2012 64

2007 63

2006 62

2005

2004 61 60

2003 59 58 57' 57

2002 56

2001 54' 54 53 52

2000 51 50 49 48

1999 47 46 45 44 43

1998 42 41 40 39 38 37

1997 36 35 34 33 32 31

1996 30 29 28 27 26 23 22 21 20

1995 19 18 17 16 15 14 13 12 11

1994 10 09 08 07 06 04 03

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Aredje 36, décembre 1997

NON, NON, RIEN N'A CHANGE

Les gens ne croient plus au Père Noël, ce vieillard débonnaire qui garnissait jadis les cheminées des enfants sages, c'est bien trop puéril. Il est pourtant plus mignon que Bill Gates et plus efficace que DHL. Mais vous savez comment sont les gens, ils lui tournent le dos et adulent des crapules, c'est nul.

Passons à plus important, comme par exemple les concerts (de Noël) et le CD (de Noël) que René Binamé sort de son chapeau en cette fin d'année. Guy Betès doit être bien content de nous voir reprendre le flambeau de ces tournées (de Noël) qu'il aimait tant, d'autant plus que nous ressortons du grenier le principe d'un CD (de Noël) enregistré spécialement pour l'occasion et offert aux spectateurs (sans obligation de regarder le concert, d'ailleurs, on peut rester au bar et boire force pinte pendant que les artistes couverts de sueur donnent le meilleur d'eux-mêmes dans la salle à côté). D'autant plus que nous jouons avec Les Bumpers que nous aimons bien. D'autant plus que nous jouons dans des endroits sympas : le Magasin 4 à Bruxelles, Barricades à Liège, La Grange à Marche-en-Famenne (et en special guest à La Grange, EsGibt Truncheon himself).

Nous sommes très fiers de vous offrir sur ce petit bijou de CD cinq chansons : une de nous et quatre reprises. La nôtre s'appelle Ladydi et parle à peine de Lady Di, tant mieux. Les reprises sont Le Père Noël, inspirée du Père Lapurge, une chanson anar du siècle dernier que nous avons à peine modifiée, Rien n'a changé, la chanson des Poppys que nous avons l'habitude de jouer en concert (non, non, rien n'a changé, tout reste à renverser, hey, hey), Cros Singlé, une adaptation en wallon de cet hymne new wave qu'est le Ice Bear de Grauzone, ce groupe suisse dont Stéphane Eicher était le chanteur (je crois que notre version est bien plus intéressante et agréable que celle qu'a commis groovezone il y a peu. Pas étonnant avec ce genre de merde que la techno ait si mauvaise réputation chez certains). Et, cerise sur la bûche, une surprise dont je ne dirai rien.

BINAM'...

Et comme disait René Binamé à Guy Betès : " A quoi cela peut-il bien servir de changer l'eau en vain ".

VIVA BUMPERS

Tandis que chauffent les amplis, Aredje s'offre un brin de causette avec les Bumpers, aux Glacières de Saint-Gilles, on the rocks, of course. Wane-tou-tri-fôr au complet: Pascal, Constantin, Jason, avec Véro à la caméra vidéo, cela fait bien 4.

Encore en règle de Go-Pass, ces blinqueurs de chromes ne sont pourtant pas inconnus des services de renseignements philharmoniques, en particulier dans l'arrondissement de Bruxelles, riante bourgade à facilités marquée par une forte concentration de bureaucrates, de bureaux crades, de technocrates et de technos proprets, par ailleurs connue pour son microclimat où pleuvent caillasses sur les combis et matraques sur nos têtes.

A propos de Lacrymogènes, c'était aussi la sautillante formation skapounkabillycore (de la bande à DCUP) où Jason donnait le tempo, avant de faire partie des Cosmics. Devons-nous aussi rappeler à votre mémoire horrifiée les mythiques Captain Igloo? Pascal y officiait déjà avec Fabien (aujourd'hui Peek-a-Boo), Jeff (boost-guitar des Slugs, dois-je le dire), et Jo (cardinal Daneels des Binamé à ses heures impies). C'est à l'époque que Pascal commença à nourrir quelque Ramones-projet, avec Jason. La légende et la science historique tombent d'accord sur ceci: c'est au concert-anniversaire des Slugs à Bruxelles en 1994 (demandez à Marcor pour le jour, l'heure, minutes, secondes, et l'alcoolémie exacte) que furent fondés les Bumpers. Constantin les rejoindra plus tard à la mégabasse, dès la fin de son contrat avec Ray Ventura et ses Collégiens.

A l'actif des Bumpers aujourd'hui, deux K7 démos, et une trentaine de concerts ultra-skets (such a bumper crop). Pour notre plus grand plaisir, les Bumpers décoiffent jusqu'aux chauves-souris par l'efficacité mélodico-tchaka-boum-yeah de leur punk-rock rageur (et non par je ne sais quelle surenchère lourdingo-métallique, cause malheureuse d'un effarant gaspillage d'électricité dans nos contrées).

A ma candide question " pourquoi des concerts de Noël? ", les compères ont le culot de rejeter toute la responsabilité sur les Binamé, alors qu'il est bien entendu que nous ne ferons tous qu'exécuter les surprenantes, insoupçonnées et innombrables volontés testamentaires de feu-Guy Betès. Remettons une bûche dans l'âtre, et parlons des planches.

" Notre dernier concert était inhabituel mais très agréable: 'unplugged' lors d'une dégustation de vins et bières à la Brasserie Cantillon à Bruxelles [note d'EsGibt: la meilleure gueuze du monde]. La moyenne d'âge de notre public a doublé voire triplé d'un coup, mais ça s'est très bien passé ". D'autres bons souvenirs de scène? " Le festival de la Grange, à Marche. Dans un autre genre inhabituel, au Fuse [d'habitude boîte techno, à Bruxelles] à 4 heures du matin. Au Kaput, aussi, l'année passée ".

Comment voient-ils leur évolution depuis 3 ans ? " Les morceaux sont plus construits, tout en visant toujours la pèche. Les influences de chacun se mélangent mieux. Fin janvier, nous entrons en studio, chez Duke [note de la rédaction, qui n'engage qu'elle: " ah, Duke, ce sacré Duke "], pour enregistrer un CD 21 minutes-6 titres, avec du bruit jusqu'à la dernière seconde s'il le faut. Le format est en partie dicté par notre propre budget (seul mis à contribution), mais c'est aussi un bon format carte-de-visite ". Gageons que les nouvelles installations plus spacieuses et " live " du studio Etages Ion (ainsi que le tout nouvel humour ravageur de l'update 2.0 de ce sacré Duke) donneront toute sa mesure à l'énergie des Bumpers, et réciproquement.

Leurs nouvelles chansons seront bien évidemment de la partie lors de la giga-tournée de Noël. Et dire que les Binamé (al new mode) vont faire leur baptême à l'intérieur de la Grange (je ne parle pas de Bri-brice au comptoir) alors que les Bumpers y sont des habitués...

A quand un concert des Bumpers sur une piste d'auto-tamponneuses (gag) ? Let's go!

ESGIBT...

ESGIBT S'INTERVIEWE

Pourquoi une micro-prestation électroïde à La Grange le 21.12, entre les Bumpers et les Binamé? Parce que c'est conceptuel?

"Au départ, Jean-Luc m'a proposé ceci: puisqu'il n'y a malheureusement pas de place pour un synthé sur scène, qu'un chapiteau clac-boum-je-vais-te-dire y'en n'a pas chez Sodebo, et que les arrangements à l'orgue ça booste la Sabam mais ça encore je m'en fous j'ai dit au type comment je me torchais de son formulaire, alors on ne met pas de synthé dans les Binamé, tu nous bidouilles un petit quelque chose pour les marchois entre les deux concerts, et surtout tu fais pas chier.

Plus tard, à la crémaillère de la Jonction al new mode, j'ai proposé à Jean-Luc de jouer du piano debout, ça prendrait moins de place. Il a alors maintenu les trois concerts sur la soirée. Il ne s'en souvenait plus le lendemain. Mais il avait signé. Voilà".

ESGIBT...

LE DRAPEAU NOIR A FLOTTE SUR LE BBC

Dimanche 9 et lundi 10 novembre, les Binamé étaient en Normandie. Marcor vous en tartine quelques tranches dans son journal brut. Voici la vision d'un journaliste autochtone. L'article est paru dans Ouest-France le 12 novembre (Binam'...)

Lundi soir, les rockeurs caennais ont découvert le rock bruyant, humoristique, folklorique, iconoclaste, provocateur des Wallons de " René Binamé et les roues de secours ". A la veille du 11 novembre, cette chaude soirée a été dédiée à la révolution et aux luttes ouvrières qui ont marqué l'Europe depuis plus de cent ans.

Pour chauffer le public, les Caennais de " Klunk " sont montés sur la petite scène du Big Band Café en déversant leur punk rock estampillé Seven Hate, Burning Heads sur un public conquis. Facile, les poteaux sont dans la place ! Petits nouveaux de la décidément fertile scène rock caennaise, les quatre de " Klunk " proposent un rock vitaminé dont les rythmiques vives et inspirées font mouche. A noter une reprise dépoussiérée du " Kids in America " de Kim Wilde.

Deux bières plus tard, c'est au tour des Belges, pardon des Wallons de " René Binamé et les roues de secours " de répandre la bonne nouvelle. Ces anarchistes antimilitaristes (" La moustache ") et anticléricaux (" Odeur de Sainteté ") tournent depuis de nombreuses années en Belgique.

Forts de cette expérience de la scène, Binam' et consorts qui évoluent entre trash et folklore, entre boucan et dérision ont séduit le public. Attentif sur les premiers titres, ce dernier se montrera plus " sauvage " dès la reprise du titre " la société anonyme " de notre Schmoll national. Le " rockpugnace " de nos amis Wallons plaît. Le public chante et commence à reprendre en choeur les refrains de certains titres dédiés à la classe ouvrière. Il faut reconnaître que l'interprétation des chansons révolutionnaires " la Makhnovstchina ", " Révolte " ou " Juillet 36 " est poignante.

Le reste du show sera agrémenté de morceaux souvent pêchus, où les guitares franchement trash côtoient un orgue dont les sonorités rappellent celles des célèbres Bontempi. C'est sur une version de " L'Internationale " que le concert s'est terminé dans un joyeux brouhaha. Un groupe frais pour un concert à mille lieues des groupes fabriqués à la mode aujourd'hui.

Jean-Baptiste Quentin...

UN PEU DE MUSIQUES

Dans la même veine nombrilesque, continuons à épluchez la presse française et à en extraire les articles qui parlent de nous (entre autres), celui-ci est tiré du Monde Libertaire du 16 octobre 1997. (Binam'...)

En ces temps où il va falloir retourner dans la rue pour obtenir ne serait-ce que le minimum promis par Jospin qui ne tient aucune de ses promesses, voici quelques petites musiques à se coller dans le walkman pendant les manifs, histoire de se mettre un peu de baume au cœur.

D'abord, véritable bible révolutionnaire, le nouveau disque de RENE BINAME. Cet anar-punk-wallon qui a dû écouter Ludwig von 88 quand il était petit, vient de sortir 71-86-21-36. Un disque reprenant diverses chansons pour faire la révolution, de la Révolte de Sébastien Faure, à Hécatombe de Brassens, en passant par Juillet 1936 de Serge Utgé-Royo. Tous ces titres reprennent un coup de jeune. A noter un superbe livret regroupant des textes de Bakounine, de l'Internationale situationniste, ainsi que sur l'histoire du mouvement ouvrier de 1870 à 1936.

" Révolution ? Lorsque nous nous serons mouchés dans le dernier ticket de caisse, lorsque nous aurons raclé nos semelles sur le dernier centimètre de papier bancaire, lorsque nous aurons fumé la dernière fiche de paie, lorsque nous nous serons dédaigneusement torchés à l'aide du dernier bon local d'échange, alors, et alors seulement, personne n'aura plus personne à acheter à personne et tout le monde aura fini de se vendre ".

Autre style avec SERGENT GARCIA. Guitariste des Ludwig (décidément) et véritable descendant du sergent Garcia (remember Zorro), Bruno Garcia nous a concocté un savoureux disque mélangeant Salsa et Raggae, le résultat est gai et festif et se déguste au soleil. On notera quelques textes antiracistes et antimilitaristes [Crash-disques].

On a faim ! - label nous annonce pour les semaines à venir une compilation à thème : Du bruit contre l'ordre moral. A l'heure des commandos anti-IVG, du pape à toutes les sauces cathodiques, des procès contre le Monde libertaire et Charlie hebdo, cette compil était attendue, 17 groupes parmi la jeunes génération, se sont mis au travail : ABDOMENS, RACHID ET LES RATONS, MASS MURDERER, MARTO'S PIKEURS, PARTISANS... Le tout est accompagné d'un livret de 32 pages avec tout plein de dessins [On a faim !-label. B.P. 166, 86004 Poitiers cedex].

A l'heure du CD-Rom, d'Internet, du DVD, d'autres groupes, eux, laissent tomber le numérique pour revenir au bon vieux vinyle. A cela plusieurs raisons : la beauté de l'objet, mais surtout un relatif moindre coût et la possibilité d'un véritable Do it yourself. En première ligne, KOCHISE avec un deuxième album : Dans le meilleur des mondes. Beaucoup de changement dans le groupe, puisque de la bande initiale il ne reste plus que Géraldine, et un nouveau son, plus dur et plus mature. Les textes sont, eux, toujours très politisés et très anars, antisexistes, s'attaquant à la "démocratie" à la sauce World company... A noter un très beau livret [Padi. B.P. 232, 75624 Paris cedex 13].

Autre 33 tours, une compilation attendue depuis longtemps : La colère, qui vous en met plein les oreilles avec six groupes (deux à quatre morceaux par groupe) : TEARS OF A DOLL, FORGUETTE MI NOTE, KING BISCUIT, COPYRIGHT, PLEÛM et COCHE BOMBA, et plein les yeux avec un très beau livret illustré par tout un tas de jeunes graphistes, de Paquito Bolino à Besseron [ANGRR ! B.P. 347, 75232 Paris cedex 05].

Enfin, un jeune groupe parisien, tout à fait dans la mouvance de Kochise et anar-punk français, AHORCADOS, qui vient de sortir un 45T-4 titres, Cadavres exquis en français et espagnol, et aux textes impliqués [Paux B.P. 5058, 31033 Toulouse cedex 5]. Voilà, c'est tout pour cette fois.

Jean-Pierre Levaray...

BREF-BREF-BREF

==>Le nouveau catalogue de GOELAND PRODUCTION vient de sortir. Tous pour passer l'hiver, l'été et le printemps en portant les couleurs de vos groupes préférés (Hip-Hop - Punk - Rock). Des Tshirts, des bonnets, des patches, des shorts, des sweat-shirts et même des CD et des cassettes. [Goeland Production - BP 97 - 94303 Vincennes cedex - France].

==>Les BINAME à peine sortis du studio se préparent à y retourner pour enregistrer une ou deux chansons d'amours pour un split CD avec des amis français. Qui ? La réponse dans le prochain Aredje et un petit indice : ils ont déjà joué avec nous en concert de Noël.

==>LES SLUGS se préparent à entrer en studio fin décembre chez Duke (Ah, Duke). Et à première vue, le moins que l'on puisse dire, c'est que ça va le faire (tonne m'étu). [Marcor : 02-537.79.80]

==>Chez INFRAKTION : Eric cède la place à Bertrand à la batterie et Kristof reprend la basse de François et ça repart avec un album prévu pour 98. Pour tout savoir sur INFRAKTION, rien de tel que Fric-Frak, leur feuille d'info [FRIC-FRAK - 60 rue Alexandre Dumas - 75011 Paris - France - Tél :01.43.70.90.80].

==>VOMITOSE, le groupe suisse a splitté, les condoléances peuvent être envoyées à madben@iprolink.ch.

==>Le zine anarcho-punk-rock Déviance est sorti avec les Sales Majestés, Banlieue Rouge, Blockheads et PKRK. 15 FF port compris [Stephane Serrier - 60 avenue du 8 mai 1945 - 8870 Rambervillers]

==>On a Faim ! avance à son rythme, assez décalé par rapport à la frénésie rock'n'roll qu'impose normalement la vie d'un label. Mais, comme il le dise encore, leur but n'étant pas de vivre de la musique des autres, ils peuvent sortir ce qu'ils veulent quand il le veulent, sans trouille de ne pas vendre assez. Et ça le fait. Ils ont sortis DESERT CULTUREL, HAVE-NOTS, ORIGINAL DISEASE, KARGOL'S, UN DOLOR, RUDE BOY SYSTEM, PLEUM, MISTER MOONLIGHT. Leur dernière production est une compilation contre l'ordre moral et ses punaises de sacristie, du bruit et des dessins contre les censeurs en soutane et en paraboots. On en parle dans le prochain Aredje. Sachez déjà que vous pouvez la commandez pour 90 FF port compris [ON A FAIM ! LABEL - BP 166 - 86004 Poitiers Cedex - France]

==>On a Faim !, c'est aussi un fanzine très très bien foutu qui parle des groupes de la scène française (on s'en doute) et d'ailleurs mais ne se cantonne pas uniquement à la musique. Pour 50 FF, vous vous abonnez pour un an (4 n°) et vous recevez un kadô surprise (un CD-single hors-commerce Crash, Pias, Epitaph,...) [ON A FAIM ! FANZINE - BP 47 - 76900 Saint-Etienne du Rouvray Cedex - France]

==>Le bouquin Contes cruel de la Jeunesse qui retrace l'histoire de BERURIER NOIR vient de sortir. On ne l'a pas encore lu. [éditeur : Camion Blanc - BP 111 - 54220 Malzeville - France]


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