2012 64
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2006 62
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1996 30 29 28 27 26 23 22 21 20
"Nous sommes les persécutés, de tous les temps et de toutes les guerres. Toujours nous fûmes exploité par les tyrans et leurs cerbères". Exploités, et parfois aussi affamés, déportés, massacrés, bombardés, recrutés, formés sur le tas et envoyés au front. Rien n'a changé.
Destruction - reconstruction, épuration - réconciliation, les mots d'ordres se suivent et se ressemblent, se justifient les uns les autres, il n'y a jamais de choix possible, c'est toujours la seule solution.
Et tandis qu'on survit dans les camps, sous les bombes et devant la télé, la bourse continue son petit bonhomme de chemin (à la hausse, évidemment), sereine. Elle sait que ce qui se fait là-bas se fait pour elle. Même si là-bas, on ne le sait pas.
La masse médiatique se déchaîne pour tout nous expliquer mais cela reste confus.
Acheter des billet de loterie qui font gagner tout le monde, de Blace à Belgrade près de Namur ?
Ne plus jamais aller travailler (personne) et paralyser l'économie mondiale pour stopper en vol les bombardiers de l'alliance et en viol les para-militaires serbes ?
Attendre le bogue de l'an 2000 ?
Récit de quelques actions en Italie qui ne résoudront pas le problème mais ont le mérite de refuser le conformisme de guerre. (Ces textes sont des courriels de Ludovic Mardi 6 avril 99, vers 14h, Gianfranco Bettin (1er adjoint au maire de Venise, Verdi), Beppe Caccia (conseiller municipal de Venise, Verdi), Luca Casarini (Porte-parole des Centri Sociali del Nordest) et Don Vitaliano Della Sala (prêtre de Avellino) ont fait irruption dans la base de l'Otan d'Istrana afin de protester contre la guerre. Ils ont réussi à gagner les pistes de cette base militaire d'où décollent les Mirages de l'aviation militaire française pour effectuer les opérations de guerre. Arrivés sur la piste, ils ont déployé une énorme banderole sur laquelle on pouvait lire : " Stop the bombs ".
La réaction de la police militaire ne s'est pas faite attendre et en un cours instant les quatre intrus se sont retrouvés encerclés sous la menace des armes pointées en leur direction. La situation pendant quelques instants fut très tendue (dès leur arrivée sur la base, ils étaient en direct téléphonique avec Radio Sherwood) ; les forces de l'ordre après les avoir sommés de s'étendre par terre, procédèrent à une fouille et décidèrent leur arrestation. Pendant 5 heures plus personne, hormis deux avocats qui s'empressèrent de se rendre sur les lieux, n'eut de nouvelles. Les rumeurs d'incarcération circulaient, les premières manifestations de soutien en faveur de cette action s'organisaient. Des militants des Centri sociali del Nordest se rendaient aux approches de la base, rejoints par des membres d'associa-tions, de partis mais aussi par de nombreux inconnus voulant saluer ce geste symbolique contre les bombardements de l'Otan. A 17h, alors que commençait le Conseil municipal de Venise, plus d'une cinquantaine de personnes se retrouvaient pour apporter leur solida-rité avec les représentants de la Mairie. Le Maire, Massimo Cacciari, ouvra les débats par une déclaration affirmant sa pleine solida-rité avec cette action et informait tous les présents qu'il s'évertuait à ce que l'arrestation des quatre ne soit pas confirmée.
Vers 19h00, finalement la bonne nouvelle arriva : les quatre étaient libres !
Dimanche 25 avril, plus d'un millier de manifestants s'est retrouvé à Istrana à l'appel des Centri sociali del Nordest.
Alors que, durant la semaine précédant ce rendez-vous, de nombreuses polémiques (de la part de Rifondazione Comunista et de nombreuses associations pacifistes) avaient éclaté pour s'opposer à la proposition d'une manifestation ayant pour but de s'opposer ra-dicalement à la guerre et revendiquant le droit à utiliser tous les moyens nécessaires pour ce faire, le premier résultat positif était la forte participation à une manifestation de caractère local et lancée sur un unique sujet politique. Il faut rappeler que le 25 avril est le jour de la célébration de la fin de la guerre pour l'Italie et donc toute la gauche institutionnelle, les syndicats confédéraux et de nom-breuses associations avaient préféré se rejoindre à Milan pour une manifestation contre la guerre… Ainsi par cette très belle après-midi où le soleil nous donnait sa force et sa splendeur, nous nous rendîmes à Istrana… en occupant des trains comme d'habitude. Une fois arrivés dans cette minuscule gare, le dispositif policier était celui d'un Etat en guerre, près de 500 policiers et carabiniers nous attendaient.
Dans cette bourgade de la Province de Trévise, jamais une telle mobilisation de manifestants et de forces de l'ordre ne s'était vue. La population regardait ce spectacle ; la plupart de manière hallucinée, d'autres témoignaient leur solidarité avec le cortège, le rejoi-gnant même pour quelques uns d'entre eux, et enfin certains faisaient comprendre leur inquiétude, personne n'exprimant clairement son opposition. Le climat dans le cortège n'était pas celui d'une promenade en pleine campagne, tous étaient conscients, et le dé-ploiement des forces de l'ordre en tenue anti-émeute ne faisait que renforcer ce sentiment, que la journée serait âpre, tendue et qu'il serait fortement difficile d'exprimer en actions concrètes notre opposition aux bombardements et notre volonté pour l'ouverture d'une réelle politique de négociations permettant avant tout la protection des habitants du Kosovo.
Toutefois, le cortège ne se refusait pas à l'ironie et plus d'une centaine de manifestants était coiffés de passoires en plastique en guise de casques, une manière de prendre en dérision toutes les attaques subies lors de la semaine précédente au sujet de la violence pratiquée par les militants des centri sociali. Les médias italiens étaient aussi au rendez-vous, prêts à témoigner de celle-ci et du retour des années de plomb.
Dès lors, le camion plate-forme d'où s'alternaient musique, slogans et discours contre la guerre et contre l'épuration ethnique de Milosevic se dirigeait vers la base d'Istrana suivi des manifestants et encadré par les forces de l'ordre. Après trois kilomètres en rase campagne, l'objectif, la cible était en vue. Un avion décollait et rendait encore plus présentes l'horreur et la rage éprouvées par le cor-tège contre la barbarie de cette guerre répondant à une autre barbarie, celle de Milosevic. La route cotoyait enfin l'enceinte de la base et l'on pouvait apercevoir les pistes. Le cortège s'arrêta. La police fit de même et se déploya afin de nous encercler sans toutefois se mettre entre le cortège et l'enceinte, notre arrêt imprévu l'en empêcha, tout comme le fossé qui sépare la route du grillage entourant la base. Une banderole portée par de nombreux ballons de baudruche sur laquelle on pouvait lire " Stop the bombs " eut quelques diffi-cultés à s'élever dans les airs, de nombreuses fusées de feux d'artifice enflammèrent les cieux ; notre stratégie antiaérienne pour blo-quer les décollages démontrait nos faibles moyens pour s'opposer à ceux-ci mais semblait fonctionner les avions restaient en bout de piste. Nous l'avions annoncé auparavant : nous voulions par notre présence imposer une trêve des bombardements et surtout démon-trer qu'il était possible de le faire. Qui plus est en étant des dizaines de milliers comme par exemple les 50.000 manifestants qui, à Milan, n'avaient aucun effet direct contre cette guerre. Mais nos faibles moyens d'ingérence humanitaire et de désobéissance civile contre cette guerre s'essoufflaient et on sentait bien que les présents voulaient agir plus concrètement. La consultation et le bouche à oreille s'effectuèrent en peu de temps sous le regard inquiet des forces de l'ordre qui comprenaient que l'après-midi n'était pas termi-née. Dès lors en peu de temps, des cordons sanitaires s'organisaient pour s'interposer à la réaction de la police. Luca Casarini, porte-parole des Centri sociali del Nordest, toujours juché sur le camion interpellait la police en disant qu'il ne se passait rien et que tout le monde devait garder son calme alors qu'un groupe de manifestants muni de pinces franchissait le fossé et commençait à cisailler le grillage. Les premiers cordons de Crs se dirigeaient vers la force d'interposition qui pour se protéger des futurs coups de matraques exhibait une sorte de matelas utilisé pour le saut en hauteur et ceux sur les flancs disposaient de chambres à air de camions gonflées habituellement utilisées comme bouées. Luca répétait qu'il s'agissait d'un acte pacifiste, que le fait de tailler un grillage n'était pas un acte violent qu'il s'agissait simplement d'un acte d'ingérence humanitaire, un acte symbolique effectué par des citoyens s'opposant aux bombardements. Les forces de l'ordre s'agitaient. Elles voulurent le corps à corps mais les protections des manifestants fonctionnaient bien mieux que la stratégie de l'Otan pour protéger les populations kosovares. Les premières lacrymogènes partaient mais cette fois-ci au contraire de la manifestation d'Aviano non à tirs tendus. Une partie des manifestants, qui était derrière les cordons sanitaires recu-lait et regagnait le champ le long de la route, à l'opposé de l'enceinte. Pendant ce temps quatre manifestants rentraient dans la base avec une banderole à la main, un peu comme les premiers hommes sur la lune… mais cette fois pas de drapeau étoilé mais bien " Stop the bombs " ! Au même moment alors que les corps à corps s'intensifiaient, surgissaient de la base des militaires brandissant des fusils et pointant les envahisseurs, d'autres munis de chiens, deux blindés dont un avec un canon à eau. La tension était immense, les coups sur la route pleuvaient de toute part mais notre but était atteint : nous avions démontré qu'il est possible collectivement de rentrer sur une base et par là de bloquer les décollages d'avions. Ainsi, alors que les militaires lançaient leur chien sur les personnes à l'intérieur de l'enceinte militaire, Luca leur conseilla de laisser ce territoire toujours plus hostile et exigea que la police tout comme l'armée arrêtent leurs charges, ce qu'ils firent, nous laissant plus que pantois… Dès lors le calme revint, la satisfaction était grande et le cortège repartit vers la gare.
Bien sûr, les plaintes contre les manifestants arriveront dans peu de temps, bien sûr les procès risquent d'être très durs contre nous, mais nous avions atteint notre but : pendant plus de deux heures aucun avion n'a décollé. Les journaux télévisés accordèrent de larges espaces à cet événement et de manière plutôt positive. Les journaux du lendemain, idem. Il semblerait que celui qui a le plus déprécié cette initiative soit le ministre français des armées qui a demandé des explications officielles au gouvernement italien et qui s'est plaint du manque de sécurité de la base d'Istrana. Faut-il rappeler que les mirages français décollent de cette base pour aller bombarder la Serbie, le Monténégro et le Kosovo. Et si Monsieur Richard avait à affronter prochainement des manifestations devant les bases militaires sur le territoire français que ferait-il ? Nous aimerions le savoir…
Certaines fois, il est incroyable de constater comment les projets et les espoirs peuvent se concrétiser plus positivement qu'il est possible d'imaginer. Les jours qui ont précédé la manifestation à Istrana étaient pleins de mauvais présages. La violence, les casques, la tragédie, les morts et tous ce que l'on peut inventer de pire. Cauchemars, ceux vécus par une société civile qui très souvent substi-tue la réflexion sur ses limites par une sorte de complexe d'infériorité ou encore ceux qui accompagnent les mouvements alternatifs et/ou antagonistes confondant isolement politique avec radicalité. Et au contraire, mille, deux mille fous avec des passoires en plasti-que sur la tête et aussi certains avec des casques - de motards, de chantier, … - ont fait ce qu'il est impossible de faire : désobéir ! de manière naturelle, en disant les choses telles quelles sont, c'est-à-dire que cisailler une grillage n'est autre que cisailler un grillage, mettre une banderole à l'intérieur d'une base n'est rien d'autre que ce fait, résister à une charge policière veut dire se préparer à se faire le moins de mal possible.
Cela semble facile, dit comme cela, mais il est difficile de rompre les rituels, cette symbolique presque toujours tragique, néga-tive, perdante qui flotte autour de toute hypothèse de conflit social. Un pacifiste " pure souche " est venu avec nous devant cette base et m'a dit à la fin : " je suis d'accord avec cet acte, ça me rappelle Comiso ". Peut être pour se faire comprendre il est préférable d'uti-liser des exemples. D'accord, style Comiso. Cette fois, l'appel nous le lançons sans mesure, et nous voudrions que tous, des partis aux associations, disent quelque chose : décidons d'une date et amenons 100 000 personnes à Aviano, le coeur de la guerre. Objectif : in-gérence humanitaire, invasion pacifique, un stop aux départs pendant un jour. On communique la date au gouvernement, une sorte d'ultimatum émis par les citoyens. Trêve (ndlr : juste une trêve ?), ou sinon nous l'imposerons avec nos corps. Comment l'organiser, discutons-en ensemble, mais faisons-le. Il y a d'autres manifestations programmées avant cette date ? Très bien, elles serviront de tremplin d'approche. Si des dizaines de milliers de personnes, ensemble, s'assoient sur les pistes de décollage, que feront-ils ? Ils nous fusilleront tous ? Des fois, comme à Istrana, c'est le petit grain de sable qui enraye la machine de guerre.
Luca Casarini, porte-parole des Centri sociali del Nordest, appel publié dans Il Manifesto du mercredi 28 avril 99
Samedi 29 mai, 16h15 : un groupe compose environ d'une centaine d'Invisibles bloque actuellement les voies de chemin de fer a quelques kilomètres de la frontière italo-slovene, à la gare d'Opicina.
Un convoi militaire de plusieurs centaines de soldats italiens, tous appelés, et de nombreuses armes et blindés est bloqué depuis plus d'une heure. Ce convoi doit se rendre en Hongrie pour rejoindre les déjà nombreux moyens militaires de l'Otan présents dans ce pays. Beppe Caccia, conseillé municipal de Venise et Luca Casarini, porte-parole des Centri sociali del Nordest et candidat aux pro-chaines élections municipales de Padoue se sont enchaînés sur les rails devant la locomotive.
Les forces de l'ordre prise au dépourvu sont en train d'arriver sur les lieux et ont déjà empêché d'autres personnes voulant rejoin-dre les Invisibles de se rendre sur les voies. Les journalistes arrivés eux aussi sur les lieux dans un premier temps ne pouvaient pas eux non plus s'approcher des voies mais a force d'insister ils sont maintenant sur les lieux.
Cette action veut aussi montrer que les frontières ne sont ouvertes que dans un sens et seulement pour certains objectifs. En effet, avant hier, 5 kosovars sont morts noyés au large des côtes italiennes après avoir été harponnés " par erreur " (sic) par un navire des gardes-côtes italiens. Les kosovars sont donc des réfugiés de guerre lorsqu'ils sont sur le territoire de la Fédération Yougoslave ou dans les pays limitrophes mais deviennent des immigrés clandestins s'ils rentre dans la zone Schengen.
René Binamé à Venansault avec Yalateff + Condkoïd + Papy Burning
René Binamé dans un pub dont on ne connaît pas le nom à Saint-Laurent du Var à 10 kms de Nice.
René Binamé + LTS + DJ Tof fêtent la musique sur la place du village.
René Binamé + La Fraction au Magasin 4 (4 rue du Magasin, métro Yser). Paf : 200-250 frs (préventes Fnac). Infos au 02-223.34.74.
Les Slugs + Rachid et les Ratons + Magellan Dream + Biess Band + Shadocks + Spew Out + Alkotess + Insomnia + Infact + Animations disjonctoaériennes à la Grange (113 chaus-sée de l'Ourthe). Paf : 200-300 frs. Infos au 084-31.17.80 ou 084-32.33.07
Les Slugs au Pax (place de l'hotel de ville). Infos au 071-39.14.32
René Binamé dans un lieu à préciser mais le concert est confirmé.
René Binamé au Festival de Marne avec Mass Hysteria et Marcel et son Orchestre. Sous chapiteau.
René Binamé à Malmédy le vendredi 16 juillet et à Silly le samedi 28 août. Et les 20 ans de punk-rock des Slugs en octobre à Bruxelles.
Jeudi 8 avril 1999
Stop the bombs : initiative à la base aéronautique de IstranaMercredi 28 avril 99. La base de Istrana de nouveau envahie
Mercredi 28 avril. Appel pour une manifestation à Aviano
Samedi 29 mai. Train militaire bloqué à la frontière italo-slovène.
Nos concerts
Samedi 19 juin, LA ROCHE SUR YON (F, Vendée)
Dimanche 20 juin, NICE (F, Alpes maritimes)
Lundi 21 juin, SAORGE (F, Alpes maritimes)
Samedi 26 juin, BRUXELLES (B)
Dimanche 27 juin, MARCHE-EN-FAMENNE (B)
Samedi 3 juillet, CHATELET (B)
Samedi 18 septembre, VITTEL (F)
Samedi 16 octobre, IVRY-SUR SEINE (F)
Et encore, sous réserve de confirmation...