien, drogue, violence et autres mesquineries. Le 3 août, soit la veille du 4 (ben tiens) un concert anti-bourgmestre est organisé en plein centre ville mais de concert il n'y en a point eu. Le tout a dégénéré et les flics n'ont certainement pas calmé les choses, ce qui a fait les choux gras des journaux de l'époque.

Le samedi 4 en plein après-midi, je débarque de mon bled sans connaître les événements de la veille. Je suis là pour voir un concert punk avec Newtown Neurotics, Spermicide, Phallus Band et d'autres, le tout étant organisé sous la bannière du Rock Against Racism (RAR). La salle est située près de la place Saint-Jean à trois minutes de la grand place et du Manneken-pis. Vers 15, 16 heures la plupart des gens sont dans la salle quand on se rend compte que des flics en nombre et bien casqué à la CRS encerclent la salle (mais sans y rentrer en force). C'est évidemment à ce moment que j'apprend les grandes lignes de ce qui s'est passé la veille. Certains membres de groupes sont bloqués de l'autre côté du barrage. D'autres personnes qui sortent de la salle (un vieux cinéma) sont embarquées par les cerbères, dont entre autre le batteur de Newtown Neurotics. Puis un gars avec une mandoline monte sur scène (y-avait-il une scène, je ne m'en rappelle plus mais c'est pour l'expression) et joue ses morceaux d'une façon bien destroy. C'est Attila The Stockbroker. Le gars, un anglais, parle bien français car il séjourne depuis quelques temps à Bruxelles et est copain avec les gens de Spermicide, le groupe bruxellois qui a sorti (ou sortira) un 45t bien célèbre parmi les punks : Belgique putain frigide. Il a même joué de la basse dans le groupe.

Dans la salle un batteur occasionnel remplace celui des Newtown Neurotics qui jouent ensuite. Le concert est percutant, les paroles lorgnant vachement vers le communisme et la musique vers les Ramones. Le trio terminera, peu de gens pourrait me contredire, par une reprise des Ramones, et même carrément par Blitzgrieg Bop. Finalement vers 20 heures les flics s'en vont, les gens bloqués dehors rentrent dans la salle et d'autres groupes jouent dont ceux que je voulais voir (Spermicide, Phallus Band) puis je me casse avant le dernier train. Je n'ai jamais su comment la soirée s'est terminée.

L'année suivante, je suis déjà moins tributaire des transports en commun. Non point que j'ai l'âge d'être un bob mais bon un de mes proches (mon frère pour ne pas le nommer) se plie bon gré mal gré à cet exercice. C'est ainsi que je me rends à un concert dans les Ardennes et ce pour la première fois. La salle du mini-festival punk se situe à On et je dois bien sûr regarder sur une carte pour savoir où ca se trouve. Enfin non, c'est pas vrai, car on est guidé par un gars du coin. A l'affiche, Newtown Neurotics, Spermicide, Contingent et un autre groupe. Là aussi le concert est houleux. " Tous " les punks de Bruxelles sont là et ça se passe mal avec les gens du coin. Attila est encore une fois présent, c'est un grand copain des Newtown Neurotics aussi et il fait encore une fois un concert sans être réellement annoncé sur l'affiche. Contingent, un groupe bruxellois qui mixe une musique punk avec parfois du reggae, fait ensuite un bon set. Je connais d'eux un 45t 4 titres avec un morceau s'intitulant police control. Je n'ai plus ce disque, quelqu'un un jour a dû me l'emprunter et oublier de me le rendre. Les gens de Contingent sont restés actifs dans la scène rock, plus tard sous le nom de Walpurgis Volta (au moins un LP et une première partie de Bérurier Noir à Liège en 1988) puis mais c'est bien plus récent PPZ30. Eric du Magasin 4 a fait partie (encore aujourd'hui) de ces trois groupes précités et pourrait peut-être aussi vous parler de ces concerts. Jusqu'à présent, la soirée est électrique mais ce n'est rien par rapport à ce qui se passe à la fin du concert des Neurotics. Une bagarre générale se déclenche : les tables et les chaises volent d'un côté à l'autre de la salle et la retraite est inéluctable. Spermicide ne joue pas car ils partent en même temps que nous de la salle. Dans une interview publiée quelques temps plus tard dans un magazine rock anglais (New Musical express ou Sounds), les Newtown Neurotics racontent leurs deux expériences belges. Pour le concert de On, ils parlent d'une bande de fascistes locaux qui auraient débarqué et tout cassé. C'est, si mes souvenirs sont bons, un peu exagéré, c'était " bêtement " une bagarre comme il y en a dans les bals de la région de Marche ou d'Arlon et ce encore actuellement. C'est sûrement pour cela que je n'y met jamais les pieds (dans les bals en général). Dans cette même salle, je verrai plus tard Bérurier Noir et Washington Dead Cats.

Nabate

Liège encore avec Nabate qui nous présente ses dernières sorties. Le dernier LP en date, Master and jester, est le deuxième du groupe basé à Gant, Counter Attack. Pour Alain (Nabate), c'est le meilleur album punk du pays pour cette année. Beaucoup de talent mais aussi de remise en question. Si les groupes comme Crass ou Conflict ne vous disent pas grand chose, profitez en pour vous familiariser avec ce genre avec Counter Attack. Pour les autres, ils savent à quoi s'attendre. Le disque porte la référence Nab 21 et donc comme Aredje le label liégeois en est à sa 21ème production. Si la pochette extérieure de couleur brune possède en elle-même peu d'information (juste le nom du groupe et le titre de l'album ainsi que deux dessins) et le disque 33 tours de vynil noir non plus, c'est bien évidemment que ces infos se trouvent dans un livret. De fait, ce livret de 16 pages format A4 reprend les infos habituelles, textes des chansons et dessins les illustrant. Une bonne lecture pour s'aiguiser l'anglais. Je les ai vus mi-août en concert au squat de Gant, la veille (ou la première date) de leur tournée européenne, et ça le fait bien.

Alain m'a également filé le CD de Unhinged intitulé Win our freedom in fire. Le compact comprend 17 titres et dans la même idée que le CD d'Hiatus El sueno / the brain, reprend plusieurs vynils en un seul disque. Référence Nab 19. Particularité du groupe, certains morceaux ont des textes en français.

Les autres sorties récentes du label le dernier LP de Unhinged (encore), Crime and Punishment ; le LP short treatise on man and his happyness de Kimusawea, des allemands qui faisaient un mélange de hc émo / métal très puissant ; un 45t de Katastrophobia, avec le son crust punk politisé et dévastateur de la scène squat gantoise ; et enfin, pour rappel le CD compil d'Hiatus. Le superbe CD de LTS, Intime océan, était également sorti chez eux mais leur stock est épuisé, par contre vous pouvez toujours le trouver (mais plus pour longtemps) dans notre stand ou VPC Chale é Asteure. Un repressage est je pense à l'ordre du jour.

Nabate a une liste de distro assez intéressante et aussi peu cher (souvent moins même) que la nôtre. N'hésitez-pas à les contacter si vous voulez trouver des vynils ou CD de The Ex, Doom, Ex-Cathedra, Harum Scarum, The Mob, Zounds, Skatches Bao, Zounds, P.A.I.N. ou un hommage aux Ruts, ainsi que diverses publications politiquement A-correctes. N'hésitez pas à contacter Alain de notre part et voici d'ailleur le contact: Nabate - BP 92 - 4000 Liège 1 - Belgique ou http://www.nabate.org ou nabate@swing.be

Le journal brut

Samedi 13 mai 2000 - René Binamé - Ath (Le télégraphe)

Certes, un groupe n'est pas l'autre, mais j'ai quand pourtant un peu d'appréhension en revenant au Télégraphe à Ath, avec René Binamé cette fois. Les conditions sont similaires mais au moins je suis prévenu. Le café est rempli du même nombre de gens que pour Les Slugs (la centaine est atteinte). Comme pour Les Slugs, la première partie du concert ne fait pas trop réagir les spectateurs. Rien de bien grave. Après 45 minutes, la liste des morceaux est arrivée à sa fin. Un petit rappel commence à faire chauffer l'ambiance. Puis les quatre arrêtent de jouer. On se retrouve tous à la terrasse du café et pas mal de gens viennent nous parler. Après une demi-heure, le groupe retourne dans le fond du café et chacun reprend son instrument. C'est reparti pour un second set à peine moins long que le premier. L'ambiance est enfin installée. La présence d'Audric, et là je commence à me répéter de chroniques de concerts à chroniques de concerts, ajoute un plus car là on est encore loin d'être lassé ! Vers 1h du matin, les Binamé sont toujours en train de jouer et je rouvre encore mon stand de temps en temps. Il est bien tard dans la nuit quand débute la soirée dansante. Et il fait presque jour quand nous nous remettons en route pour ramener tout le matos.

Against The System Part II

Sic de Fontenay en Vendée a tout prévu. Il compte organiser un festival sur deux jours le 19 et 20 mai dans un bled loin de tout et puis paf, cinq jours avant, il se voit refuser les autorisations. Tout tombe à l'eau. Tout, non car débrouillard comme il est, il tient à recaser les groupes en tournée dans d'autres lieux de la région. Ah oui, j'oublie de dire que le samedi, René Binamé est censé faire la tête d'affiche du deuxième jour et que même Captain Igloo doit venir jouer. Pour les Captain Igloo, sans l'interdiction, l'offre a déjà été déclinée car Jeff a retrouvé du boulot. Autres groupes en tournée : Perfusés de Lille et des Weppes, et D.O.A., le groupe de Vancouver.

Au lieu de huit groupes par jours, il y en aura quatre puis trois à deux endroits différents. C'est ainsi que les concerts auront lieu d'abord près de Chantonnay avec Craft, Perfusés, D.O.A. et Die Naakese Bananen (des Hollandais) le vendredi et le samedi au Blue's Bar de Fontenay avec Nécrophages, Abject Boils et les Binamé.

Jeudi 18 mai - Poitiers - Perfusés, Les Cadavres

Malgré tous ces avatars, j'ai décidé de partir vers l'Ouest de la France plus tôt et d'en profiter pour aller revoir Les Cadavres et les gars de Perfusés en concert. Poitiers n'est pas très loin de la Vendée, une centaine de kilomètres. Après quelques coups de téléphones, j'ai enfin mon planning : je me rends à Poitiers en transport en commun. Là-bas, je retrouve Sic et Steph sa copine qui m'hébergeront chez eux à La Rochelle. Le vendredi, on rejoindra Chantonnay puis le samedi je retrouverai toute l'équipe des Binamé. Pas mal hein !

Tout se passe comme prévu. Je dors encore un peu dans le bus Eurolines jusqu'à Paris puis dans le TGV qui me mène à Poitiers où je suis là vers 16h. Je suis pas mal chargé. J'ai emmené avec moi la mallette grise du stand où j'ai entreposé quelques exemplaires de chaque disque Aredje. Je n'ai pas oublié un walkman, une K7 et une liste de questions que je compte poser à Vérole. J'ai prévenu les intéressés de mon arrivée et aussi les potes des Perfusés - Juju, Olivier et Bob, le trio actuel - qui vont aussi jouer ce jeudi au Confort Moderne avant Les Cadavres.

Avant de continuer, une description des lieux du complexe culturel du Confort Moderne s'impose. En effet, le lieu assez vaste pas loin du centre de Poitiers et à côté de l'arrêt de bus, en plus de comprendre une grosse salle de concert adaptable (600 personnes max mais système permettant de la rétrécir), un bar où est aussi organisé des concerts plus petits (jusqu'à 200 personnes), des locaux de répet (une quinzaine je pense), comprend surtout un endroit presque unique au monde: la Fanzinothèque de Poitiers, véritable paradis des archivistes activistes du monde des fanzines. Les responsables de ce lieu unique sont très sympa et je leur laisse évidemment le dernier exemplaire de Aredje, qu'ils connaissent car ils reçoivent la version e-mail. Vous pouvez trouver une description plus détaillée de leur occupation sur leur site internet. Périodiquement, ils sortent un répertoire de la petite presse musicale française, un zine A5 en soi qui regorge d'adresses de zines et autres. Ca me rappelle qu'il faut absolument que je leur envoie la collection complète des 52 Aredjes déjà parus (50 numéros + le n°0 + le hors-série !). Ils ont aussi une distro de disques où je dépose également des exemplaires de nos disques, à côté de ceux de Marsu (Crash Disque).

Après la visite des lieux, je continue à visiter cette fois-ci le resto où je mange avec les groupes et les loges. Je fais la connaissance des fanzineux également sur le net de La Binouze dont certains jouent dans le premier groupe de la soirée Maïté Les Moules. L'asso Thanatos de Poitiers organise le concert et l'entrée est à 50 FF et 35 FF pour les chômeurs. Derrière cette asso, se "cache" Bertrand des Cadavres qui sont donc bien impliqués dans l'organisation. J'accapare Vérole bien longtemps et j'ai même peur que ca crée des tensions. Ouf, l'entretien est (presque) totalement enregistré. Presque car le walkman (ou c'est de ma faute) a escamoté les dix dernières minutes.

Je ne vois donc pas Maïté Les Moules dont c'est le plus important concert depuis leur début. Ils sont de la région et font du punk-rock, c'est presque tout ce que je peux dire. Les Crevures, deuxième groupe de la soirée, c'est la même chose. A ce moment, je "discute" avec Juju à propos de la teneur en alcool du pastaga et du picon-bière. Les trois nordistes sont quatre en fait car François les transporte dans sa camionnette noire très A-Team. Tant que les Perfusés sont là, les canettes coulent à flots !

C'est donc autour des nordistes de jouer leurs morceaux. En fait, je rentre enfin dans la salle car j'ai entre-temps vendu des disques de René Binamé et bu des pintes avec Sic et Steph au bar. Ayant chopé leur play-list après le concert, je peux vous affirmer sans me tromper que les Perfusés ont joué les morceaux de leur album, Pour vivre heureux, restons cachet, que je n'ai pas encore écouté à l'heure où j'écris pour la première fois ce texte. Des vieux morceaux sortis des 45t et des compils (bientôt réunis sur un CD qui j'espère ne sortira pas en même temps que le nouvel album car sinon bonjour la confusion!), ils ne jouent plus que Penthotal et Ecilop. Olivier au chant et à la guitare, le seul non torse nu en fin de concert, dépose un moment sa guitare et entreprend un stage-diving de la mort. Heureusement, il y a pas mal de gens pour le rattraper. Je pense qu'ils sont contents de ce concert !

Vérole m'a parlé de la play-list et elle est effectivement semblable à celle de Lille, c'est une coïncidence. Je vois le concert du haut de la passerelle qui est tout autour de la salle à 3 mètres au dessus des gens. Je peux voir et entendre le concert en plein confort (moderne). En plus de tout leurs morceaux, le groupe reprend avec classe Lonely Boys des Pistols. Pour un concert en semaine, le public n'est pas absent ! Je vous disais que la Vendée n'est pas loin de Poitiers mais ce soir après le concert, Sic me mène à La Rochelle, déjà quelques bornes plus au sud. Aussi, dès la fin du concert, on speede pour pouvoir quand même dormir quelques heures.

Vendredi 19 mai - Chantonnay - Pefusés, D.O.A.,...

Vers midi, nous sommes de nouveau sur les routes direction le nord et la Vendée. Nous retrouvons Ra, l'autre organisateur du concert de ce soir, dans un troquet près du village où se déroulera le concert de ce soir.

Le site du concert est étonnant, surtout les alentours. Les groupes joueront dans un bar appelé (et pour cause) Aux Berges du Lac à côté du lac formé par le Barrage de l'Angle Guignard. Esgibt aurait apprécié. Malheureusement, ce n'est pas le bon jour ! Pendant la belle saison, quand le soleil tape à donf, il n'y a moins de concerts dans le bar qui vit alors du tourisme en louant des Pédalos. Aujourd'hui, le ciel est un peu couvert et il n'y a pas foule sur le lac. La camionnette de François arrive un peu après nous. Dès que le matériel des Perfusés est déchargé, les nordistes ont une soudaine envie de sport aquatique. Comme François n'est pas trop intéressé, je ne me fais pas prier pour monter dans le deuxième Pédalo avec Bob, le bassiste du groupe. Juju et Olivier, avec des canettes bien sûr, prennent place dans le premier. La ballade est agréable. On profite à fond du calme et on n'attend pas que les chopinettes se réchauffent. Non, je ne tombe pas à l'eau.

Nous sommes les premiers à profiter des Pédalos mais pas les derniers : les psycho-punk hollandais de Die Naakse Bananen reprennent le flambeau puis c'est le tour de bretons et ainsi de suite... La sono est enfin installé dans la pièce où les groupes joueront. La pièce est presque carrée mais a un gros défaut: l'escalier est au milieu de la pièce et gâche pas mal la vue. Parmi les 180 entrées payantes, tout le monde n'aura pas une vue idéale du concert.

En début de soirée, pendant que les gens arrivent, je tiens un stand boosté par les affaires des Perfusés (TS et vieux 45t, car malheureusement l'album prévu pour le 30 avril sur Dialektik Records est en retard), à côté de celui des hollandais.

Le premier groupe débute quand le soleil se couche. Craft est un groupe au début punk-HC qui devient de plus en plus HC. Je n'ai pas vu grand chose de leur concert. Les canadiens arrivent assez tard sur les lieux. Ils demandent à ne pas jouer dernier et suivront donc les Perfusés.

Mes potes lillo-weppois sont toujours en forme. Ils jouent quasi les mêmes morceaux que la veille et le lendemain à Couterne au Bar des Sports (je présume). Ils font aussi une reprise des Trotskids, morceau qui a des paroles pas trop débiles (et oui ça existe parmi les groupes de l'époque Chaos en France) et que j'ai l'occasion d'entendre plus de cinq fois pendant la journée.

Les trois de D.O.A. sont plus austères. Le groupe est en tournée européenne et vient directement de Suisse en transit vers la Bretagne. Le chanteur-guitariste et le bassiste apprécient mollement les poussées du public. Trois, quatre fois, quelqu'un marche sur les pédales de disto. Ils mordent sur leurs chiques, jouent de bons morceaux bien connus The Enemy,The prisoner mais je vois en lisant la play-list qu'ils escamotent pas mal de morceaux. Heureusement, ils jouent le superbe morceau qui est sur le disque avec Jello Biafra Full Metal Jackoff. Ce long long song comme dirait Ponpon termine d'ailleurs leur concert.

Les hollandais de Die Naakse Bananen terminent la soirée. Mélange de crêtes et de psycho-bananes, ils ont sorti un mini CD que Sic m'a fait écouter chez eux à La Rochelle. Je reconnais bien évidemment les quelques morceaux.

La soirée se finit tard et pas mal de gens profitent encore des Pédalos, particulièrement les nombreux punks bretons et quelques bordelais que je n'arrête plus de rencontrer.

Samedi 20 mai - René Binamé à Fontenay

Je connaît Fontenay depuis mon passage avec Les Slugs. Sic s'est arrangé avec le Blue's Bar, situé dans le centre de la petite ville, pour faire jouer certains groupes initialement prévus au festival. Je retrouve les quatre Binamé venus avec Audric en camionnette en fin d'après-midi. Il fait beau et on a tout le temps avant le début des concerts. Un des deux groupes précédant les Binamé fait dans le psychobilly, l'autre dans le punk rock mais j'ai un peu oublié leur prestation et seulement retenu leurs noms : Les Nécrophages et Abject Boils. Mon stand est souvent visité et je ne vois d'ailleurs pas grand chose du concert d'où mon oubli, à moins que les effluves de bières aient faits leurs effets. Le concert des Binamé est bien sans plus et le pogo parfois trop macho, ce qui ne nous plaît pas trop. Le concert finit tard puis nous sommes invités à une after-party punk-rock n'rollesque sur le parking des restes de la maison des jeunes qui a brûlé depuis le passage des Slugs. Je m'écroule dans la camionnette et le retour vers Bruxelles le lendemain se passe sans histoires.

Vendredi 26 mai - Les Slugs à Cerfontaine

Voilà donc le premier concert des Slugs nouvelle version. Le week-end est chargé car le lendemain on joue aussi près de Liège. Vendredi vers 18 heures on se rapplique à Cerfontaine au Café de l'Eau d'Heure qui n'a jamais accueilli de concert. La veille à la répet, Geoffroy a concocté la play-list qui est assez longue et il est prévu de faire une pause et deux sets bien distincts. Les répet justement ont été intensives et Geoffroy a bien appris sa leçon. Il a encore ses " copions " mais ça le fait, les paroles sont quasi dans sa caboche. Une bonne partie des spectateurs viennent de Bruxelles mais aussi de Poulseur et de la région, sans oublier Charleroi qui est à 30 bornes. Mon appréhension du départ de la soirée est vite oubliée. Les morceaux s'enchaînent à toute vitesse et les gens ont l'air d'apprécier. Le concert a commencé vers 21 heures et à l'approche de onze heures on est en plein dans le second set et la pause n'a pas été très longue. Le liste comprenant une trentaine de morceaux (incluant les reprises des Ramones, Clash) est finie, quand bien même le groupe continue. Fred, Ren et Binam' jouent des nouveaux morceaux encore sous la forme d'ébauche et Geof en profite pour faire de l'improvisation vocale. Le concert est chouette et est terminé passé minuit. Nous ne sommes pas sorti de l'auberge avant le lever du jour car on passe de la chouette musique bien longtemps.

Samedi 27 mai - Les Slugs à Retinne puis NNY et Dr Placebo au 89

Un peu par hasard, j'ai contacté un type qui organise un festival rock dans la région de Liège. Ce festival gratuit pour le public se déroule en plein air au pied d'un terril et les groupes jouent dans de bonnes conditions techniques (sono puissante, batterie sur place, horaire quasi respecté). J'ai demandé de passer tôt dans l'affiche un peu pour tester le groupe car les contacts ont été pris alors qu'on avait répété seulement trois fois avec Geof. La plage horaire est de 18 à 18h40 et donc on a droit à une bonne demi-heure, ça change par rapport à la veille. Le nombreux public prévu n'est pas là mais la centaine de personnes en ont pour leur " argent ". Le set est concis et la priorité est donnée aux morceaux skettant. Le concert se déroule à fond la caisse puis bardaf Ren casse une corde. Ce qui pouvait tourner à la cata se transforme justement en un truc bien positif car à partir de ce moment l'ambiance monte. On ne voit pas passer le temps et les 30 minutes sont vite écoulées. Encore un test de réussi, et de deux.

Je suis de retour à Bruxelles vers 22 heures et me rends directement avec Binam' au 89, Ilot Stévin, où il y a un concert de Dr Placebo et NNY. Dr Placebo est un groupe québécois qui est sur la compil Viva Beru mais ils ne jouent pas ce morceau. Ils ne l'ont d'ailleurs jamais joué en concert, m'ont ils dit. Ce n'est pas du punk, ni du HC mais c'est bien lourd et puissant. NNY est un trio franco helvétique, en fait ce sont des copains de Tromatism qui sont basés en Suisse. Binam' et Smurf ont très bien apprécié, surtout le jeu de la batteuse (rythmes changeant à tout moment et structure des morceaux partant dans tout les sens). Sur le tract du concert le groupe est étiqueté HC-Jazz ou un truc du genre. Je passe une bonne soirée car en plus j'aime bien l'endroit.

Les 10 ans des amis de la Place 4 - 1, 2, 3 et 4 juin (et René Binamé)

Et oui! 10 ANS déjà que les Ami/es de la Place 4 font leurs fameux sandwiches à l'humous... Dix ans de punk D.I.Y. sous toutes ses formes. Du 1er au 4 juin 2000, les amis de la place 4 organisent une petite fête en faisant venir à Liège des groupes Do It Yourself d'un peu partout, principalement à La Zone mais pas uniquement. Durant les quatre jours, sont prévus au programme des groupes de styles très variés (ska-crust-punkrock-folkpunk-power violence-...), mais également des performances d'activistes underground de Paris, Londres, Copenhague. Ce n'est pas l'overdose de concerts car maximum 4 groupes sont prévus par soirée. Les noms qui m'attire à priori : Ex-Cathedra le jeudi, Skatches Bao le samedi et le retour de LTS le dimanche après-midi.

J'arrive le jeudi soir vers 21 heures et je me rends directement à La Zone. Bonne nouvelle, La Fraction remplace un groupe prévu samedi, je les verrai bien sur avec plaisir. Je ne me fais pas de souci au niveau de l'hébergement mais j'ai mon sac de couchage (c'est le minimum). J'ai déjà vu le premier groupe de la soirée, Koyaanisqatsi au même endroit en février avant Kochise. Ce sont des squatters de Leverkusen en Allemagne, la ville de la sombre firme pharmaceutique Bayer et je peux malheureusement rien en dire de plus. En fait je ne rappelle plus non plus du second groupe, 6000 Crazy, également originaire d'Allemagne car je reste discuter dans la salle de la distro. Par contre, je vois les bidouilleurs vidéo undergroung parisiens, Fistfuck Produxion dont les montages visuels et sonores (bruitistes) me chatouillent effectivement le cortex, comme c'était si bien dit dans le programme de la Zone.

Ex-Cathedra est un groupe écossais punk rock ska avec une saxophoniste qui ne joue pas tout le temps et c'est plus punk que ska. Je n'ai pas de disque chez moi mais sur le moment j'ai plutôt aimé. Je les connaissais de nom et ils avaient une réputation de groupe scénique qui ont fait une tournée avec les " vieux " irlandais Stiff Little Fingers.

La nuit est longue et sauvage mais je dois quand même prendre la route du Sud de la Belgique, enfin plutôt le train jusqu'à Arlon puis le bus jusqu'à Aubange. J'arrive sur les lieux du concert René Binamé + No Fuzz (reformé normalement pour la circonstance) avant Binam' et la camionnette avec le matos. Il y a eu une certaine confusion et on aurait pu éviter de prendre toute la sono ou la batterie, tant pis mais c'est dur pour Binam' qui a fait le détour exprès pour ça (genre 200 kilomètres). Finalement ce n'est pas No Fuzz mais Les Belettes Rouges qui jouent, avec une boîte à rythme et à quatre. Ils jouent vers 21 heures en faisant quelques reprises de Bérurier Noir, Ludwig von 88, des Inconnus et de No Fuzz bien sûr. L'endroit est un café avec un nom motard (le Ride N' Roll) et le concert se passe dans la pièce qui était auparavant la piste de bowling. C'est donc assez espacé et il y a du monde d'Arlon, Longwy, bref des environs, mais aussi de Bruxelles. Le concert se passe bien mais il faut calmer l'ardeur de certains qui se rapprochent un peu trop d'Audric au moment où il joue avec le feu (mais il n'aime pas se brûler). Si le concert en deux sets dure longtemps, ce n'est rien par rapport à la soirée. Le soleil est déjà quand je quitte la Gaume avec Binam' direction Deux-Acres que nous atteignons vers 9 heures du matin. Le sommeil réparateur est déjà interrompu 6 heures plus tard car il est temps de repartir, toujours en train, à Liège.

En arrivant à La Zone, je vois un peu Belief qui est dans un registre Hardcore intense qui est paraît-il plutôt newschool. La Fraction remplace les écossais de Shank. Je suis content de revoir encore une fois La Fraction que j'ai déjà vu au même endroit. Le groupe est content d'être là et moi aussi. Je me répète, je sais mais c'est comme ça. La soirée continue avec les Skatches Bao, groupe de Bourges proches des ex-Tromatism (pas la musique mais les textes) ou de Zygomatic Zone. Comme les trois premières lettres du nom l'indique, c'est assez ska, ska, ska avec trombones, saxophones et autres percussions. Je ne me rappelle pas les avoir compté mais ils sont normalement dix sur scène, c'est assez étroit pour la Zone ! Pas mal de bruxellois sont présents (dont Alexis) ce soir car en plus les concerts sont suivis d'une soirée Klub Radikal.

Je reste à Liège le lendemain pour le concert de LTS à La Casa Ponton, un café où René Binamé a une fois joué en après-midi dans les mêmes conditions en fait. Là-bas, je retrouve Esgibt, Smurf, Binam' ainsi que Geoffroy, Izou et Francine. Les gens qui sont là depuis jeudi ont l'air assez fatigués mais je suis en forme. Le concert est prévu vers 15 heures mais la camionnette du groupe a pris du retard sur l'autoroute. A 16 heures, Zoé, Ticho, Martin et les autres sont enfin arrivés. Le matos est vite monté et c'est parti pour presque deux heures vibrantes. Comme il fait relativement chaud, j'ai relativement fort soif et les tournées volent entre nous. On est pris par la musique du groupe qu'on adore ici qui est comme on dit un mélange de chansons traditionnelles punk-folk au rythme de la boîte à rythme bien punk, avec le banjo de Martin, la flûte de zoé et la guitare distortionnée de Ticho. LTS veut dire Long Time Survivors et c'est bien vrai ! Vers 20 heures on quitte nos amis des Alpes Maritimes et le retour en train est assez épique.

Mardi 13 juin - LLN - P.A.I.N. + René Binamé chez Zelle

Ouf P.A.I.N. vient à Louvain-La-Neuve ce mardi chez Zelle. Un mois auparavant, à un concert à Anvers, je rencarde le futur organisateur de la tournée européenne du groupe anglais pour une date à Louvain-La-Neuve. Il reste le mardi 13 juin et c'est une des premières dates, si pas la première. Je file avec un peu de retard le contact aux gens de Chez Zelle qui finalise le concert. René Binamé jouera normalement après eux vers 11 heures car un groupe d'Anvers, un peu poussé par le tourneur, débute la soirée. A l'heure prévue du début du concert, les Scale Share Surface arrivent à la salle et commence leur concert. Pas mal de gens restent dehors et donc les anversois jouent devant pas trop de monde. Je remarque une reprise des Stupids. Je me retrouve aux entrées en compagnie de Smurf, Esgibt et Binam' entre autres. A 21 heures 30, le camion de P.A.I.N. n'est pas encore là. C'est embêtant comme dirait R-Man également à l'œuvre. Il y a bien un camion immatriculé avec une plaque anglaise mais c'est celui de Riot/Clone qui est en tournée en Europe. Pour eux c'est une date-off après un concert entre autre à Longwy. Le chanteur Dave vient faire une distro dans le bar de Chez Zelle et j'en profite pour lui parler et lui acheter quelque skeuds. On espère que P.A.I.N. ne s'est pas fait arrêté à la frontière ou pire encore refouler, une mésaventure qui arrivera aux gars de Varukers une semaine plus tard. Et oui l'eurocassecouillerie-2000 a débuté. Vu le retard du groupe anglais qu'on a localisé entre Anvers et LLN, Les Binamé montent finalement sur scène en second lieu. Le concert est bien mais on sent qu'organiser et jouer ce n'est pas évident. En fait les anglais arrivent juste quand les Binamés ont débuté. Rassuré du bon déroulement de la soirée, je suis impatient de revoir P.A.I.N. alias Propaganda And Information Network dont j'ai chroniqué un de leur concert à Londres lors de mon passage là-bas. J'ai eu le temps d'écouter àdonf le cinq titres Ska-punk qui inclut le superbe morceau Grow more weed qui est aussi sur le maxi 3 titres Let me grow more Weed. Non il n'est pas sur le premier album du groupe sorti en 1996, celui avec Tintin préparant un cocktail molotow et qui s'intitule sobrement Oh my god ! we're doing it. P.A.I.N. s'est formé en 95 quand le chanteur de AOS3 arrête le groupe après deux albums (dont l'excellent God's secret agent dans la même veine que... P.A.I.N.) et s'en va à Londres et rencontre le noyau des gars qui jouaient dans R.D.F. (Radical Dance Faction). Le maxi Let me grow more weed est fait en collaboration avec Howard Marks et Larry McDonald, deux parfaits inconnus pour moi il y a peu mais je me suis renseigné et j'ai trouvé que Howard Marks est un écrivain poète anglais dont la principale motivation est la légalisation totale de la marijuana et du cannabis. Howards Marks a écrit un best-seller Mr Nice, en fait son autobiographie et en a vendu près de 300.000 en Angleterre uniquement avant que le bouquin soit traduit en allemand, hébreu, et bientôt (?) en français et en espagnol. Son site internet http://mrnice.co.uk est visité par plus ou moins 55.000 personnes par mois depuis sa création en 1997. Howard écrit régulièrement des articles dans The Observer et Loaded et est aussi publié dans The Guardian et le Times.

La musique de P.A.I.N. est un mélange ingénieux de dub et de punk avec des sonorités ska ici et là et le groupe a même un moment été étiqueté par la presse comme " The Clash des années 90 ". A Louvain-La-Neuve, ils sont cinq sur scène : John, l'ex-chanteur d'AOS 3 au chant et au synthé, Phil le guitariste-chanteur " vieux punk ", puis un bassiste, un tromboniste et le batteur black qui chante aussi sur quelques morceaux dont la chanson M6 Style. Le concert commence bien mais je pense que tout le monde n'a pas pu rentrer dans la pièce de concert. J'ai rangé mon stand depuis longtemps et je peux donc aller les voir et les écouter sans soucis. C'est très chaud. Les morceaux plus punk comme Road Rage (death on the street) entraîne un pogo assez dur qui n'est par contre pas vraiment amusant pour la plupart. A la fin du concert, il y a un peu moins de monde dans la salle et c'est donc plus agréable d'y rester. Comme à Londres, ils font une ou deux reprises (Do they owe us living de Crass et un reggae de The Clash) et c'est finalement une très bonne soirée. Je n'ai pas l'occasion d'aller les revoir quatre jours plus tard à Anvers au Scheld'Apen car samedi je sus invité à l'annif de Maryse (madame punk).

Samedi 17 juin - Sommière - Binamé à la Ferme du Bonheur

Un concert de René Binamé sur une remorque en plein air dans le cadre d'un anniversaire d'une copine, c'est à fortiori un cadre festif qui n'a rien de déplaisant, au contraire. Nous arrivons tôt avec le matos (genre 17 heures) et on a le temps de prendre beaucoup de soleil, vu qu'on est à 4 jours du solstice d'été. Comme prévu, le groupe attend qu'il fasse noir pour commencer à jouer. Esgibt a retardé son voyage en Suisse car R-Man ne peut se libérer et donc le concert se fait à trois sans compter Audric qui jongle avec le feu dans la benne du tracteur. Il n'y a pas de paille tout près donc ca le fait. Le cadre est sympathique, c'est celui du travail de Maryse, une ferme plus ou moins transformée pour accueillir des enfants pour des classes vertes ou un truc du genre. Ah oui, c'est pas un anniversaire comme les autres, c'est le trentième, plus que quarante mois pour son tiers de siècle !

Jeudi 22 juin 2000 - Antewerpen - Varukers et Fleas and Lice

Premiers effets pervers du foot les Varukers qui débutent leur tournée européenne par Anvers au Squat Schel'Apen ne peuvent pas prendre le bateau car ils sont refoulés à la frontière. On doit les prendre pour des hooligans qui n'ont pas de tickets. A la place, un autre groupe britannique joue : Machine Gun Etiquette. C'est un groupe punk rock de Glasgow copain des Ex-Cathedra. Dans le livret de leur CD 16 titres Hate this city j'apprend qu'il se sont formés en 95 en jouant des reprises de groupes punks puis qu'il y a eu plein de changements dans le groupe pour arriver à ce line-up classique (deux guitaristes, un bassiste et un batteur, les quatre chantant à tour de rôle). Leur musique est un punk également classique pas très transcendant et je suppose que le nom du groupe fait référence au Damned. Après un intermède intéressant (d'après Binam') que j'ai raté (un batteur et un chanteur), je vois pour la première fois Fleas & Lice, le groupe crust de Groningen composé d'un chanteur, une chanteuse (Esther), un guitariste, un bassiste et un batteur, à la réputation d'alcoolique notoire. C'est mieux que je ne l'imaginais, les chants sont particulièrement bien efficaces et la musique bien intéressantes. Je suis content de les avoir vus. Tant pis pour Varukers. Je rentre à Bruxelles en ayant l'impression de m'être bien plu.

Vendredi 23 juin - René Binamé à Waimes

Ce week-end est assez rempli car ce vendredi on est attendu à Waimes, près de Malmédy, pour un concert de René Binamé, puis le lendemain un concert Slugs et Binamé à Binche.

Les organisateurs du concert sont les mêmes que ceux de Burne(n)ville de l'année dernière. On ne trouve pas tout de suite la salle Oberbayern car celle-ci est adjacente à une salle de sport immense. On a le temps de monter le matos avant l'heure officielle du début des concerts à 20h 30. Un groupe de Liège plutôt pop-grunge ( ?) entame la soirée. Vers 22 heures, René Binamé commence leur concert à trois sans Esgibt car il est prévu depuis longtemps que quelqu'un va le chercher à la gare de Verviers à 22h 30 car il arrive tout droit de Genève où il est parti juste après Sommières. Le concert est divisé en deux parties, la première est surtout sur le CD Vocations, cad les morceaux sans synthés. Un morceau de Brassens y est inclus également. A l'heure prévue, Esgibt et Francine arrive et celui-ci branche immédiatement son instrument. Le concert continue donc de plus belle. Après le concert, place à Didgébinam' et la soirée dure jusqu'à 2 heures du matin. Je reste avec Binam' et la camionnette tandis qu'Esgibit s'en va à Bruxelles en oubliant de nous rendre la clés de la camionnette. Nous sommes hébergés par Sébastien, Antoine et toute la famille Bonnert puis on se décide à téléphoner à Esgibt. On combine l'arrangement du siècle : la SNCB joue à la poste, car Esgibt parvient à confier la fameuse clé au contrôleur du train Bruxelles-Welkenraedt et nous la réceptionnons à la gare de Verviers. Après une petite visite touristique des fagnes, Signal de Botrange, Lac de Robertville etc, nous rangeons enfin le matos dans la camionnette et nous voilà reparti sur les autoroutes à traverser la Wallonie direction Binche.

Samedi 24 juin - Binche - Les Slugs + René Binamé

Troisième concert des Slugs avec Geoffroy et troisième concert gratuit car on joue en plein air près des remparts de la petite ville de Binche connue surtout (et presque exclusivement pour et) par son carnaval. Quand nous arrivons sur les lieux l'organisation a pris du retard car le temps fait des caprices, la pluie menace de tomber et donc une bâche est installée au dessus de la scène. Plusieurs groupes se succèdent dès 18 heures mais le retard s'accumule dès le départ. Avec deux heures de retard Les Slugs montent enfin sur scène et le concert est pas mal mais Binam' ne s'entend pas et le concert est gâché pour lui. Même si pas mal de gens sont surpris du changement dans le groupe, les réactions semblent positives et ça le fait. Beaucoup moins quand un groupe local dont je n'ai pas retenu le nom veut à tout prix jouer entre Les Slugs et les Binamé ce qui provoque un moment de tension et la fin des concerts en pratique.

Mercredi 28 juin - René Binamé au 89, rue Stévin

L'éviction du squat situé au 89, rue Stévin, est prévue à partir du début juillet et nous proposons à Mathias et aux autres de là-bas de jouer avec René Binamé le 28 et avec Les Slugs le 29 juin. Le premier concert est prévu deux ou trois semaines à l'avance tandis que celui des Slugs est plutôt organisé à la dernière minute. En fait il fait très beau mercredi sur le coup des 18 heures et le jardin du 89 est envahi par pas mal de gens qui sont pour faire la fête avec le groupe et dans un endroit chouette. Il y a aussi quelques enfants (dont les oreilles sont protégés, on n'est pas des sauvages !) qui ont l'air d'apprécier l'ambiance. Le concert des Binamé se déroulent dans la bonne humeur, et en évitant le pogo macho. Ils sont accompagnés pendant quelques morceaux par un enfant d'une dizaine d'année qui joue du cor (ou de la trompette ou du tuba mais c'est ce qu'on appelle un cuivre) et c'est bien chouette. La soirée se termine très tard et je dors sur place après avoir écouté de la bonne musique, didgébinam oblige.

Jeudi 28 juin - Les Slugs au même endroit

jl y a moins de monde car deux jours de suite en semaine ce n'est pas toujours évident pour tout le monde. Certains habitants du squat et d'autres seront donc à Millau pour le très médiatisée procès de José Bové. Bref on est moins que la veille, c'est clair et l'ambiance est bien quoique différente. Comme le concert a été enregistré en direct via un walkman et que j'ai entendu maintes fois l'enregistrement, ca aide vachement pour la chronique. Binam' et Fred, la section rythmique du groupe entame une très longue version de Zoo d'Anvers tandis que Ren et Geoff discutent de cocktail éthylique. Cinq minutes plus tard c'est enfin la partie sket du morceau. Le set comprend des morceaux du CD Kerdji mais impeccable (mais pas tous) et surtout ceux qui sont sur le CD compilatif 81-92, en d'autres mots ceux des deux premiers vynils. Fred se fait plaisir en jouant Tortue Ninja. Geoff n'a pas de kazoo et le remplace par l'instrument qui était déjà sur place la veille. On se fait plaisir tous et tant mieux.

Dimanche 9 juillet - Citizen Fish à Antwerpen

Non je n'ai pas été à Dawer supporter la scène punk-oï-ska-hc-métal, ni la Blue Cannibal stage, ni la main, encore moins dans la petite maison dans la prairie. J'ai hésité un temps certain puis j'ai laissé tomber mes enroules. De toute façon, il n'est pas question pour moi de rater Citizen Fish au Scheld'Apen à Anvers. J'y vais en voiture en partant du 99 et on arrive là-bas vers 22 heures et on entend un groupe assez ska. Ce n'est pas encore les Citizen Fish car plusieurs autres groupes sont aussi programmés dans la soirée. Les concerts se déroulent en plein air à côté du squat et heureusement il ne pleut pas. Je retrouve Dick et Jasper qui s'occupent du label et de la distro Bluurg et je me (re)procure quelques exemplaires de chacun de leurs disques pour réachalander ma liste de VPC et mon stand.

J'ai donc maintenant 7 albums différents de Citizen Fish et le dernier en date Third Psychological background report est assez spécial car il regroupe des morceaux enregistrés à des moments, des lieux et de qualité totalement différents. On oserait l'appellation fond de tiroir mais le groupe a déjà sorti en cassette deux compilations du même genre, au titre aussi explicite que first and second psychological background report. Leur album Active ingredients est le plus punk et paradoxalement l'un des plus récents et c'est celui que je préfère avec Thirst, ca tombe bien car ils jouent pas mal de titres de ces albums. Leur musique a toujours autant de passages ska dans leur punk ou le contraire et je reconnais sans peine la plupart des morceaux. Petite déception, le groupe arrête avant de terminer complètement la play-liste pour laisser la place à deux groupes scandinaves mais là on repart à Bruxelles sans les voir.

Mardi 25 juillet - Liège - Skew Whiff, Ugly Aesthetics, N.N.Y.

Cette été je me déplace quelques fois à Liège et la première fois c'est au Carlo-Levi que le concert se déroule. . Je retrouve des gens d'un peu partout (Liège bien sûr, Anvers, Lille, Bruxelles) et il fait de nouveau très chaud. Skew Whiff est le groupe formé par Wills, Azill, un bassiste et un batteur, ce dernier totalement anglophone est arrivé à Liège il y a près de six mois. L'influence métal d'Azill se fait sentir dans ses riffs mais Wills chante toujours comme avec Hiatus. Ils ont fait leur premier concert en début juin lors du festival des amis de la Place 4 le jour où j'étais à Aubange. Ils terminent leur set par deux reprises, un truc hard-rock, de Judas Priest, et beaucoup plus intéressant une reprise de The Mob qu'il me faut un laps de temps pour retomber sur le titre. En fait j'ai reconnu assez vite la mélodie mais impossible de retrouver les paroles tout de suite. Quand on me cite The Mob, je fais tilt, oui c'est bien une reprise de Another day, another death, inclus sur l'album vynil Let the tribe increase sorti à l'époque en 1983 mais actuellement trouvable en CD agrémenté de tous les 45t, et ce par exemple dans la distro de Nabate. Les Ugly Aesthetics proviennent de Suisse et deux des filles qui jouent dans le groupe, la chanteuse et la bassiste, jouent ou jouaient dans Re-Sisters, un groupe crust féminin virulement anti-sexiste et féministe. Le groupe a entamé une tournée à travers l'Europe et s'est fait piqué une partie de leur matos en Scandinavie puis ont perdu leur batteur qui a dû rentrer en Suisse. Ils jouent à Liège avec un batteur qu'ils ont rencontré il y a trois jours et qui a l'air de bien se débrouiller. La chanteuse et le guitariste suent et enlèvent leur T-Shirt, dévoilant leur anatomie comme d'ailleurs les trois de NNY qui terminent la soirée en force comme au 89 en fin mai.

Samedi 29 juillet - Festival Art Sonic à Briouze

Je me contente ici d'une chronique sobre du festival normand qui a repris le flambeau après les neufs éditions du festirock de Couterne. Briouze est situé à moins de 25 kilomètres de Couterne et cette fois-ci je rate la première journée du festival, le vendredi, car je vais en voiture avec Maryse, Phill (x2) et Geoff en partant de Bruxelles justement le vendredi soir. On arrive au plus fort de l'averse vers 3 heures du matin. Comme l'année passée des groupes jouent le samedi après-midi dans le camping pendant le soundcheck du festival. Parfois les sons se mélangent et c'est ce qui arrive pendant le concert des Batkong qui sont assez dégoûtés d'entendre Mass Hysteria plus fort que leurs propres amplis. Puis je me retrouve dans l'enceinte du festival et retrouve tous les potes, et je vois Zoé, la fille de Léa et Fatou, pour la première fois. En fait le groupe le plus intéressant pour moi est justement Quartier Libre, le groupe d'origine Couternoise avec Fatou au chant. Le concert est une date unique et c'est donc une reformation exceptionnelle. Entre-temps, le dernier groupe joue sur la scène off. Ce sont les Witotos des environs de Tours que j'ai déjà eu l'occasion de voir il y a quatre ans près de Tours justement en compagnie de Zabriskie Point, Heyoka, Infraktion et Molodoï entre autres. Ils sont une chiée sur scène, neuf ou dix, et les deux chanteurs sont plutôt keupons dans l'âme. Il y a aussi une saxophoniste et un gars bien looké psycho aussi à la guitare (ou la basse). Ils font évidemment du ska-punk festif et Geoff apprécie bien. Je n'ai pas vraiment eu le temps de profiter de leur bonne humeur car je ne vois en fait que les derniers morceaux de leur set. Witotos a connu la pire des choses qui peut arriver à un groupe quand l'un de leur guitariste est mort électrocuté en concert ou en soundcheck dans un bar en jouant de la guitare. Ca fait froid au dos à y penser.

J'ai pris une mini-distro avec moi et je me retrouve à tenir un stand à côté de celui de Trauma Social, qui a quelques exemplaires des disques Aredje dans leur catalogue, ou encore de celui de Marco de Mass Production qui me refile trois disques en promo dont voici une description sommaire. Le split CD 6 titres Tagada Jones / Mass Murderers comprend une reprise des Trotskids par Mass Murderers et une de Flitox par Tagada Jones en plus de deux autres morceaux par groupe. Ce disque aurait dû être soutenu par une tournée commune mais les Mass Murderers ont décidé entre-temps de se séparer. L'album de NCA est également posthume : son titre The final punksound et sa pochette pastiche un groupe de hard fm bien commercial des années 80, souvenez-vous de Jo t'empeste. La musique est à cent lieux de la Suède et avec des textes tantôt en français, tantôt en anglais, bien dans un esprit punk, fait la part belle au punk rock keupon tempo lent et à la oï. Je les ai vu une fois en concert au Vort'n Vis avec Malaka, Baby Boom et Dipsomanie. Le troisième CD porte le titre de Channel Fiction et c'est le second de TV Men, un groupe rennais que j'ai déjà croisé avec Les Slugs à Lyon et qui fait un garage-punk qui devrait plaire au collectif liégeois Zombie Creeping Flesh.

Quand Fatou, Dom, Thierry et Nico montent sur scène et entament leur concert, j'ai remballé ma mallette et mise en lieu sûr. Quartier Libre joue les morceaux de leur album Les 10 plus mauvais succès que je connais quasi par cœur. Commençant par Intifada toujours d'actualité (et même de plus belle) les chansons du CD sont interprétées impeccablement puis à la mi-set ils invitent un jeune gars qui vient jouer de la batterie puis un autre qui vient chanter quelques morceaux. En fait ce sont des membres des groupes actuels de Dom, Thierry et Nico, soit donc No More Jordy et Yappad. Puis les quatre du début terminent en force comme il l'avait commencé. Moment intense et c'est mon seul vrai souvenir musical de la soirée. En effet les groupes suivant dans l'affiche m'attirent beaucoup moins et j'en profite pour faire la fête avec tous les copains. A peine ai-je le temps de compter le nombre de slogan gueulé par le chanteur de Mass Hystéria comprenant soit le mot jeune (ou jeunesse) et briouze (briouzaine, le mieux étant la jeunesse briouzaine). Les Uncommonmenfrommars est un groupe français genre skateur comprenant trois frères tout droit arrivés en Ardèches des States et leur musique ne m'intéresse pas trop. Je n'ai pas vu Bobby Hatch (reggae ou ska) et entendu de loin Rude Boy System (rude boy ska à line-up nombreux). Mes activités ne sont plus très mélomanes sans tomber dans le mélodrame et il est bien tard quand je m'écroule saoul sous une tente.

Jeudi 3 août - Riot/Clone à Liège au carlo Lévi

Deuxième visite estivale au Carlo Lévi à Liège, un café plus ou moins sympa car politisé où jouent cette fois ci les anglais de Riot/Clone et une première partie Mutual Aid (dont je ne me rappelle pas grand chose à part une reprise de James Kelly de The Partisans et d'un truc de Dirt). Sans les voir, je vous ai déjà parlé deux fois de Riot/Clone et ouf je ne suis pas déçu du groupe de Dave Floyd (chant le seul du line-up original) qui est accompagné de Colin (ex guitariste de AOS3), d'une bassiste et d'un batteur ex RDF. Liège et Gand le lendemain sont les deux toutes dernières dates de leur tournée à travers l'Europe qui a débuté le samedi 10 juin en plein Eurodébile. Vous pouvez retrouver les réflexions de Dave sur cette tournée sur le site de Riot/Clone (on tombe dessus facilement avec des outils de recherche). Dave est content de leur concert liègeois et mois aussi d'ailleurs car dans leur set ils reprennent entre autre la fameuse chanson Tube disaster de Flux of Pink Indians et plein de chansons qui sont sur leurs deux albums en attendant un nouveau qui devrait être sorti maintenant intitulé Do you want fries with that ? Leur morceau le plus célèbre est Death to humanity de 1982 sorti sur la compilations (punk 1982 par excellence) Punk and Disorderly - Further charges. La seule raison pour laquelle le groupe avait accepté que le morceau soit sur ce disque en compagnie de groupe beaucoup moins radical qu'eux (et de loin) était que leur part de royalties soit versée au Front de Libération Animal, ce qui était imprimé sur la pochette vynil originale mais plus sur la version CD de réédition. Leurs deux vrais albums sont différents en version LP ou CD mais certaines versions sont encore disponibles. Pour les 45 tours il vaut mieux oublier (mais ils sont inclus sur les albums) excepté la compil 45-tours 4 titres anti-Chumbawamba qui comprend la chanson Chumbawanka de Riot/Clone ainsi que Always Tell the Punter de Anxiety Society, Shhh-it de Oi Polloi et Give Me Charlie Harper de Bus Station Loonies, disponible dans certaines distros.

Vendredi 4 août - Gent - Riot/Clone au Squat K13

Avant Riot/Clone joue Nahende Vernichtung qui contrairement à son nom, n'est pas allemand mais flamand. Ils font une musique proche des groupes suédois et finlandais influencés par Discharge et chantent bien sûr en anglais. Un troisième groupe est également à l'affiche, je me rappelle seulement qu'ils sont de Bruges. Le concert de Riot/Clone commenc bien comme la veille puis Dave est vraiment très fatigué et à quatre morceaux de la fin de la play-liste préfère s'éclipser et la bassiste arrête aussi le concert. Le batteur et le guitariste ont envie de continuer de jouer de la musique et improvise un morceau punky-reggea-dub. Là dessus un chanteur sorti d'où on ne sait se rapplique suivi presque tout de suite du bassiste de Counter Attack qui prend la basse. Ce moment d'improvisation totale est bien intéressant, les gens se mettent à danser de nouveau et c'est parti pour un bon quart d'heure. Très bien, et je suis étonné que Dave ne s'en rappelle plus dans son compte-rendu de la tournée.

MarCoR


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