2012 64

2007 63

2006 62

2005

2004 61 60

2003 59 58 57' 57

2002 56

2001 54' 54 53 52

2000 51 50 49 48

1999 47 46 45 44 43

1998 42 41 40 39 38 37

1997 36 35 34 33 32 31

1996 30 29 28 27 26 23 22 21 20

1995 19 18 17 16 15 14 13 12 11

1994 10 09 08 07 06 04 03

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Aredje 16, août 1995

LES SLUGS EN STUDIO

Le premier album des Slugs nouvelle mouture (avec batterie et deux guitares), c'est pour bientôt. La batterie, les guitares et la basse ont été enregistrées début juillet. Restent les voix et le mixage. Normalement, le disque devrait donc être prêt pour septembre ou octobre.

LES BINAME EN BATEAU

Il ne se passe pas grand chose à Dinant et à Namur, profitez donc du passage de La Péniche et de sa cargaison rock'n'roll on ne peut plus binamesque.

La péniche s'amarrera samedi 12 août (c'est tout bientôt) à Dinant rive gauche en aval du pont et mardi 15 août (c'est à peine plus tard) à Namur au port du Grognon.

Pour 150 frs, vous aurez droit à un concert de René Binamé suivi d'une soirée DreamExperiments. Embarquement à 20 heures.

ORDURES ET BAVURES

"Ils sont loin mes débuts où, manquant de pratique,
Sur des femmes de flics je mis mon dévolu.
Je n'étais pas encore ouvert à l'esthétique.
Cette faute de goût je ne la commets plus"

(Georges Brassens, "A l'ombre des maris").

Au mois de juillet, des manifestations spontanées et récurrentes ont eu lieu en Hainaut, pour protester contre l'augmentation de la taxe sur les immondices, et le prix imposé des sacs-poubelles. Risibles, les ordures? Malheureusement pas. Une estimation de 100 sacs par an (2 par semaine), plus la taxe de plusieurs milliers de francs, voilà qui ne passe pas inaperçu dans le budget de ménages au pouvoir d'achat déjà bien malmené (inflation, chômage, restrictions diverses,...).

Face à l'entassement des ordures devant leurs Maisons Communales, les chers élus ont fait montre d'un mépris déconcertant. En coulisse, c'est toute la gestion des déchets qui est en cause: pendant des années, d'aucuns font leur beurre en gérant des décharges sans souci du long terme; quand la filière est saturée, le tribut écologique et la facture des solutions alternatives (écologiques ou non) retombent sur le contribuable. Sujet tabou, bien sûr, puisque des responsables communaux à double casquette entretiennent la collusion avec les sociétés intercommunales de gestion des déchets... Quant au mécontentement des habitants, il s'est arrêté aux portes de leurs communes respectives.

Lors de certaines de ces manifestations, la gendarmerie est intervenue de façon violente. Cela m'a inspiré quelques réflexions estivales. Dans le Aredje spécial qui a suivi la descente de la gendarmerie de Namur au concert de Namêche le 1er avril dernier, nous avions réfuté le terme de "bavure". Il y aurait "bavure"lorsque les forces de l'ordre perdent le contrôle de leur intervention, et réagissent de manière excessive, injustifiée et inadaptée. Le mot est ambigu: d'incontrôlée, la bavure est vite considérée comme inévitable, et l'inévitable est facilement imputé à la soi-disant rébellion des victimes. C'est d'ailleurs en ce sens que les gendarmes de Namur ont tenté d'influencer nos dépositions.

Dans le cas de Namêche, une série de faits tendent à montrer que les brutalités commises par la gendarmerie faisaient partie d'une stratégie d'intimidation délibérée, calculée. Ouvrir la charge avec des brutes, et envoyer de petits sadiques en coulisse, à l'abri des regards du public, c'est pratiquer la bavure contrôlée.

Dans le Hainaut, en juillet, on a de nouveau entendu parler de "bavure". Pourtant, la similitude avec les faits de Namêche est... frappante. La gendarmerie s'est notamment engouffrée dans un café, et sous prétexte que des "agitateurs"s'y réfugiaient, la matraque fit arbitrairement la loi. On a pu entendre au JT le témoignage d'un médecin tabassé. Légitime défense contre des agités en état de rébellion? Comme dans les coulisses de Namêche, les gendarmes ont également menotté tranquillement, et tenu leur proie à l'écart de la foule avant de frapper... On a du mal à croire que cela ne procède pas des mêmes instructions, de la même stratégie d'intimidation. Puisque la "bavure"est une méthode de répression, cessons d'employer ce mot qui laisse croire à l'erreur involontaire.

Difficile une fois encore de ne pas voir dans la gendarmerie une inquiétante milice violente au service aveugle de l'ordre national, cet ordre de l'injustice sociale, cet ordre d'un Etat à la solde des possédants, des gestionnaires cyniques et, au-delà, à la botte du fric multinational. A propos, ça chauffe dans les quartiers les plus désillusionnés? Mais pourquoi ne pas tirer dans la foule, comme la gendarmerie -encore elle- le fit notamment en 1950 contre les anti-royalistes à Grâce-Berleur?

Ne cherchez pas: Bruxelles, Molenbeek, 1995. Une voiture suspecte qui démarre, c'est un cas de légitime défense pour le gendarme de service. Il vide carrément son chargeur, et l'émeute embrase le quartier, avec sa rage sociale accumulée confusément au fil des vexations, et ses opportunistes du baston dans les deux camps. Pourtant, "jusqu'ici tout allait bien"... Dans la nuit, combien de "bavures"dans ces rues sombres prises en tenaille à grands renforts de forces de l'ordre? Le saura-t-on jamais? Dans notre modeste cas, en notre nom mais aussi du public de Namêche ou d'ailleurs, nous n'acceptons pas le silence des responsables à qui nous avons écrit il y a quatre mois, ni l'absence d'accusé de réception de nos plaintes au Procureur. Avec la rentrée, nous allons re-contre-attaquer. A suivre...

ESGIBT...


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